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INTERVIEW : INHEAVEN

Le mardi 24 Octobre marquait le retour du groupe anglais Inheaven à Paris, cette fois-ci en tant que tête d’affiche. Nous avons pu les rencontrer quelques heures avant qu’ils montent sur scène.

Vous vous êtes déjà produits à Paris, en tant que première partie, avec Jamie T et Circa Waves. Qu’est-ce que ça fait d’être la tête d’affiche ce soir ?

Jim : On est ravis et un peu stressés en même temps. On adore venir à Paris pour les vacances, alors

jouer ici c’est vraiment cool. Ouais on est contents d’être ici ! C’est super intéressant si…

Chloe : Si les gens qui sont venus nous voir en première partie reviennent ce soir.

On ne vous connait pas encore beaucoup en France. Êtes-vous d’accord avec le fait qu’on qualifie votre musique de Shoegaze ?

Jim : Oui, on est de grands fans de cette période là, et il y a aussi pas mal de rock classique dans notre son. On adore vraiment le Shoegaze. C’est aussi connu en France, le Shoegaze ?

Oui oui ! Mais on a lu que Joe ne semblait pas être d’accord ?

Joe : Moi, j’étais pas d’accord ?

Jim : Oh, sur internet ? Genre sur des forums ? « Joe n’aime pas le Shoegaze »

Chloe : « Il faut qu’on vlog à propos de ça »

Joe : Non non, vraiment pas, j’aime ça. Et je suis d’accord avec ça, il y en pas mal dans notre musique.

Dans quelles influences puisez-vous pour la création de vos morceaux ?

Jim : On adore le cinéma, comme les films de John Woo. On a toujours crée nos chansons comme des bandes-originales de nos films préférés. Il y a beaucoup de disques de Sub Pop Records, beaucoup de créations du mouvement de la Contre-Culture des années 60, et le rock’n’roll de cette période qui nous inspirent. Aussi The Smashing Pumpkins… Plein d’influences pop.

Chloe : Oui, pas juste des groupes… des films, des mouvements culturels, des artistes… Tout ça nous a menés au son qu’on a aujourd’hui.

Chloé, James, vous chantez les deux sur l’album, ça a été de suite une évidence d’avoir un groupe à deux chanteurs?

Jim : Ouais.. A la base, j’écrivais des chansons que je chantais tout seul. Et puis on a commencé à faire des chansons plus intenses, plus fortes en concert en Angleterre. Et la plupart de ces chansons, s’il y a juste une voix masculine dessus, ça fait très groupe de Heavy Metal… Alors on s’est dit que ça pouvait être cool d’y ajouter une influence féminine, parce que c’est quelque chose qu’on avait déjà entendu.

Chloe : J’ai pas arrêté de me pousser vers le devant de la scène pour qu’ils me laissent chanter. (rires)

A Sensation Rock on a entendu parlé de vous dès 2015, avec la première version de Regeneration, puis presque la moitié des morceaux qui constitue votre album sont sortis progressivement en 2016 et 2017. Pourquoi avoir attendu autant de temps pour sortir l’album ?

Jim : Parce qu’on a pas arrêté de changer de label (rires).

Chloe : On aurait adoré qu’il sorte en 2016, mais la politique et le business en ont décidé autrement… C’était pas notre idée.

Jim : On a été chez Cult Records, Hometown Records…

Chloe : AMF Records.

Jim : Chez Sony aussi… Et maintenant on est chez Pias. Pour les groupes de Rock, c’est dur, tu dois toujours chercher ta propre maison. Mais Pias est l’un des meilleurs labels qu’on ait eu. Ils sont respectueux de notre art, ils sont accueillants. Ils ont une longue et incroyable histoire derrière eux, surtout en Europe. Je pense qu’on a enfin trouvé une maison qui nous correspond et qu’on aime. Chloe : Et ils nous laisse faire tout ce qu’on veut. Mais le prochain album arrivera bien plus vite, c’est sûr.

Reparlons de Regeneration. Elle a été réarrangée sur l’album par rapport à 2015, ce titre est d’ailleurs le sommet du disque, pour ne pas dire le meilleur titre. Pouvez-vous nous commenter cette évolution du morceau? Est-ce pour vous aussi le titre le plus fort?

Jim : Oh merci ! Ouais, en fait c’est la première chanson que j’ai écrit pour ce groupe, on a fait une vidéo trop cool et on l’a mise en ligne. C’est la première chanson qui a intéressé des gens.

Chloe : C’était juste une démo à la base, non ?

Jim : Oui, un truc que j’avais composé sur mon ordi, tout seul dans ma chambre, et la nouvelle version c’est nous qui jouons tous ensemble, en tant que groupe. Donc bien sûr, on a retiré la première version. On avait pas assez d’argent pour enregistrer dans un studio, c’est pour ça que les premières chansons sont un peu dégueu. C’était sympa de finalement pouvoir les enregistrer comme on les joue en live.

Chloe : C’était important de les réarranger et de les réenregistrer je pense.

Jim : Oui parce que les premières chansons sont vraiment pourries (rires). Mais l’énergie était déjà là. Quelle version est-ce que vous préférez ?

Je pense que je préfère la deuxième.

Jim : Ah, bien, énorme !

D’ailleurs on retrouve souvent en dernier titre en concert, du coup on l’imaginait clore l’album également, et par surprise Velvet lui a piqué la vedette.

Jim : Ouais, c’est un peu notre préférée à tous. J’adore aussi ce genre de disques, comme The Downward Spiral de Nine Inch Nails, qui se termine avec Hurt, et tous ces albums de Rock classique qui se terminent par des chansons assez lentes. J’ai toujours adoré ça quand j’étais ado. J’ai voulu recréer ce sentiment-là, quand t’es allongé dans ton lit, et que tu t’endors sur la dernière chanson de l’album… C’est la meilleure manière de clore un disque.

