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LiveReport : Maifeld Derby 2023 – Dimanche 18 Juin

On se retrouve pour un deuxième article et finir cette belle édition 2023 du Maifeld Derby à Mannheim avec un live-report détaillée de la programmation de ce dimanche 18 Juin.

Petit avantage de cette dernière journée question pratico-pratique. Les horaires étant avancés, cela pour permettra à la dernière tête d’affiche de jouer plus tôt (Interpol jouera en effet à 20h00 ce soir là) afin de permettre aux festivaliers éloignés comme ceux plus proches, de revenir tranquillement chez eux dans un horaire raisonnable pour ceux qui bosseraient le lendemain. On apprécie !

Food & Drinks : Accessibles et diversifiés

Mais dis donc, on ne vous aurez pas parlé encore du système de paiement et des stands boissons et nourritures encore ? Ce serait peut-être le bon moment !

Côté moyens de paiement, outre les échanges en espèces assez privilégié par les évènements en Allemagne et les échanges monétaire en général. Vous aurez la possibilité de venir échanger contre prélèvement via CB ou Cash à des bornes contre des tickets consommables de 1€ ou 0,5€. Ces coupons cartonnés sont échangeables aux différents stands proposant des boissons ou nourritures sur l’ensemble du site. Point positif, le système fonctionne très bien et nous n’avons pas eu à faire longtemps la queue pour échanger nos petits coupons. Cependant on reste toujours étonné de retrouver ce système un poil d’un autre âge à l’heure ou nous sommes tous historiquement habitués à l’usage de la CB et surtout aux bracelets cashless dans l’hexagone.

On le rappellera une dernière fois, le Maifeld c’est l’indie way of life dans son ADN. On est loin de l’ambiance à la Live Nation ou AEG. Ici on affiche, pas de Paypal et “No Bullshit” comme on peut le lire sur certains panneaux. Vous ne trouverez pas non plus de grandes marques de sodas internationales ou des sponsors de Brasseries Internationales qui pullulent sur certains autres plus gros évènement dans le pays. Un très bon point pour nous ! On a encore en travers de la gorge le Jupiler-Gate à Werchter,dans le pays historique pourtant de la bière trappiste…

Côté tarifs : On est agréablement surpris par le prix des bières justement (alors certes en variétés restreintes et évidemment majoritairement de type germaniques et de style Lager), mais moins chères qu’en festival généraliste français moyen. Idem pour les différent stands nourritures qui proposent souvent des produits soient bio’, veggies voir parfois même locaux. On a même trouvé une crêperie bretonne… c’est dire ! Du choix et des tarifs honnête.

Programmation du jour :

 Interpol / M83 / Tamino / Baxter Dury / Ekkstacy / Dillon / Sorry / Fulu Miziki / Jungstötter / Florist / Cumgirl8 / Indigo Sparke / Glass Beams / Uche Yara / Jealous / Nichtseattle …

Sorry

On démarre cette dernière journée du Maifeld Derby sur le tard, faute à une météo encore plus ensoleillée que la veille. La température n’empêchera pourtant pas la sensation Indie-Pop anglaise Sorry, de venir jouer sur la grande scène extérieure du festival. Pire, la chanteuse menue Asha Lorenz a encore conservé sa chapka des derniers shows du début d’année et conserve toujours une attitude de front-woman timorée. On ne lui en voudra pas, difficile de se mouvoir sous ce soleil de plomb.

Plus d’un groupe se contenterait de terminer son set par un tube comme Starstruck, les Sorry opèrent un virage à 180 degrés et repartent sur une ligne plus sombre et calme avec un enchainement de trois titres, Closer, Baltimore et Again. Il manque toujours un groupe ce petit peps, cette assurance qui s’acquiert aux fils des tournées. Pourtant on se prends de passion pour ce groupe de jeunes adultes ayant grandis ensemble, Starstruck le single résonne et la setlist s’achève dans le calme, tandis que les spectateurs se précipitent pour aller vers l’autre scène plus ombragée.

Baxter Dury

Le quinqua’ préféré de votre radio amateur locale ! Encore une fois, la température ambiante imposera rapidement à Baxter de tomber la chemise et plus si affinités. Dans un enchainement de strip-teases digne de Full-Monty et entre des mouvements empruntés à Karaté Kid, l’anglais enchaîne les postures improbables entre deux prise de micros ou sa voix graveleuse s’articule autour des instrumentations pop de son impeccable groupe de tournée.

Ce fils de Punk, conserve toujours une indéniable classe scénique parfois inexplicable. 20 ans de carrière déjà pour cet inclassable crooner. Une Pop lascive et abrasive qui sied parfaitement au climat tropicale sous cette sphère de plastique. On s’agite enfin, impulsé par les mouvement du Bax en mid-tempo.

