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LIVE-REPORT : MENTAL DISTRESS, SICK BIRD, LES PASSAGERS DU ZINC, BESANCON (25)

Après un mois de janvier follement animé aux PDZ, février nous a livré des concerts avec plus de parcimonie, nous faisant ronger notre frein jusqu’à cette soirée. Et quelle soirée. L’attente en valait la peine.

Découverte, talent qui explose, affaire à suivre de près. Deux groupes mais un casting qui suffit à vous en balancer plein les conduits auditifs. Pas le temps de souffler avec MENTAL DISTRESS, groupe venu d’un Strasbourg rebaptisé Trashbourg pour les circonstances. Ça joue vite, très vite, ça envoie du “fuck” sur beaucoup de sujets et notamment à propos du duo anti-spécisme/patriarcat. Morgane traverse l’espace, monte sur les enceintes, se recroqueville par terre, balance ses pompes ; on est capté dans une centrifugeuse d’énergie acharnée. Nox On The Dancefloor est juste parfait, morceau ramassé autour d’une voix qui déchire les aigus. C’est ce qu’on appelle une réussite.

Après le fastcore de l’est c’est SICK BIRD qui enchaine, commençant beaucoup plus lentement pour monter en intensité. Le son est ample, presque planant. Alors que Morgane n’était que mouvement c’est ici une présence en bloc, concentrée. On peut dire des deux groupes qu’ils ont en commun une nonchalance dans l’apparence qui recentre l’attention sur la production musicale. Le chant de Sick Bird est très articulé, d’autant plus mis en valeur dans de courts passages posés uniquement sur la batterie ; les toms cadencent des refrains mastoc. Pour un groupe nouvellement formé l’orchestration est maitrisée, soignée. Si l’oiseau est malade c’est certainement parce qu’il a trop été nourri – il a dû avaler des juke-box bruitistes saturés. Punk, post-punk, garage, noise ; on voit que les ascendants ont été digérés, assimilés et surtout transformés. C’est fascinant de voir autant d’influences se mêler pour éclater sur scène. Plus les morceaux s’enchainent et plus on reste béat. Une groovebox Roland – MC 307 ajoute une touche électronique osée qui donne un cachet indéniable, une signature qui vient sceller l’identité de ce groupe naissant qu’on va suivre de près. L’amplitude vire au pogo.

Mental Distress et Sick Bird officient tous deux dans des registres différents mais, réunis lors de cette date, on se rend compte qu’ils partagent une empreinte originale qui subvertit les codes des genres auxquels ils se réfèrent (voix féminine sur fond hardcore, groovebox sur fond noisy). Enchainement cohérent et prestations qu’on gardera en tête.

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