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LIVE REPORT : LES EUROCKEENNES 2011 vues par Carlie

Keziah Jones {Greenroom}

Un guitariste infaillible débarque sur la scène de la Greenroom Heineken. Chapeau et complet tigré, Keziah Jones s’accompagne humblement d’un percussionniste et débute un show tout en simplicité et en élégance.

Le soleil tiède, le ciel bleu et la bonne humeur des festivaliers du premier jour s’accordent parfaitement avec la musique offerte par un duo simplement présent ; et l’âme bienveillante de l’Afrique infuse l’ensemble des titres.

Là juste devant nous deux artistes “jouent”, et tout semble si simple. Le show se déroule dans un mood déconcertant d’aisance. “Less is more” ou plutôt “Just Talent”…

Bonus : le petit mot en français, le solo de guitare dans le dos, le challenge de faire chanter un public phonétiquement (forcément…).

Les Savy Fav {Plage}

Il est 20h et les Savy Fav commencent un set étrange sur la scène de la plage… La batterie est incroyablement présente dans un mix qui semble oublier les autres instruments. Le chanteur introuvable sur scène opte pour un concert littéralement “en public” et officie depuis la foule. Étrange.

Quand le son s’équilibre il révèle des titres entraînants et efficaces. On finit d’ailleurs par trouver du charme à ce chanteur performeur en coiffe indienne et lunettes cœur-rouge-cerise qui finit en caleçon sur un tapis plastique déroulé sur le public. Étrange.

Bonus : un morphsuit passe… Tout va bien !

And so I watch you from afar {Loggia}

Quatre irlandais entament leur show devant une loggia bondée. Sur scène : un batteur, deux guitaristes et un bassiste. Le micro n’est là que pour interpeller le public, le reste du set est instrumental et incroyablement exécuté. Le batteur semble être plusieurs, les guitaristes jouent de duos mélodiques envolés et le bassiste assoit le tout avec une puissance infaillible. Ça remue du cheveux devant des amplis Marshall et Orange, ça colle sa gratte contre les enceintes de façade, ça envoie un rock inspiré et précis. Gros coup de cœur !

Bonus : un homme-chat tape des mains…

The Ting Tings {Grande Scène}

Duo de blonds sur une immense scène. Question : comment faire en live et à deux des titres composés pour tout un combo d’instruments ? Réponse : on sample, on pré-enregistre et on maximise l’utilisation des machines… Mais voilà quand ces titres en question sont des tubes, des appels insistants aux hanches et aux jambes et qu’ils sont assaisonnés de lights travaillées tout fonctionne… Dancefloor spirit ! Bonus : la version revue et corrigée de “we walk”, l’incontournable “shut up and let me go”… Tiens une poupée gonflable passe à l’écran…

Wu Lyf {Loggia}

En sous-titre il était mentionné “rock”, peut-être aurait il été plus juste d’y ajouter le suffixe “pop”… Quatre sur scène : basse, batterie, guitare et un chanteur claviériste, véritable identité du groupe de par sa voix signée. Le set coule sans accroc et séduit son public… Quelques titres sonnent comme des hymnes et l’on attend les chœurs et les cordes.

Bonus : avez-vous vu le chapeau hot-dog ?

Metronomy {La Plage}

Minuit, les pieds dans le sable et Metronomy dans les oreilles. 3 gars entourent une fille batteuse et le quartet affiche fièrement de drôles de spots lumineux autour du cou. Il n’y a pas de doute le son est résolument contemporain et les harmonies de voix sont réussies, mais… “non, je n’ai pas de cigarette”!?!

Samedi 2 Juillet

Anna Calvi {Greenroom}

17h30, il fait si beau, et une jolie rockeuse arrive avec sa guitare, cheveux ondulés lâchés sur les épaules et robe rouge éclatante. Son album fait un carton et la Greenroom est bondée… Tous les ingrédients sont là, mais peut-être qu’il est un peu trop tôt, dans la journée, dans la tournée… Le set se déroule sans surprise au soleil d’un après-midi d’été. Il faudra se retrouver un peu plus tard Anna.

Bonus : oh mon dieu, les gars de la sécu ont de toutes petites têtes et se déplacent en groupe de deux.

Kyuss Lives {La Plage}

4 artistes sur scène envoient un set stoner rock sans équivoque. Le son est bon et le tout est très bien exécuté. Les titres infuseraient même les plus récalcitrants. La voix s’accorde impeccablement aux lignes saturées de la guitare et le duo basse batterie s’occupe d’emmener le tout. Rock it baby !

Bonus : tiens, tiens, les lapins roses se déplacent en trio.

Raphaël Saadiq {Greenroom}

Et si le port du chapeau était signe de talent et d’aisance ? Il est 20h : Raphaël Saadiq et son band imposent brillamment leur tradition soul, leur sourire et leur bonne humeur. Chapeau à larges bords, Wayfarer, tee-shirt blanc sur blue jean authentique, l’artiste est le chef d’orchestre tranquille d’un quintet souriant. Sons old school, choriste et chorés ensoleillées, l’esprit des vieux gourous de la soul américaine ne semblent pas loin… On aimerait tellement transposer le show dans un vieux théâtre capitonné de velours rouge.

Bonus : festival spirit : Medi est invité pour un duo surprise.

Funeral Party {La Plage}

Soleil couchant sur la plage, pistolets à bulle et combo rock sur scène. Il est de ses groupes qui s’écoutent très facilement et qui te font penser à plein d’autres choses que tu as déjà aimé écouter. Les quatre gars de Chicago offrent un show homogène et entraînant avec beaucoup d’enthousiasme. Bien fait et plaisant, simplement.

