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INTERVIEW: BIFFY CLYRO

Alors que les chansons de Opposites continuent de tourner dans nos têtes, Sensation Rock a rencontré les Ecossais de Biffy Clyro, avant de les retrouver cet été à l’affiche des festivals les plus renommés.

Vous êtes un groupe qui se détache de la majorité de la musique britannique habituelle, loin de la britpop et des claviers d’époque. N’avez-vous pas trop souffert de la concurrence avant votre succès avec Puzzle et Only Revolution?
Je n’ai pas le sentiment que nous ayons souffert de la concurrence mais c’est sûr que nous ne n’étions pas à la mode de l’époque comme d’autres groupes pouvaient l’être. Quand nous avons démarré, nous aimions vraiment tout ce qui faisait partie de la scène grunge, underground, Nirvana, ce genre de choses. Nous n’étions pas à la mode « we were’nt à la mode sisi » (rires). Mais nous étions plutôt heureux, on avait notre propre groupe. On a commencé à jouer de la musique dans notre garage les week-ends, on ennuyait les voisins d’à côté, on faisait de la musique pour nous on ne pensait pas que ça allait prendre une telle ampleur, donc nous sommes vraiment heureux.

Vous êtes souvent comparés à un Nirvana britannique ou aux Foo Fighters à cause de votre forte atmosphère rock alternative. Cependant vous n’êtes pas comparés à un groupe écossais ou britannique! De quelle musique vous sentez-vous le plus près au Royaume-Uni ?
De beaucoup de groupes que peu de personnes ont eu la chance d’écouter en Europe. Quand nous avons débuté, il y avait beaucoup de groupes avec qui nous avions des similitudes. Nous n’avions pas exactement le même son mais nous étions issus des mêmes influences. Je pense à des groupes tels que Hundred Reasons ou Oceansize par exemple. Je pense que ce sont plus des influences communes mais que chacun possède son propre son. Et je pense que si vous demandez à d’autres groupes, tous vous dirons que leur son est le leur, unique.

Votre double album débute avec des cornemuses dynamiques (Stingin’ Belle): est-ce que c’était important pour vous de rappeler aux gens vos origines écossaises?
Je pense que nous sommes fiers d’être écossais mais nous ne pensons pas que ce soit très important que les gens sachent que nous sommes écossais. C’est sûr qu’avec les cornemuses dans Stingin’ Belle le côté écossais est présent mais ce n’était pas forcément dans le but d’exposer nos origines, même si nous sommes fiers d’être écossais.

Pourriez-vous faire des remarques sur l’arbre de votre couverture d’album qui est très symbolique pour vous ?
Oui, nous sommes vraiment chanceux d’avoir retravaillé avec Storm Thorgerson. Il est très connu pour avoir fait les pochettes de Pink Floyd et Led Zeppelin. Je pense que c’était l’un des derniers maîtres dans la création de pochettes d’album. Il réalisait de réelles œuvres d’art et pas juste une jolie image. Nous voulions quelque chose qui représente bien nos vies et l’idée d’un arbre de vie, de quelque chose qui dure pour toujours, est venue. Ce que nous voulons dire c’est, peu importe ce que la vie nous fait traverser, si tu as de bonnes racines alors tu resteras debout. C’est pareil dans notre groupe, nous avons eu quelques temps difficiles mais nous sommes toujours restés ensemble. Je pense que ça pourrait être une métaphore de l’amour entre les gens, l’amour que l’on a en commun, si tu as des personnes fortes à tes côtés alors tu pourras faire face.

J’ai entendu dire que vous aviez à l’origine écrit 45 chansons pour Opposites, est-ce que cela signifie que vous jouerez des chansons dont nous n’avons pas entendu parler encore ?
(Rires) Je ne pense pas que nous ayons le temps de jouer ces chansons « bonus » en live. Exceptée l’une d’entre elles, The Rain, qui est une chanson vraiment spéciale pour nous.C’était vraiment dur de ne choisir que 20 chansons sur 45.

Est-ce que les derniers EP seront les bases d’un futur album ?
Non. Mais nous voulons que les gens écoutent ces chansons donc nous les mettons à côté. Le prochain album sera un tout nouveau départ.

Qu’est-ce qui vous a faits recruter votre guitariste Mike et claviériste Richard ?
Je pense que nous avions besoin de ces deux arrivées, cela devenait important pour nos nouvelles chansons. Pour nos anciennes chansons, une guitare, une basse et une batterie suffisaient mais nous avons compris qu’il était nécessaire de changer pour avancer. C’était impossible pour trois personnes de jouer alors nous en avons recruté deux et c’était une chance pour nous de prendre encore plus de plaisir et d’apprendre des choses. Ça s’est super bien passé, ce sont de très bons musiciens ils faisaient partie du groupe Oceansize avant et encore plus important ce sont de vieux amis donc on se connait bien.

Pensez-vous que c’est une autre dimension à votre groupe?
Oui. Je pense que c’est très important de continuer de regarder en avant, de prendre des risques. C’était clairement un risque mais tu ne peux pas avancer si tu ne prends pas de risque.

Vous avez fait la première partie de Queens of the Stone Age et Foo Fighters entre 2007 et 2011, c’est plutôt prestigieux. Pensez-vous que c’est quelque chose d’essentiel pour un groupe afin de se faire connaître ?
Je ne pense pas que ce soit essentiel, je pense que tu peux jouer ton propre concert et te faire remarquer comme ça. Tu sais, les gens viennent voir la tête d’affiche donc c’est un vrai challenge pour ceux qui font la première partie. Tu dois surprendre le public, lui mettre une claque. Certains groupes ne font tout simplement pas de première partie. Dans le passé nous avons fait d’autres premières parties, celle de Bon Jovi, Linkin Park ou encore Muse. Ce n’est pas nécessaire que ce soient des groupes que l’on aime, la chose à retenir est que les gens qui viennent voir le concert sont des fans potentiels de notre groupe.

Vous avez fait la première partie de Muse plusieurs fois, avez-vous un lien particulier avec eux?
Oui. Il y a des similitudes entre Muse et nous, j’aurais dû le mentionner plus tôt quand vous nous avez demandé de quels groupes on se rapprochait car c’est probablement l’un des groupes auquel on se rapproche le plus. Ils nous ont emmenés plusieurs fois dans différents endroits, on a été en Australie, en France plusieurs fois, en Amérique… Nous avons beaucoup appris d’eux, ils sont vraiment purs durant leurs concerts, c’est juste incroyable. Nous les remercions pour tout ce qu’ils ont fait pour nous.

Votre succès est énorme au Royaume-Uni, mais ne s’est pas étendu tant encore partout dans le reste de l’Europe, particulièrement en France. Comment cela se fait-il d’après vous?
Vous devez vous rappelez que ça a mis du temps au Royaume-Uni, nous avons fait 6 albums. Au début nous jouions devant 10 personnes, puis 20…etc. C’est vraiment lent pour se faire connaitre. En France nous avons joué à Lyon par exemple et c’était vraiment fantastique, nous allons continuer et cela se fera par étape. Il ne s’agit pas d’être le plus gros groupe du pays, même si…. (rires).

Vous allez jouer dans des festivals cet été?
Oui, peut-être à Rock en Seine et au Printemps de Bourges mais ce n’est pas définitif. Nous serons présents aux Eurockéennes.

Interview réalisée par Bob.

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