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INTERVIEW : LABASHEEDA

Originaires d’Amsterdam, Saskia van der Giessen (voix, violon, guitare), Arne Wolfswinkel (guitare), Aletta Verwoerd (batterie) et Francesco Frabollinni (basse, absent de la photo de couverture) ont fait un crochet par Besançon aux Passagers du Zinc. Nous avons posé quelques questions au trio Saskia-Arne-Aletta à propos de cette formation qui allie l’énergie rock, les compositions pop et la gravité du violon.

SR : Pouvez-vous présenter le groupe ? Quand est-ce que vous avez commencé à jouer ensemble, quelle est votre histoire ?

Labasheeda : (Saskia) J’ai commencée en 2004 avec d’autres personnes. L’un des musiciens nous a quitté pour rejoindre son amie à Londres. J’ai alors rencontré Arne (guitariste) lors d’une date où il jouait avec son propre groupe. Nous avions des connivences musicales et nous avons donc commencé à travailler ensemble.

Ce n’est donc pas votre première expérience au sein d’un groupe ?

Non, nous avons tous sommes tous déja passés par d’autres formations.

Parlez-nous de ce nom, Labasheeda, un village d’Irlande.

C’est à cause du premier bassiste qui était dans le groupe, il est américain mais sa famille vient d’Irlande, de ce village précisément. Par ailleurs, “Labasheeda” est un mot qui a plusieurs sens, dont “lit de soie” (“bed of silk”), ce qui désigne une matière précieuse, très belle. Cela correspond avec l’idée qu’il y a toujours plusieurs couches en musiques, les sons ne vont jamais dans la direction que vous cherchiez.

Vous êtes déja allés en Irlande ? On dit souvent que les lieux où l’on compose ont leur importance, leur influence.

Non, nous ne sommes jamais allés en Irlande ! Mais oui, les lieux ont leur importance, de plusieurs façons. Les tournées, les impressions, les énergies qui se dégagent. J’ai été inspirée (Saskia) par une plage en Italie. Plus tard, l’un de nos spectateurs a remarqué cette nouvelle chanson et cette référence à l’Italie. Parmi les lieux marquants, il y a quelques jours nous étions au Rockerill (Charleroi), une énorme structure industrielle, c’était fantastique mais chaotique car il y avait de l’électro en même temps que notre concert.

Vous êtes d’Amsterdam. Quelle est la condition des musiciens là-bas ? Est-ce que former un groupe y est facile, avez-vous des locaux à disposition ?

Nous sommes tous d’Amsterdam, sauf le quatrième membre (bassiste) et nous y vivons tous, dans le même quartier. Le développement du groupe s’est fait sans problème.

La scène néerlandaise n’est pas très connue en France. Auriez-vous des conseils, des recommandations de groupes ?

The Ex sont très connus. Nous sommes aussi amis avec King Champion Sounds (Saskia a joué dedans). Le producteur, Corno Zwetsloot, est malheureusement décédé d’un cancer à l’automne dernier. Il avait un autre groupe, Space Sirene (un des groupes préférés de Saskia), qui joue de façon très dissonante, c’est un mélange de My Bloody Valentine et de Sonic Youth.

De manière générale, quelles sont vos influences ?

Nous aimons les groupes noise, Sebadoh… Ayant une formation classique (Saskia) avec le violon, j’écoute beaucoup de musique classique. J’écris d’abord la partition au violon puis nous ajoutons de la guitare. J’aime les compositeurs romantiques français tels que Debussy.

Tu n’as jamais voulu te concentrer uniquement sur le violon ?

J’ai commencé le violon enfant et j’en ai joué toute ma vie. Je me suis démarquée du classique pour pouvoir improviser, être libre de créer par moi-même ; comme je chante et que je joue aussi de la guitare dans Labasheeda, je ne dois pas me focaliser uniquement sur le violon.

Qui écrit les chansons ? Quels sont les thèmes qui portent l’écriture ?

(Saskia) C’est moi ! Je suis inspirée par les lieux (comme pour l’Italie), la société même si je ne veux pas être politiquement engagée. C’est comme écrire un roman à partir de son imaginaire personnel. Parfois, c’est juste la musique qui m’inspire des mots.

Changing Lights est le titre de votre album. Ce titre peut être métaphorique.

C’est l’une de nos chansons principale et elle peut recouvrir plusieurs sens de “lumières”. Lumières artificielles et naturelles, lumières comme un état d’esprit. Prendre des expressions abstraites permet d’avoir différentes interprétations.

Quant à la couverture de l’album, pourquoi avoir choisi cette femme ?

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C’est moi (Arne) qui l’ai trouvée dans un magazine des années 40 en me disant qu’elle serait utile un jour. Je l’ai conservée car les couleurs et le regard de cette femme sont très parlants. Elle semble tellement fière !

En effet, elle me fait penser à l’icône féministe (de J. Howard Miller, We Can Do It !) qui a le bras levé ! Cela dégage de l’énergie. À ce propos, quelle est votre attitude sur scène ? Préférez vous l’énergie et la violence ou la douceur et la communication avec le public ?

Tout. Hier, à Dijon, nous avons commencé très doucement, mais on joue à chaque fois un set différent pour ne jamais se répéter. Depuis peu de temps, Labasheeda a pris une nouvelle tournure avec l’arrivée de Francesco à la basse, il y a deux mois. Je me sens encore plus libre au niveau des la voix grâce à la basse, je me sens moins statique. Pour ce soir, on compte commencer avec quelque chose de dynamique.

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Merci beaucoup aux membres de Labasheeda pour leur enthousiasme et leur gentillesse. Merci à Méghane Schevènement pour le temps pris et l’organisation.

-Questions et traduction : Clémence Mesnier

 

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