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John Butler, PRISM.

John Butler, PRISM.

On le connaît et l’entend très souvent flanqué d’un tandem pour constituer, bien évidemment, son célèbre trio. Pourtant, John Butler cette fois-ci roule pour son propre compte. Pas une première pour le songwriter australien, puisqu’il avait déjà tenté l’expérience en 2019, année de sa visite aux Eurockéennes de Belfort. Ces dernières années, pour John, il s’agit de son projet en cours Four Seasons, une série de quatre albums dont deux ont déjà vu le jour, plutôt instrumentaux (Still Searching, le second de la série, est sorti l’an dernier).
C’est donc avec PRISM, paru le 5 septembre dernier via Because Music, que l’australien poursuit sa route sous sa seule identité, à la croisée de la folk, de la pop et du blues.

Les relations humaines et la perte de l’être cher comme thèmes directeurs.

Au cours des chansons d’un album, un songwriter lorsqu’il est seul à la barre en profite, sans détour, pour se raconter et raconter la vie d’autrui. Dans PRISM, troisième album de cette série de quatre, John Butler évoque la complexité des relations avec les autres, tant humaines qu’amoureuses. Un thème que l’australien aborde particulièrement dans l’émouvant So Sorry, second single dévoilé après Tripping On You interprété au piano.
Très loquace à propos de So Sorry, John a récemment déclaré: « Dans nos relations avec les autres, il s’en passe des choses et l’on finit par dire ou faire des trucs qu’on regrette. » Sans doute le mea-culpa d’un homme qui, sans forcément le vouloir, a dû commettre quelques erreurs de parcours. Il faut dire qu’en tant que cinquantenaire, John Butler jouit d’une expérience de la vie non négligeable.
Toujours en évoquant So Sorry, John renchérit sur sa tirade des relations complexes: « avec le temps, on apprend à grandir et à évoluer ensemble, mais personne n’en sort indemne. »
Outre les difficiles relations, sur cet album PRISM, le songwriter australien aborde la perte de l’être cher. John parle en connaissance de cause, puisqu’il a récemment dû faire face au décès de son père, perte sur laquelle il revient dans le somptueux Let Yourself Go. Une chanson où, en grand maître de cérémonie, John est seul avec sa guitare, à l’image de Leave The Rest To Earth et Hand In Mine entre autres. C’est indéniable, John Butler n’est jamais aussi efficace qu’en duo avec sa gratte sèche! King Of California et le tubesque Going Solo figurent également parmi les morceaux bien gratteux de PRISM, un album où l’on a le grand bonheur d’entendre John chanter avec la voix vibrante d’émotion.
D’émotion, il en est encore question avec Tripping On You et So Sorry, bien que des choeurs accompagnent John quasiment tout au long de ces morceaux.

Douze morceaux à la croisée des styles.

Sur les 12 morceaux que comporte PRISM, l’artiste australien montre qu’il est un touche-à-tout pathenté: pop (Tripping On You), folk bien évidemment (Hand In Mine, Let Yourself Go) et aussi un léger zeste de blues (The Way Back et So Sorry pour le côté paroles de regrets). Justement, en parlant de regrets, les afficionados de John Butler déploreront (à juste titre d’ailleurs) l’orchestration trop fournie et le trop-plein de choeurs présents dans des morceaux tels que So Sorry et Going Solo mais, que l’on ne s’y trompe pas, c’est toujours du John dans le texte et le chant, du Butler pur jus et comme on l’aime!

Avec PRISM, John Butler n’hésite aucunement à se dévoiler, sans crainte du ridicule ni tabous et, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’australien entre de facto dans le vif du sujet, entamant pieds au plancher son récital sur l’excellent Going Solo auquel succèdent, sur des bases similaires d’adrénaline, King Of California, So Sorry ou encore le bluesy The Way Back lequel, avec Let Yourself Go, se pose comme l’un des moments phares de PRISM. John y déverse, à l’instar du morceau folk dédié à la perte de son père, toute l’émotion et la sensibilité dont il est capable, tous les sentiments possibles et imaginables. Dire que John a mis tout son coeur dans l’élaboration de cet album ne sera pas le moins du monde excessif, le songwriter australien ne s’étant pas économisé à la tâche et bien lui en a pris puisque, rien qu’à entendre ces 12 morceaux, le résultat est à la hauteur des espérances. De plus, John a presque tout fait seul, à l’exception de James Ireland (membre du groupe Pond) qui a apporté sa contribution à la production.

Dès le mois de novembre, John Butler entamera une tournée de huit dates à travers l’Hexagone. Il débutera le 7 novembre par Paris et la salle Pleyel, poursuivant son périple par le Cepac Silo de Marseille le 25, le Transbordeur de Lyon le 27, le Bikini de Toulouse le 28, le Rocher de Palmer de Bordeaux le 30, la Carrière de Nantes le 2 décembre, le Splendid de Lille le 3 décembre et L’autre Canal de Nancy le 4. Vous l’aurez donc compris, les occasions d’aller applaudir John et PRISM ne manqueront pas et ceux qui assisteront à ces concerts devraient être ravis, notamment d’entendre John interpréter avec émotion Hand In Mine et surtout Let Yourself Go, la voix un poil chevrotante avec, cela va sans dire, la bonne dose de trémolos qui sied si bien à notre australien à la sensibilité légendaire.

PRISM: la continuité d’une carrière solo débutée sous d’idéaux auspices pour John Butler!

Morceaux choisis: The Way Back, Let Yourself Go, Going Solo, Hand In Mine.

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