Chloe : Je pense qu’avec Regeneration on est sur quelque chose de très haut, et Velvet te fait redescendre.

Joe : C’est intéressant d’avoir l’avis des gens à ce sujet, parce qu’ils s’attendaient aussi à voir Velvet clore l’album.

Chloe : Mais pas en live, ça ne marcherait pas.

Velvet, contrairement aux autres morceaux de l’album, se construit doucement, sur une base aérienne, et qui grandit pour finalement être à la hauteur du reste de l’album. Ce titre est une ouverture vers d’autres choses ?

Chloe : Oui, pour le deuxième !

Jim : Oui, je pense que le deuxième album a un son déjà plus vaste, plus construit, avec plus de hauteurs. Notre premier disque est plus de la pop sixties, c’est plus immédiat. Là on voudrait partir dans d’autres directions, donc oui, c’est certainement une introduction à ce qui va venir par la suite.

Chloe : Ouais, j’adore !

Pas mal de titres sont en quelque sorte des hymnes fédérateurs comme Baby’s alright, Regeneration, World On Fire, Real Love, des titres fait pour que la foule crie les refrains en chœur pendant les concerts. Ca a été volontairement recherché ces refrains très porteurs en live?

Jim : Non pas vraiment, c’est surtout ce que je ressentais sur le moment. C’était de la frustration, je pense. En Angleterre on commençait à avoir de grandes opportunités de concerts..

Chloe : Et les gens commençaient à chanter avec nous.

Jim : Oui, on verra comment ça se passe ce soir (rires).
Les chansons ont-elles été pensées dans l’esprit du live d’ailleurs ? Chloe : Ouais, carrément.

Jim : Oui, je pense qu’on a toujours imaginé ce que ça pouvait donner de jouer en live les morceaux qu’on aime, et même maintenant, les concerts restent la partie du travail qu’on préfère. On voulait faire de la musique qui remplit les salles.

Vous avez été signé sur le label de Julian Casablanca en 2015. Ca a été quelque chose d’important pour vous? Vous l’avez rencontré et échangé sur votre musique?

Jim : On a d’abord mis nos premiers singles sur internet, et quelques semaines plus tard, le mec qui a mixé nos démos nous a envoyé un mail et en le parcourant vite fait j’ai vu le logo de Cult Records. Il y avait écrit « Julian et moi adorons ce groupe ». C’est un peu une idole pour nous tous, les Strokes étaient comme des Dieux pour nous, donc recevoir cet e-mail c’était juste dingue… On courait partout dans l’appart.

Chloe : On aimerait vraiment aller aux Etats-Unis et enfin le rencontrer. Jim : Oui ce serait génial, mais ça ne s’est pas encore fait.

Ca compte sur un CV en matière de crédibilité de signer chez un mec comme Casablanca? Je veux dire, est-ce que ca ouvre des portes? est-ce que ca permet d’etre booké plus facilement par la suite ?

Jim : Oui, on a eu beaucoup de presse, comme NME par exemple, et de radio aux Etats-Unis. C’était super de commencer comme ça. Et puis pour nous, avoir ce single avec le logo de Cult Records dessus, c’est un véritable trésor. Quand je serai vieux, je le regarderai et je me dirai « On a fait un single avec Cult Records… C’est énorme. »

Ca a bien pris pour vous en Angleterre, vous remplissez bien les salles ?

Jim : Oui, à nos débuts, en concert, il y avait juste un mec et son chien. Et récemment on a rempli des salles, il y avait des enfants, les gens faisaient du stage-diving, ce genre de trucs… Surtout sur les dernières dates, on s’est aperçu que la foule était à chaque fois de plus en plus grande, en Angleterre du moins. Mais on est contents que l’Angleterre soit un petit pays, tu peux prendre un van et partir comme ça. On l’a déjà fait plein de fois.

Et êtes-vous bien diffusé en radio ?

Jim : La nuit, oui. Le son est sûrement trop hard pour le diffuser la journée

Chloe : Ah si, en Australie ils nous diffusent la journée ! Et aux Etats-Unis, sur certaines radios.

Jim : Voilà, la nuit aux Royaume-Uni et le jour aux Etats-Unis. Il faut vraiment qu’on parte là-bas. Chloe : Mais les radios britanniques ne diffusent plus beaucoup de musique la journée.

Vous avez prévu de tourner dans les festivals Européens en 2018 ?

Chloe : On espère qu’on pourra le faire. On va essayer.

Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment comme musique ?

Joe : Des groupes actuels, hein… En fait il y a pas longtemps j’ai découvert un groupe sympa, Mauno. Ils sont super cool. Je peux pas trop les décrire, mais…

Jim : C’est un peu comme Mac de Marco

Joe : Oui voilà, ça ressemble un peu à Mac de Marco, mais en plus posé..

Ah c’est possible ? (rires)

Joe : Oui, avec plus de substance, plus de profondeur. Ecoutez-les ils sont vraiment cool.

Jake : Un nouveau groupe… Rolling Blackouts Coastal Fever.

Chloe : Ils sont aussi sur Sub pop Records. Moi j’aime beaucoup l’album d’Alvvays. Il sont canadiens. L’album s’appelle Antisocialites et il est vraiment bon.

Jim : J’ai beaucoup écouté le nouveau Wolf Alice, qui s’appelle Visions of life.

 

-Noémie et Sophie

 

Crédits photos : Sophie Ponçot

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