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Scorpions/ Rock Believer

« Nous sommes la preuve vivante que le rock n’est pas mort! » C’est par cette citation que Rudolf Schenker, guitariste et fondateur du groupe Scorpions, 
entamait une récente interview à propos de Rock Believer, le 19ème et nouvel album des rockeurs allemands et force est de reconnaître qu’on ne saurait 
contredire ces papys qui, même après déjà 50 ans de carrière, n’ont pas fini de nous surprendre!

Rock Believer a été élaboré durant le confinement, le groupe s’étant réuni dans les Peppermint Studios de Hanovre alors que le mixage s’est déroulé 
à Berlin, sous l’égide de Michael Ilbert, aux célèbres Hansa Studios. Quoi de plus original que d’enregistrer brut, dans les conditions du direct, au lieu de 
travailler chacun dans son coin comme la plupart des formations! Le résultat plaide d’ailleurs en faveur de ce mode de travail car ce nouvel effort se 
révèle digne des albums de Scorpions parus dans les années 80, période Still Love In You. Klaus Meine, chanteur du groupe allemand, apporte s’il 
en était encore besoin la confirmation de ce propos : « Nous avons vraiment voulu revenir à l’essence musicale de ce qui a défini Scorpions dès la 
première heure. » Effectivement, comme le traduit ce titre d’album, Scorpions croit toujours au rock et ne veut pas entendre parler de retraite, bien que 
celle-ci ait été quelquefois évoquée à demi-mots. Pourtant, les rockeurs allemands se sont toujours plus à nous faire des pieds de nez et, quand on voit 
ce que donne Rock Believer, ce n’est pas pour nous déplaire!

Pour ce nouvel album Micky, ancien batteur de Motorhead, a rejoint Scorpions et a été intégré magnifiquement au sein de la formation par les tauliers 
que sont Klaus Meine et Rudolf Schenker, ce dernier ayant composé la plupart des morceaux de Rock Believer.

Ce qui a de tout temps caractérisé Scorpions, c’est ce mélange de morceaux rock pur et dur, trépidants à souhait, ainsi que de formidables ballades 
qui, il faut bien l’avouer, ont constitué leur grandeur : Still Love In You évidemment en 84, le symbolique Wind Of Change en 90 ou encore Send Me 
An Angel qui faisait danser plus d’un couple amoureux durant l’été 91. Rock Believer ne fait pas exception à cette règle, puisque l’on y décèle ce même 
melting-pot, cet amalgame entre morceaux puissants et légers. Ainsi, Gas In The Tank bien rentre-dedans côtoie la ballade Call Of The Wild, l’explosif 
Roots In My Boots cohabite sans vergogne avec le langoureux When You Know (Where You Come From), génial slow qu’il ne serait pas étonnant de 
compter parmi la liste déjà bien exhaustive de succès de Scorpions, en compagnie notamment de Still Love In You et Wind Of Change.

Après 18 albums et 50 de carrière, on aurait pu penser que Scorpions allait faiblir, se reposer sur le glorieux passé 70’s/80’s, c’était bien mal connaître 
ces rockeurs bourrés d’énergie et de fougue, comme au premier jour. Rock Believer fourmille d’exemples attestant de cette envie intacte de pondre un 
rock sulfureux, qui bouscule tout sur son passage : Gas In The Tank, Roots In My Boots, When I Lay My Bones To Rest mais aussi et surtout le 
surpuissant Peacemaker, digne des grands standards de Metallica ou de The Offsprings. C’est justement avec Peacemaker qu’a débuté l’épopée Rock 
Believer, Peacemaker s’imposant comme le premier single extrait de cet opus. Les jeux étaient d’ores et déjà faits : Scorpions revenait par la grande 
porte, les allemands mettant la barre très haut. Une embellie qui allait se poursuivre avec le morceau éponyme Rock Believer, joyeux et entêtant, 
si réconfortant pour l’époque. « I’m A Rock Believer Like You » chante Scorpions tant qu’il est possible de le faire mais lesAllemands n’ont plus besoin 
de nous prouver qu’ils croient en ce qu’ils font, leur musique parle d’elle-même. Peacemaker, pour revenir à cet étourdissant morceau rock, n’a jamais 
autant été de circonstance, eu égard à cette guerre qui touche l’Ukraine. Les Scorpions se posent effectivement en faiseurs de paix, en porteurs 
d’espoirs, quasiment en virtuels Prix Nobel de cette paix si chérie et tant convoitée.

Rock Believer, outre Peacemaker et l’éponyme Rock Believer, possède d’autres morceaux de grande envergure et que l’on peut considérer, à juste titre, 
comme des temps forts. Des compos intermédiaires, entre le gros rock et la ballade : Seventh Sun et ses riffs aériens de guitare, Shining Of Your Soul 
ou Call Of The Wild. Ballades certes mais où les guitares rugissent à s’en faire exploser les cordes, grondent tel le tonnerre de la Forêt Noire.
Seventh Sun n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler The End Of Time de Queen qui figure sur l’album dont fut extrait Show Must Go On. Le morceau 
commence et se termine par de fines touches de guitare mais, dans son cœur, c’est tout l’inverse qui se produit: du bon rock ponctué par de dantesques 
riffs et cela en dépit d’un rythme lent.

Parmi les morceaux rock, il convient de citer encore Knock ‘Em Dead, Hot And Cold ou même When I Lay My Bones To Rest, ce dernier impulsant un 
dynamisme incroyable à l’image de Peacemaker et Roots In My Boots notamment.

Comment ne pas revenir sur la formidable ballade When You Know (Where You Come From), paru en tant que nouveau single le jour même de la 
sortie de ce nouvel album, ce qui laisse augurer à cette compo un destin à la Still Love In You, voire même Wind Of Change. When You Know (Where 
You Come From) possède tous les atouts du morceau que d’aucuns se plairont à chanter sous la douche ou en marchant à pas lourds en direction du 
bureau. On aimerait être petite souris pour assister à un tel engouement!

Pour Scorpions, la retraite n’est manifestement pas à l’ordre du jour, Rock Believer le prouve avec brio. La formation allemande, Klaus Meine et 
Rudolf Schenker en têtes de proue, est encore loin d’avoir tout donné et épuisé ses limites. Une tournée attend Scorpions, laquelle passera notamment 
par le zénith de Toulouse (le 13 mai), l’Accor Arena ou encore le Hellfest de Clisson (23 juin).

Rock Believer de Scorpions : du rock à la puissance mille auquel on croit dur comme fer!

 
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