Dimanche : carton presque plein
La dernière journée du festival s’annonçait être la plus complète pour moi avec une tentative de voir tous les groupes (11 au total, répartis entre 11h30 et 1h). Mission (presque) accomplie !
Witchorious – Harry Potter à l’école du doom. Premier groupe de la journée, et première claque avec Witchorious. Le trio originaire de Seine-et-Marne produit un doom puissant, et nous emporte avec eux dans leur monde. Pour un premier groupe de la journée, je dois dire que je suis très content des éléments de décor. Le fond de scène est superbe, et les bougies partout sur les amplis font leur effet. Je tombe sous le charme du guitariste chanteur, qui vit sur scène au travers d’un personnage un peu fou. La bassiste l’accompagne vocalement de temps à autres, créant des passages extrêmement intéressant auditivement. On note aussi le travail du son, classique pour ce genre, mais très bien réalisé.
Last Addiction – Les locaux, les vrais. Ils fréquentent le festival depuis des années et rêvent de cette main stage depuis longtemps : c’est fait ! Les Lyonnais de Last Addiction prennent le relais pour nous partager une demi heure de metalcore moderne. On retrouve beaucoup des riffs tirés des époques plus anciennes du genre, mêlés à un chant clair très haut et très bien exécuté. Ce qui marque surtout, c’est le plaisir que le groupe prend à jouer. En bref, en très bon set, un peu entaché par un mix qui ne laissait malheureusement pas beaucoup de place pour autre chose que la basse.
Knuckle Head – Whisky et cigarette. Si on devait décrire le set des Alsaciens de Knuckle Head en un seul mot, ce serait sûrement “efficacité”. Le duo navigue entre dark country et blues rock, ça sonne fort, ça sonne gras, et ça plaît. D’un côté, Jack à la guitare et au chant, une superbe voix, un côté biker américain qui marche clairement dans la DA du groupe. De l’autre, Jock à la batterie. La seule cymbale de son kit n’aura pas passé un bon moment. Bouteille de whisky aux pieds, cigarette à la bouche, tatouages recouvrant même son visage, Jock est là pour taper fort, tout en tapant bien. Je me suis régalé.
Imperial Triumphant – L’incompréhension. Je m’attendais à ne pas comprendre le set du groupe américain de death metal avant-garde / expérimental, et ce fut le cas. Leur arrivée sur scène est superbe, leurs costumes nous permettent de tout de suite nous mettre dans l’ambiance. On regrette simplement de les voir en plein jour. Toutefois, musicalement je n’arriverai pas à comprendre, à ressentir quoique ce soit. Je vois la technicité, la recherche de faire quelque chose de différent, mais mon coeur ne sera pas conquis.
The Brains – Après-midi festive. Après une courte pause ombragée, je retourne face à la scène pour The Brains. Arrivés tout droit de Montréal, le groupe nous offre un show dynamique, mélange entre punk rock et rockabilly. Une crête iroquoise, une grosse guitare, une batterie qui va vite et une contrebasse. La recette est réussie et tout le monde bouge. Mention spéciale pour les reprises à 240 BPM de The Cure et de Depeche Mode !
Melvins – Deux batteries deux mesures. Ce qui retient tout de suite l’attention c’est la scénographie. Le guitariste chanteur et le bassiste sont couverts d’un logo composé principalement d’un oeil, et il n’y a pas une mais bien deux batteries. Pour l’anecdote, un des deux batteurs a même joué avec Nirvana pendant un temps, et a monté un groupe avec Kurt Cobain. Le son est lourd, efficace, et oscille entre le stoner, le sludge et le grunge. Les musiciens sont déjantés, la foule ravie. Petit point qui m’empêchera de profiter du show à 100% : un membre de la sécurité du groupe est venu virer le photographe officiel du SYLAK assez violemment, pas fan de l’action.
Suffocation – Mur de son, le retour. Pour les avoir déjà vus lors de l’édition 2017 du SYLAK, je savais à quoi m’attendre, et il n’y a pas eu de surprise. Amateur.ices de death metal, vous serez comblé.es. Les américains sont là pour envoyer du lourd, sans pour autant se prendre la tête. A tel point que le show commencera avec 10 minutes de retard, les musiciens sont pourtant sur scène, en présence du batteur de Knuckle Head en peignoir qui distribue des bières. La scène est lunaire, mais drôle. Le groupe finira également son set – propre, technique, impressionnant – 15 minutes en avance, sans aucune raison apparente. Un set raccourci, mais suffisamment puissant pour que je sois rassasié.
Orange Goblin – Goodbye. Les Anglais de Orange Goblin prennent place sur scène alors que le soleil commence à baisser, mon moment préféré du SYLAK. Comme dit précédemment, je ne suis pas forcément un très grand amateur de stoner, mais je suis très agréablement surpris par la prestation. Il s’agit de leur dernière tournée, et tous les membres sont visiblement très heureux d’être là. L’amour du chanteur pour son public est communicatif, et je passe un superbe moment. Après presque 30 ans de carrière, c’était un honneur d’assister à un de leurs derniers concerts. Merci Orange Goblin !
Mass Hysteria – Le concert du weekend. Il fait maintenant nuit et la foule se masse devant la scène pour ce groupe qu’on ne présente plus. Malgré un départ avec un peu de retard, les premières secondes du concert suffisent à mettre tout le monde d’accord. La scénographie est superbe, les deux initiales M et H se tiennent devant un fond de scène texturé permettant de mettre en valeur toutes les lumières. Le morceau d’introduction est extrêmement bien choisi : Mass Veritas colle les frissons à tout le public. Je suis impressionné par la voix de Mouss, parfaitement appuyé par l’omniprésent bassiste Jamie Ryan. Mass Hysteria enchaîne des tubes de toute leur discographie, et finissent sur leurs grands classiques, Contradictions, Furia, et Plus que du metal. Ce sera définitivement le meilleur concert du weekend. Tant pour la musique et la scénographie que pour l’ambiance complètement dingue qu’ils ont réussi à mettre dans la fosse. Merci à eux.
Dimmu Borgir – Pyrotechnie et ponctualité. Ce sera le seul petit “coup de gueule” de cette année. La tête d’affiche du SYLAK 2025 était attendue, et nombreuses étaient les personnes qui étaient devant la scène avant le début du concert, pour être bien placées. Pendant un long moment, on observe l’équipe technique essayer de finir de monter une scène aux promesses incroyables. Mais le temps passe et il ne se passe rien. L’intro est lancée, mais tout s’arrête là. Le show commence avec presque une heure de retard, il est presque une heure du matin. On apprend qu’il s’agit d’un problème technique du groupe, et que le festival n’y est pour rien. Un minuscule “désolé” de la part du chanteur, et le concert attaque vraiment. Les promesses sont tenues : décors, pyrotechnie, canons à CO2, bref, la scène est bien là pour appuyer le back metal de Dimmu Borgir. Mais l’heure d’attente après la journée complète aura été trop pour moi et je peine à me mettre vraiment dans l’ambiance. Après une petite demie heure de concert, je décide de rentrer.
Cette édition du SYLAK fut une franche réussite. Tout était (comme toujours) au rendez-vous : une programmation diverse dans laquelle chacun.e peut y trouver son compte, un site agréable, une organisation millimétrée, une ambiance de folie, et surtout une équipe de bénévoles absolument dingue. Un très grand merci à elleux, et un merci tout particulier à Cyrielle, pour les accréditations.
A l’année prochaine !
Axel Poyet.