Attardons-nous sur un tandem chaud-bouillant venu de Dijon. Great Panic Roger est formé d’Arnaud Tock (chant, guitare) et de Florian Desvignes (batterie), ce dernier ayant déjà évolué au sein de Plastic Age et Redemption.
Le duo vient tout juste de sortir Anger Box, son troisième EP, paru conjointement chez Araki Records, L’Autre Distribution et Cœur Sur Toi. Anger Box a été mixé par Christophe Hogommat (Mad Foxes, Basic Partner, Moonback Stage) et masterisé par Thibault Chaumont (Birds In Row, It It Anita).
Du brut de décoffrage du début à la fin !
Great Panic Roger, par l’entremise d’Arnaud et de Florian, distille un post-punk noisy terriblement efficace, et Anger Box, nouvel EP de cinq morceaux, en est la démonstration la plus éclatante.
Du début à la fin — autrement dit de Disappointed à Stuck — ça bastonne et ça éructe dans tous les sens, grâce aux beats furieux de Florian et à la puissance vocale d’Arnaud.
Il ne serait pas excessif de parler d’un style brut de décoffrage, sans la moindre concession.
Le sulfureux Disappointed, morceau d’ouverture, en apporte de facto la preuve, le duo faisant pratiquement jeu égal avec les illustres formations post-punk que sont Idles, The Murder Capital, Shame, voire Soulwax.
Disappointed est un tube en puissance, dévoilé en single avant la parution d’Anger Box, tout comme le tout aussi explosif Good To Be Here. Arnaud et Florian, dans ce court mais ô combien intense récital, envoient la sauce sans jamais chercher à calculer.
Une batterie qui claque, une guitare qui rugit, des cris rageurs : Great Panic Roger et Anger Box, c’est tout cela à la fois.
Des claviers qui s’invitent au festin
Si Disappointed et Good To Be Here présentent une physionomie plus minimaliste (guitare/voix/batterie), Rose et Get Back On My Feet voient apparaître quelques boucles synthétiques qui ajoutent une légère touche électronique — presque dancefloor pour le très dansant Get Back On My Feet.
Quant à Stuck, son début doux et calme n’est pas sans rappeler les magnifiques ballades d’AaRON, comme U-Turn (Lili) notamment. Puisque l’on évoque Christophe Hogommat, une bonne dose d’influence Mad Foxes se fait également sentir et imprègne les cinq morceaux composant Anger Box.
Une scène post-punk française qui se consolide
En matière de post-punk, la France a encore du chemin à parcourir, bien qu’elle n’ait pas à rougir face à son voisin britannique. Great Panic Roger, projet dijonnais ambitieux, constitue un énième maillon d’une chaîne qui ne cesse de s’agrandir — chaîne à laquelle Mad Foxes, Moonback Stage et Basic Partner ont déjà pris part.
Dans cette période hivernale sombre et mélancolique, Anger Box arrive à point nommé pour booster et redynamiser notre moral en berne grâce à des morceaux percutants comme Disappointed, Good To Be Here ou Get Back On My Feet.
Un bon coup de Panic Roger et c’est reparti comme en quarante, plus gonflés à bloc que si l’on avait ingurgité un bon verre de Bourgogne. Le rock, même dans sa rage la plus explosive, peut faire énormément de bien — et se montre autrement moins nocif pour la santé.
Disappointed en guise d’apéritif endiablé, Get Back On My Feet et Good To Be Here pour le plat de résistance, enfin Rose et Stuck en dessert et digestif apaisant — en apparence tout du moins.
Great Panic Roger : un tandem à surveiller comme le lait sur le feu, dont, grâce à ce troisième EP Anger Box, on n’a assurément pas fini d’entendre parler !
Notre sélection :
Disappointed, Stuck, Good To Be Here.