Baxter ce diable de show man de la perfide Albion est un sacré séducteur dans l’âme. Accompagné de sa numéro deux féminine depuis une belle décennie, à savoir Madelaine Hart. Elle se fait plus discrète aux claviers et vocalise sous un chapeau tout aussi british de sublime de sa voix plus fine, les graves animal de Dury. Le Ying et le Yang, un bel équilibre scénique. La première grosse claque de la journée !

Ekkstacy

On se dirige à nouveau dehors (quelques degrés en moins), encore hagard et laissé seul comme une ex’ de Baxter après un rendez-vous flingué dans un Pub de banlieu. On se reprends et on se masse en cette fin d’après-midi devant l’Open Air pour admirer le set de Ekkstacy.

Artiste que nous ne connaissions pas avant de venir au festival, comme de nombreux spectateurs autour de nous à priori. Ekkstacy c’est le nom de scène et projet d’un artiste Canadien de même pas vingt piges qui possède pourtant déjà une solide fanbase sur les fameux internets avec des singles ayant notamment eu des échos sur la plateforme TikTok comme les titres “I Walk This Earth All By Myself” ou “Uncomparable” aux millions de streams, rien que ça.

A l’image d’un Aime Simone chez nous, dans le contrepied physique de l’image que l’on se fait d’un chanteur Pop 2.0. ne vous persuadez pas du personnage aux regards de son look Punk. Le jeune canadien à la jeunesse difficile puise son inspiration laconique dans la musique de ses ainés. Du Post-Punk, de la new-Wave et du Goth-Rock, on est plus sur Joy Division dans le sang que Rancid dans les veines.

Accompagné pour cette tournée européenne d’un live band tout aussi jeune mais solide, c’est un set assez propre mais punchy que nous livre Ekkstacy ce soir là. On le reverra c’est sûr ! Si le jeune homme semble penser ses plaies à travers ses textes, c’est tout le bien que l’on peut lui souhaiter.

M83

Disons le tout de suite. Je ne fais parti de ces gens écoute régulièrement les disques de M83 à la maison. Conscient du talent de Gonzalez et même si je prends plaisir à écouter parfois certains titres de ce projet, il m’est comme beaucoup difficile d’écouter en one shot un des albums de M83. La chose, comme toute bonne expérience nécessitant une atmosphère, un mood pour être parfaitement ingérée. Ça tombe bien, Gonzalez et sa A-Team de choc sont actuellement en tournée pour remédier à ça !

Accompagné sur cette tournée des membres du groupe Toulousain de post-rock <Bruit (dont on vous recommande chaudement d’y poser une oreille), cette nouvelle mouture scénique de M83 n’a jamais sonné aussi bien qu’avec eux. Les titres de Fantasy, son dernier album, baignent au final dans un mix éthéré et une set-list ambiante résolument Post-Rock. Un degré de Rock atmosphérique désiré et rendu possible par la participation ô combien remarquable de ces nouveaux musiciens qui ajoutent de par leurs bagages respectifs cette poigne nécessaire pour toucher la grâce lors d’outro’ légendaires

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de voir le groupe d’Anthony Gonzalez encore sur les planches, c’est peut-être le moment de se bouger les fesses ! La baffe est totale, la setlist est une compilation remaniée et dystopique des tracks mythique du groupe à travers une narration silencieuse qui se nourris du light-show et du talent de ses hôtes. Hurry-up I’m still dreaming !

CumGirl8

Comment redescendre après la baffe M83 ? Difficile tâche, alors on cherche la réponse sur la petite scène qui tabasse à l’entrée pour retrouver des filles qui n’ont pas froid aux yeux.

CumGirl8 vous vous en doutez vu le blase, ne fait pas dans la lingerie en dentelles de chez Aubade, mais bien dans le string ficelle de sex-shop américain cheapos. Groupe de filles originaires de Manhattan qui a vu sa naissance pendant la pandémie elles aussi. Elles balancent sans détails un proto-Punk/Riot Girls décomplexés à base de Memes de niches Millénials et d’hypersexualisation sous l’angle de l’affirmation sexuelle du genre féminin.

Pas forcément mauvais ni particulièrement intéressant, cette politique caviste Lo-fi portée par un jusqu’au boutiste dans le trash apparent ne transparaît pas sur scène. À l’inverse de l’image annoncé, les CumGirls sont assez statiques et n’ont pas démontré un charisme aussi poussé sur scène qu’on pu le faire des Lambrini Girls ou même des DreamWife, plus modérées, mais tout aussi engagés. Dommage.