Bonus : superman était déguisé en canari cette année, histoire de passer incognito !?!

House Of Pain {Greenroom}

Greenroom à bloc devant white-hip-hoppeurs mythiques, ambiance enflammée : forcément ! Complet jean XXL, lunettes noires et casquettes vissées sur la tête, le duo envoie son flow backé par 2 Djs, 1 batteur et 1 bassiste. Le show est rodé et les titres imparables.

Bonus : le hip-hop prend des allures audacieuses de classic-rock américain en preview du mythique Jump Around qui met tout le monde d’accord. On en redemande !

Medi {La Plage}

5 artistes montent sur scène et posent dès les premières notes le décor exquis d’une carte postale des sixties… On fredonne les mélodies dès le deuxième refrain et on se laisserait volontiers inviter à danser. La musique semble inspirer un filtre chaud là où elle sonne et le temps d’un concert les choses semblent simples, joyeuses, pop… Un show signé de générosité et d’insouciance.

Bonus : qui l’eut cru ? Le serre-tête oreilles de lapins lumineuses fait un carton !

Dimanche 3 juillet

Mona {La Plage}

Formation classique pour Mona : basse, batterie, guitare et chanteur-guitariste. La journée débute sur des airs de rock bien ficelé. Tout y est : thèmes universels sur mélodies entraînantes, « OuhOuh » à gogo couplés à des jeux d’harmonies vocales, duo basse-batterie imparable. L’esprit de Bon Jovi rôde sur quelques titres, et on ne se surprendrait pas d’entendre ces titres en BO d’une série US. Dans le déroulé du scénar il fallait bien évidemment compter sur une traditionnelle descente de rockstar dans le public. Joli hors-piste tout de même avec le « Tribute to Johnny Cash » qui signe une fin de set réjouissante. Décidément cette édition des Eurocks en appelle aux racines rock, Sitting Bull y serait-il pour quelque chose ?

Bonus : Cherchez l’intrus “Kebab, Buvette Despé, Chapeaux pailletés, Tex Mex, Pizza, Buvette, Tartiflette, Bar à eau…”

Moriarty {Greenroom}

C’est l’été et les pièces du puzzle Moriarty s’affichent tout en couleur. Les chemises jaunes, rouges, bleues ou créoles entourent Rosemary en robe graphique et perles dans les cheveux. Sous le soleil chaud de la fin d’après-midi, le groupe installe un décor folk exquis. Le son est précis et les artistes se jouent des différences d’intensité d’une chanson à l’autre. Ils remportent l’unanimité avec Lilly ou Jimmy. Harmoniciste outillé, valises, banjos, guitares, casseroles, Moriarty nous entraine avec humour dans son cabinet de curiosités où naissent les personnages étranges de leurs chansons romancées. Parenthèse acoustique idéale.

Bonus : “You know this song is a curse, if you listen to it, you might turn into little pigs…” Ouf ! Ça n’est pas arrivé…

The Do {Grande Scène}

Le duo franco-finlandais investit la Grande Scène accompagnés d’un guitariste et d’un duo féminin multi-instrumentiste : percu-sax-tuba-clavier-etc. Olivia pieds nus et jupons rouge perche sa voix avec une facilité envoûtante et incarne les messages de chaque titre qui semble s’ancrer dans une mythologie à part. Il y a comme un peu de sorcellerie sur scène : musiciens, instruments, machineries, objets étranges, tout se combinent comme par magie. L’intensité atteint son apogée sur Slippery Slope qui sonne comme une incantation moderne. Petit bémol sur la fin du show où les sons se déséquilibrent et mettent de côté la poésie et la légèreté installées jusque là.

Bonus : Olivia entame un titre seule à la guitare, petit à petit l’ensemble du groupe la rejoint, petit à petit tous les eurockéens chantent…”On my shoulder”

Philippe Katerine {Greenroom}

Chronique mode pour concert et artiste à part. Pour Katerine, le collant est bicolore ou n’est pas, une jambe bleue et l’autre rose, ça se tente. Il est du plus bel effet de s’affubler d’une fleur rouge en plastique dans les cheveux et d’une moustache bien peignée, évidemment ! Entourez-vous de préférence de Katerinettes en short dépareillés et chaussettes fluos, et afin de garder la ligne n’oubliez surtout pas d’intégrer des chorégraphies travaillées au show musical. L’artiste est imprévisible et pour certains c’est énervant, pour d’autres c’est une vraie bouffée d’air frais… Écrire un titre à partir des petites notes si populaires de la fermeture de Windows, c’est signé Katerine et ça n’a pas d’autre étiquette, rien que pour ça : “chapeau l’artiste, non ?”.

Bonus : Comment faire rentrer 12 guitaristes dans un festival ? A la queue leu leu, bien sûr !

Arcade Fire {Grande Scène}

22h, la nuit est tombée et le décor est posé sur la grande scène. Guirlandes de fagnons, batterie d’instruments, grand écran et vieille enseigne de ciné “Arcade Fire Presents : The Suburbs”. Le show est impeccable, le son est bon, le vidéo set s’accorde avec beaucoup de poésie aux titres qui s’enchaînent sans accroc. On aurait peut-être juste aimer être un peu plus impliqué dans un live si entrainant qu’il nous faisait déjà reprendre à tue-tête les chœurs. Un joli moment de musique, de lumières et d’images.

Bonus : Allo ? Allo ? Euh… Ça capte moyen là…

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