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Julian Casablancas, Phrazes For The Young

2010

Jason Lader

Le lead singer du groupe new-yorkais le plus ‘’in’’ du monde, propose son premier album solo, dans un contexte assez différent du rock pour jeans slim des Strokes, en raison notamment d’un usage assez important des boîtes à rythme et autres synthés qui donnent à l’ensemble un côté eighties ou futuriste, selon les cas. Des couleurs technopop qui nous transportent vers des endroits inexplorés par les Strokes même si l’urgence sur certains titres rappelle les jeunes chiens fous new-yorkais comme le titre d’ouverture Out Of The Blue. Sur le troisième morceau, Casablancas nous emmène d’ailleurs dans une ”Onzième dimension’’, prenant son élan sur de sympathiques nappes de synthé. Avec ces couleurs dancefloor, l’artiste rend ici un travail plus décalé qu’avec son groupe fétiche, à l’image de 4 Chords Of The Apocalypse, manière de ballade à la Leonard Cohen mais en roue libre, batterie sèche comme un coup de trique, gospel surréaliste et décalé. Julien lâche encore plus la bride et son organe vocal sur un River Of Brakelights aux harmonies déconcertantes, parfois même grandiloquentes comme ces gammes néo-classiques descendues sur Glass (référence au compositeur new-yorkais Philip Glass ?). Quant à Ludlow St, sa mélodie country est servie par un Casablancas en mode redneck, Johnny Cash moderne, banjo sous acide, bien loin des buildings vitrés et fashion de la Grosse Pomme. Allez, à trois on retire tous nos Stetson et on se jette dans la paille…
Avec cette escapade solo, Julian Casablancas trouve la diversité musicale qui fait parfois défaut aux Strokes, aidé en cela par une production qui évite l’écueil de la réalisation trop léchée en dépit d’arrangements souvent aux petits oignons. Avant un quatrième album des Strokes annoncé pour la rentrée 2010, voici un premier essai solo de Casablancas qui n’est pas loin du coup de maître.

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