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TAME IMPALA, Currents

Les australiens de Tame Impala, Kevin Parker en tête, sortent leur troisième album studio. Une immersion inattendue et sous psychotropes dans l’univers electro-spatial du chevelu. Currents, véritable mise en son, façon variété internationale eighties, proprement déroutant et hallucinogène. A la fois brillant et kitch, on finit par aimer beaucoup, ou pas du tout…

Il n’y a pas que des chasseurs de crocos, des bouffeurs de kangourous, les frères Young ou les écolos de Midnight Oil dans l’immense ile perdue au milieu de l’océan austral. Non, il y a aussi eu des Kyllie Minogue, Nick Cave, ou les Bee Gees par exemple. Ces derniers ont d’ailleurs certainement inspiré notre illuminé de Parker, sa voix perchée et ses espèces de tubes électro-pop improbables. Au rencart les guitares vaguement rock des opus précédents, la place est aux synthés eighties, aux chœurs spatiotemporels, et aux ordis derniers cris. Pas vraiment surprenant quand on connait l’animal a l’allure Cobainienne, qui a toujours revendiqué ses affinités pour Air ou DJ Shadow entre autre.
Currents est, comment dire, une sorte d’hymne pop art contemporain, groovant au gré des titres, entre le mielleux dégoulinant des tubes 80’s de supermarché type Minogue, Cock Robin, et les quelques milliers du genre, et le plastico-expérimental-sonore façon Floyd, Kraftwerk ou Ultravox, le tout produit à la sauce Daft Punk, c’est vous dire le concept du truc. A première écoute ça semble pompeux et facile d’accès, et dans la seconde qui suit, on sent que c’est à la fois lumineux et complètement tordu. On n’est pas rendu avec ça.
Let It Happen, première banderille de l’album, illustre à lui seul cette sensation parfaitement paradoxale en 7mn46 chrono. Un trip ou l’on sent bien que Parker a carrément pris les choses en main. On a évidemment du gros classique aussi, à l’image de Cause I’m a Man, ballade sentimentale pour pleurnicheuse estivale qui devrait cartonner sur l’ile d’Oléron, de l’harmonique slove s’essayant introspectif (Yes I’m Changing), du bizarre psycho-disco ombragé (New Person, Same Old Mistakes), du sautillant planant (The Less I know Better) et quelques interludes aléatoires, trip hop douteux (Nangs), funky (Disciples), ou planant (Gossip).
Une chose est sûre, c’est que cet album ne laisse pas vraiment indifférent, et si Parker survole l’ensemble de sa voix de mi-castra omniprésente, et qu’il s’est quasiment occupé de tout comme le bon geek auto-satisfait qu’il doit être à ses heures, la maîtrise qu’il a de son art est incontestablement une valeur ajoutée.
Sa patte est surprenante, talentueuse, parfois détestable, souvent brillante, et en tout cas remarquable au sens propre. Mon album du mois.

-Peterpop

Artiste : Tame Impala

Album : Currents

Label/Distribution : Interscope records

Date de sortie : 17/07/2015

Genre : Psychédélique/Electro/Pop

Catégorie : Album Rock

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