Après un hiatus discographique long de 6 ans, le duo post rock/metal suédois A Swarm Of The Sun ressort du bois pour nous offrir, via Pelagic Records, un quatrième album intitulé An Empire.
Sévissant depuis 17 ans dans le monde musical, A Swarm Of The Sun se compose de Jakob Berglund aux chant et claviers ainsi que d’Erik Nilsson à la guitare. À l’actif de ce duo originaire de Stockholm, quatre albums sont à dénombrer, à savoir Zenith (2010), The Rifts (2015), The Woods (2019) et donc, le petit dernier, An Empire (2024).
An Empire est très précisément la suite narrative logique de The Woods en 2019, les deux albums pouvant s’apparenter à une saga en deux grands tomes qui pourraient, dans l’avenir, se voir grossis d’un troisième voire davantage.
Avec An Empire, A Swarm Of The Sun continue d’explorer la face la plus ombrageuse et mélancolique du post rock avec, de temps à autres, quelques riffs bien sentis de guitares venant nous rappeler que ce duo suédois est également considéré comme faisant partie de la mouvance metal.
En écoutant les premières notes de This Will End In Fire ou de l’éponyme An Empire, force est de constater que l’on se trouve rigoureusement bien loin des grosses grattes et des cris d’orfraie propres au genre, mais les épisodes sporadiques de guitares grondantes tendent à démontrer qu’Erik et Jakob sont parfois capables de fulgurances insoupçonnées.
Au même titre que des formations telles que Cult Of Luna ou encore Goodspeed! Black Emperor, A Swarm Of The Sun n’hésite aucunement à briser les codes du post rock classique, sort de sa zone de confort sans pour autant se perdre dans quelque limbe ou méandre que ce soit. Le tandem Nilsson/Berglund sait exactement ce qu’il a à faire, composant magistralement entre les différences et les points communs de chacun. La voix lente et quelque fois plaintive de Jakob forme un saisissant contraste avec le jeu de guitare flamboyant d’Erik.
An Empire, quatrième opus d’A Swarm Of The Sun, ce sont six morceaux pour une durée totale d’une heure onze, The Pyre et Anthem dépassant par exemples les dix-huit minutes. This Will End In Fire et The Burning Wall, aux antipodes, sont les plus courts (7 minutes 25 et 7 minutes 15 respectivement).
The Pyre est le deuxième single dévoilé par le groupe un mois pile avant la sortie de l’album, cette ballade pour piano lancinant ayant succédé au plus rock The Burning Wall à l’orchestration plus fournie. En parlant de The Pyre, le groupe a déclaré: « The Pyre résume fort bien ce que nous voulions que cet album soit: plus calme dans les parties calmes, plus lourd dans les parties lourdes. » Erik et Jakob ne croyaient pas si bien dire car, sans crier gare, les guitares rugissantes viennent d’un coup d’un seul nous sortir de l’apathie et de l’émotion engendrées par la suculente voix de Jakob qu’accompagne de toutes aussi délicieuses notes de piano. The Pyre s’avère en effet être un très bon choix de single, à l’instar de The Burning Wall merveilleusement taillé pour des passages sur les ondes.
Ce quatrième effort d’A Swarm Of The Sun s’écouterait facilement lors d’une grande virée en voiture à travers la rurale Scanie, plus largement même en parcourant la Suède dans ces quatre points cardinaux. Une heure onze de ballades à l’intensité émotionnelle chargée ne seraient peut-être pas suffisantes, mais déjà mieux que rien tant Jakob Berglund et Erik Nilsson mettent d’aisance à nous embarquer dans leur sillage. This Will End In Fire, Heathen et The Pyre constituent la mise en bouche des premiers kilomètres, tandisqu’An Empire, The Burning Wall et Anthem nous font véritablement entrer au coeur de cet étourdissant roadtrip et achèvent ainsi de nous fasciner, totalement inhibés et envoûtés que nous sommes par la musique de ce fantastique tandem Berglund/Nilsson. Avec The Burning Wall et Anthem, le point de non retour est désormais atteint!
An Empire: quand le post rock et le metal s’unissent pour nous montrer leurs diverses parts d’ombre!
Morceaux choisis: An Empire, The Pyre, The Burning Wall.