Tamino

Les concerts de Tamino ont quelque chose d’assez méditatif de manière globale. Beau en salle, la chose reste complexe à mener en festival avec le bruit ambiant et l’ambiance plus chaud. Tamino c’était en solo jadis, c’est désormais depuis quelques tournées, en groupe que le jeune Belge tourne sur ces dates actuelles.

Apparition sur scène en solo au démarrage avec un splendide Oud en mains, pour celui-qui fait frissoner les filles. Le Belge qui dispose d’une sacrée côte et d’une aura de demi-dieu de la folk chez certains, aura cependant eu du mal à exister cet après-midi. Il commence les premières notes de « A Drop Of Blood », si le silence se fait respecter dans la foule, on n’a pas ressenti l’engouement pour le personnage autour de nous.

Une élégance rare, un groupe propre sur eux, pourtant Tamino brille par son talent cordes en mains et sait s’entourer d’hommes de talents pour intégrer un aspect parfois symphonique, parfois plus Rock sixties dans ses compositions pour donner des nuances, des variables à son set de presque une heure pour essayer de ne pas endormir son public. Morphée et la chaleur auront eu raison de beaucoup en cet après-midi…

Glass Beams

On quitte le set timide de Tamino pour se caler sous la chaude Hüttenseltz à la lueur orangée pour admirer le set des Australiens de Glass Beams. Intrigué par les masques perlés du trio, on se rapproche et la chaleur augmente. 

Énième projet né dans la turbulente période de pandémie, la musique de Glass Beams est un recueil de psychédélisme assumé à la sauce Bollywood X Aussi’. Un récit haut en couleur ou les kangourous sautillent entres les reverbs humides et ou les sonorités de guitares pitchées comme savent le faire si bien les King Gizzard sur leurs disques utilisant des guitares microtonales notamment.

On est très friand de musiques d’inspirations plus orientales depuis quelques années à la rédaction et Glass Beams coche toutes les cases de nos espérances ! Le trio sonne très propret et le son du guitariste est tout simplement hypnotisant. Une très bonne découverte qui file directement dans notre playlist !

Décidément on se dit qu’on aurait peut-être dû passer plus de temps sur cette scène riche en découverte et mise en avant de pépites hors des sentiers battus ! La découverte de la journée pour notre part.

Interpol

On termine la journée en se glissant sur les rotules vers la Palatzeslt tout en se protégeant d’éventuelles averse. Malgré l’horaire moins tardif qu’à l’accoutumée (le concert étant avancé à 20h40 pour permettre aux spectateurs de rentrer chez eux à une heure décente avant de reprendre le turbin lundi matin), on constate qu’une bonne partie des spectateurs semble déjà avoir quitté le site à la fin du set du Belge Tamino.

Dommage pour eux car la TA ce soir n’est autre que les américains d’Interpol. Baigné dans une obscurité certaine et teinté de lumières froides oscillant entre la chambre de développement de peliculles et une clinique d’europe de l’est, Interpol confirme scénique Vous êtes fan de Antics ? C’est le moment d’aller voir Interpol, alors que le groupe annonce sur quelques dates jouer l’album en intégralité cet album à l’occasion de concerts “Anniversaire”. Ce soir nous aurons droit à une set-list “best-of” faisant la part belle à Antics bien évidemment mais aussi à Turn On The Bright Lights. Chouette !

Je reste cependant toujours perplexe face à l’attitude du groupe sur scène et surtout celle de Paul Banks, d’une froideur spectrale. Les lunettes (de nouvelles) toujours vissé sur son crane, qu’elle que soit la luminosité. On ne s’en plaindra cependant pas, celui-ci semblait de bonne humeur ce soir là. Côté son, c’est très harmonieux aussi mention à Daniel Kessler qui sort suffisamment du mix pour éclairer le set de son son et de sa présence ! On ressort toujours d’un concert d’Interpol comme d’une messe grise. Assez sonné, avec plus de questions que de réponses. Toujours sous le coup des rythmes métronomiques et procéduraux du Rock implacable des New-Yorkais. Un groupe qui divisera toujours….

La setlist du Concert au Maifeld Derby :

  • Toni
  • Obstacle 1
  • If You Really Love Nothing
  • Narc
  • Leif Erikson
  • C’mere
  • Fables
  • Evil
  • Length of Love
  • Pioneer to the Falls
  • All the Rage Back Home
  • Rest My Chemistry
  • Not Even Jail
  • No I in Threesome
  • Roland
  • The New
  • PDA
  • Slow Hands

Un grand merci aux équipes du festivals pour l’accueil, aux bénévoles et on souhaite au Maifeld Derby de revenir en 2024 toujours plus fort !

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