Dimanche 6 juillet
Enfin la pluie !!! Elle manquait aux festivaliers, puisqu’une édition sans elle, cela ne se fait pas. Plus sérieusement, les gouttes font enfin retomber la poussière sur tout le site, et cela profite aux yeux, aux nez, aux gorges et aux bronches des festivaliers.
La dernière journée s’ouvre sous les meilleurs auspices, avec les Londoniens de The Molotovs sur la Loggia. Un vent de fraîcheur souffle sur le Malsaucy grâce à cette nouvelle génération de Grands-Brittons, 17 et 19 ans pour Math et Issey, et guère plus pour leur batteur Noah. Costumes ceintrés d’étudiants, jupe courte pour Issey, ces trois-là ne sont pas venus pour faire de la figuration, et démontrent s’il en était besoin que la valeur n’attend pas le nombre des années.
Adoubés par les plus grands (Sex Pistols, Greenday, The Libertines et le discret mais vénéré Paul Weller), ils sont là pour en découdre avec le public français. En témoigne leur version énervée à souhait de Suffragette City (David Bowie). Ils renversent la Loggia, et terminent leur concert de manière enfantine, engageant une bataille de canards en plastique initialement lancée par une bande de spectateurs tout de palmipèdes vêtus venus de Sète. Sachant qu’on a décroché le matin même une interview de ces prodigieux Anglais, je m’avance poliment vers les Sétois pour leur demander de me confier un canard que je pourrai remettre à Mat et Issey lors de l’interview. Pari gagné, j’en mets un jaune et un blanc dans ma besace. Merci à ces hurluberlus sudistes.
Je vais raté Lankum, mais c’est pour mieux me rendre en zone média et avoir le plaisir de poser quelques questions à Mat et Issey. L’interview débute par …. une remise de canards et une explication rapide du contexte (je tente un « Do you know Georges Brassens ? » au passage pour espérer situer Sète sur la carte, mais je fais un flop monumental).
Mat et Issey sont drôles, ouverts et n’ont aucunement le melon. C’est vraiment appréciable de constater que le succès ne leur monte pas à la tête.
Ensuite, j’accompagne notre Bob écouter The Last Dinner Party, histoire de passer le temps. Une envie de monter en zone mécènes me prend, on s’assied et on écoute distraitement. C’est bien fichu, ça chante et ça joue très bien, mais le groupe ne me séduit pas. Tant pis pour moi.
Retour à la Greenroom pour Royel Otis, avec une pop australienne scintillante, qui me parle plus. On y retrouve les débuts de MGMT, et c’est très sympa. Mais je n’attends plus qu’un groupe : les Nord Irlandais de Kneecap. Peu de monde sur La Plage, et pourtant, le show valait largement le détour. Leur hip hop est intelligent, engagé et militant. C’est franchement l’une des plus belles surprises de cette édition, et ce alors même que je fuis habituellement toute la scène hip hop. Sont tour à tour évoqués le colonialisme, les violences policières, et la situation dramatique de la Palestine. Engagés, je vous le disais.
Fin de festival, je suis rincé, mais il me reste à remonter à vélo du côté de Giromagny sous une pluie battante. Devant ma frontale, les gouttes forment des étincelles, comme celles que je garderai dans les yeux longtemps comme la meilleure édition des Eurocks que j’ai vécue.
Remerciements :
Éphélide (Marion, Julie)
Les Eurockéennes et tous les bénévoles
Sensation Rock et Bob en particulier
Franck Laithier, Benoît Gilbert pour les superbes clichés et pour tout le reste
Théo de Caesaria croisé au hasard
Alta Rossa, Mary Middlefield, Dead Poet Society, The Molotovs