Les Suédois de The Hellacopters fêtent leur grand retour, 14 ans après l'album de reprises Head Off. Une petite présentation du groupe s'impose pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore. La création de The Hellacopters remonte à 1994, à l'initiative de Nicke Andersson, transfuge de la formation Entombed. Nicke est devenu le leader de The Hellacopters, à savoir chanteur et guitariste. L'autre membre fondateur du groupe fut Dregen, ex guitariste de Backyard Babies mais, à l'inverse d'Andersson, Dregen ne figure plus dans le line-up de The Hellacopters. Eyes Of Oblivion, mine de rien déjà le huitième album des rockeurs suédois, vient donc de paraître chez Nuclear Blast. Un nouvel effort résolument rock, quelque part entre Judas Priest et les Ramones et même Lynyrd Skynyrd. De nombreuses influences estampillées 70's donc pour cette formation au rock énergique et biberonné à la vitamine D dont cette année 2022 sonne le grand retour. Nicke Andersson a récemment déclaré qu'Eyes Of Oblivion est le résumé (voire le bilan) de ce que The Hellacopters a entrepris depuis sa création en 1994. Certains morceaux datent d'il y a 10 ans ou plus alors que d'autres ont été écrits il y a quelques mois seulement. Eyes Of Oblivion démarre sur les chapeaux de roue avec l'excellent Reap A Hurricane, un morceau au rock sulfureux et explosif, plein de testostérone. Les aficionados des 70's/80's reconnaîtront sans mal, surtout dans la voix de Nicke Andersson, une intonation très prononcée Foreigners. Reap A Hurricane, en plus d'être le morceau d'ouverture, fut le premier single dévoilé par le groupe avant que, coup sur coup, l'éponyme Eyes Of Oblivion et la ballade So Sorry I Could Die ne fassent leur apparition. Can It Wait poursuit sur cette lancée flamboyante de rythme endiablé et de grosses guitares autant geignardes que crachotantes. Idem avec le morceau Eyes Of Oblivion aux paroles entêtantes où la cadence, d'un coup d'un seul, subit un énorme boost, une vive accélération. On comprend aisément pourquoi Eyes Of Oblivion a donné son titre à l'album, étant considéré comme le morceau le plus significatif à l'instar, bien évidemment, du génial Reap A Hurricane. Un peu de blues ne saurait faire de mal, c'est So Sorry I Could Die qui s'y colle et de fort belle manière. Ce troisième single est un slow langoureux sur lequel, manifestement, Nicke Andersson et ses acolytes ont décidé de calmer les chevaux. Une complainte bluesy que rien ne semble vouloir interrompre, à part peut-être une nouvelle envie d'en découdre de ces rockeurs venus du froid mais au tempérament musical tellement chaud bouillant. Effectivement, c'est reparti mon kiki! Les grosses guitares et le rock sonnent de nouveau la charge, comme un irrépressible besoin de révolte. S'enchaînent successivement A Plow And A Doctor, le très speed Positively Not Knowing, le non moins trépidant Tin Foil Soldier ainsi que Beguiled. Par ces morceaux, les Suédois de The Hellacopters rappellent, à qui veut l'entendre, qu'ils ne sont pas là pour faire de la figuration mais pour nous gratifier, bien au contraire, d'un rock accrocheur et qui tranche dans le vif, sans coup férir. Les Scandinaves, Nicke Andersson en tête, n'ont pas froid aux yeux et n'amusent pas la galerie! Légère incursion dans le shoegaze à la Cure sur The Pressure's On où les guitares se font caressantes, aux antipodes de l'ambiance hard impulsée par les autres morceaux de l'album. Un rock énervé que Try Me Tonight fait cependant ressurgir en conclusion, morceau du même acabit qu'Eyes Of Oblivion ou Reap A Hurricane. Retour gagnant pour The Hellacopters dont les fans devaient se dire que tout semblait perdu. Pour les autres, cette formation suédoise est une découverte supplémentaire, une révélation du rock avec laquelle il faudra désormais compter. Ce nouvel opus Eyes Of Oblivion va sans nul doute propulser la bande à Nicke Andersson en bonne place parmi les grands groupes de rock de l'année. Gageons qu'à l'heure de faire le bilan, on parlera de The Hellacopters! Eyes Of Oblivion de The Hellacopters : du rock pur et dur!