Originaire de Besançon, Heava trace son chemin à la croisée du rock alternatif et des atmosphères progressives, avec une musique habitée et profondément émotionnelle.
À l’occasion de la sortie de leur premier EP Gloom, disponible depuis le 5 décembre sur toutes les plateformes, les membres du groupe reviennent sur la genèse du projet, leurs influences, leur manière de composer et leurs envies pour la suite.
Une rencontre sincère avec un groupe attaché au collectif, au sens et à l’énergie du live.
Pouvez-vous vous présenter et nous dire quel est votre rôle au sein du groupe ?
Alex : Je suis guitariste et je fais aussi du chant.
Aurélien : Je suis batteur du groupe et je fais également des chœurs.
Fred : Je suis le chanteur du groupe et je joue aussi une guitare rythmique.
Chris : Je joue de la basse.
Comment est né le projet Heava ? Comment tout a commencé à Besançon ?
Fred : C’est une longue histoire. Le projet musical existe depuis presque dix ans. Il y a eu d’anciens groupes, d’autres noms, et même des chansons qui datent de cette époque.
Mais la vraie naissance de Heava correspond à la rencontre avec Alex. Musicalement, il s’est passé quelque chose de très fort entre nous, ce qui nous a permis de construire un projet cohérent et aligné avec ce que je voulais vraiment défendre.
Avant ça, je jouais avec d’excellents musiciens, mais davantage orientés hard rock, un univers qui me correspondait moins.
Votre musique mêle rock alternatif, envolées progressives et une forte intensité émotionnelle. Quelles sont vos influences principales ?
Fred : On a tous nos influences personnelles, mais elles se croisent et se complètent naturellement.
Alex : De mon côté, je dirais le rock alternatif anglais, la brit pop, mais aussi une partie de la scène américaine. Des groupes comme Foals, Arctic Monkeys, et un peu de pop punk US.
Aurélien : Pour moi, ce sont surtout les groupes de rock alternatif des années 90. Même si je viens à la base d’un univers très différent — reggae et ska — ces influences se retrouvent aussi dans Heava.
Chris : Principalement la pop.
Fred : Je viens aussi du rock des années 90, du grunge : Nirvana, Pearl Jam… et surtout Radiohead, un groupe essentiel pour moi, notamment pour leur recherche sonore et leurs productions atypiques.
Le nom Heava a une sonorité à la fois douce et lourde. Quelle est sa signification ?
Fred : Il n’y a pas de signification précise à l’origine.
Ce nom n’était d’ailleurs pas votre premier choix. Pouvez-vous nous raconter son évolution ?
Fred : Au départ, le groupe s’appelait Hava, écrit H-A-V-A. Avec Alex, on a mis près de six mois à chercher un nom : tout semblait déjà pris.
On est donc partis sur quelque chose de graphique, en utilisant les deux A comme des V inversés. Visuellement, ça fonctionnait bien.
Mais on s’est rendu compte qu’il existait déjà une artiste appelée HAVA, très suivie sur les réseaux. Résultat : impossible de nous trouver en ligne.
On a donc décidé de garder la consonance en ajoutant simplement un E : Heava. Il y a aussi un clin d’œil à Heaven, le paradis.
Votre premier EP s’intitule Gloom. Que représente ce titre ?
Fred : Gloom évoque quelque chose de sombre, de mélancolique. Il symbolise les moments négatifs de la vie, une forme de noirceur ambiante.
La pochette reflète bien cet état d’esprit : un parc d’attractions déserté, un poney abîmé… une image un peu dérangeante.
Ce n’est pas que nous soyons dépressifs, mais nos morceaux parlent du monde tel qu’il est aujourd’hui, avec ses fragilités. Il y a de la noirceur, mais aussi une forme de lucidité.
Comment se déroule la composition au sein du groupe ?
Aurélien : C’est un processus très collectif. En général, Fred apporte une base à la guitare, puis Alex ajoute des riffs. Ensuite, chacun apporte sa touche en répétition.
Les morceaux évoluent progressivement, dans un esprit très démocratique et naturel.
Vous chantez en anglais. Ce choix s’est-il imposé naturellement ?
Alex : Oui, totalement. La majorité de nos influences sont anglophones.
Fred : J’ai déjà tenté d’écrire et de chanter en français dans d’anciens projets, mais ça ne correspondait pas à l’univers de Heava.
L’anglais est paradoxalement plus simple pour exprimer des idées, plus direct. Et puis, pour le rock, ça s’impose presque naturellement.
Quels thèmes abordez-vous dans vos textes ?
Fred : On parle beaucoup de problématiques sociétales et contemporaines.
Des sujets comme l’écologie, la surconsommation de plastique, l’impact des écrans sur nos vies, la déconnexion humaine…
Par exemple, Plastic interroge notre rapport à l’environnement, tandis que Virtual Lovers parle de l’obsession des écrans et des réseaux sociaux.
Aurélien : Les textes sont proposés par Fred, puis retravaillés collectivement, notamment avec Chris, qui apporte un regard précieux sur l’anglais.
Quelles expériences live vous ont le plus marqués jusqu’à présent ?
Fred : Je dirais les concerts partagés avec 2097, un groupe bisontin avec lequel nous sommes proches. On a joué plusieurs fois ensemble et il y a une vraie complémentarité entre nos univers.
On a aussi de très bons souvenirs du Local Access au Bastion, de certains festivals, et de belles dates régionales. Chaque concert est une occasion de progresser.
Certains d’entre vous ont plusieurs projets en parallèle. Comment gérez-vous cela ?
Alex : Les univers sont très différents, donc c’est finalement assez simple à gérer mentalement. Le plus dur, c’est l’enchaînement physique des concerts.
Aurélien : J’ai aussi un autre groupe, Les Locataires, un projet festif que j’adore. Jouer dans des univers très différents est extrêmement enrichissant, musicalement et humainement.
Envisagez-vous une forme de professionnalisation ?
Fred : Notre objectif principal est de progresser et d’aller le plus loin possible avec ce projet, tout en prenant du plaisir.
Alex : Nous cherchons actuellement à nous faire accompagner, notamment sur le booking et la communication.
L’idée n’est pas forcément de vivre uniquement de la musique, mais de pouvoir jouer davantage, s’exporter hors de la région et défendre pleinement notre projet.
Si vous deviez décrire l’univers de Heava en trois mots ?
Fiévreux, ambiant, énergique.
Quelles sont vos perspectives pour 2026 ?
Fred : L’EP est sorti le 5 décembre dernier et est désormais disponible sur toutes les plateformes.
Nous allons le défendre sur scène, sortir encore un ou deux clips, continuer à travailler le live et composer de nouveaux morceaux afin de proposer un set toujours plus cohérent et abouti.
Un dernier mot ?
Fred : Venez nous écouter et vous faire votre propre avis.
