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NATHANIEL RATELIFF, And it’s still alright.

On avait quitté Nathaniel Rateliff en 2018 alors qu’il venait de frapper un grand coup sur la scène soul. Flanqué de ses Night sweats, il sortait l’album Tearing at the seams dont est extrait le tube You worry me.
Deux ans plus tard et un peu plus de bouteille, le kid du Missouri se rappelle à notre bon souvenir avec And it’s still alright, un nouveau disque composée à la guitare sèche et avec un orchestre cuivres.
Bouleversement de taille sur cette nouvelle galette car Nathaniel s’est séparé des Night sweats qui, pourtant, lui avaient permis de connaître le succès retentissant que l’on sait en 2018.

Ce nouvel album aborde le thème des déconvenues de tous ordres, allant du divorce à la perte d’un être cher tout en se rattachant à des choses positives, à un réel espoir de toucher au bonheur. Le songwritter américain a été justement confronté à ces deux coups durs et il se confie ni plus ni moins, dans cet opus, sur sa situation personnelle. Nathaniel a divorcé d’avec son épouse après onze ans de mariage et a également perdu son ami de longue date, le producteur Richard Swift, des suites d’une hépatite liée à des problèmes d’alcool. C’est d’ailleurs en partie à ce dernier qu’est dédié le présent LP, de nombreux morceaux ayant été composés à la mémoire de cet ami défunt.
Récemment, Nathaniel confiait bien volontiers : « je veux toujours m’attacher à trouver de l’espoir dans les choses sombres. Entre la perte de Richard, mon divorce et le fait de vieillir, j’aime à penser qu’on peut, malgré les difficultés, toujours trouver du bonheur dans la vie. »

Les dix morceaux qui constituent And it’s still alright, en dépit de la gravité des thèmes soulevés, ne s’apparentent pas forcément à des atermoiements ni à des appels au secours.
What a drag, pourtant inspirée par le divorce de Nathaniel, est plein d’engagement et d’énergie, à l’instar d’All or nothing ou d’Expecting to lose. On ne sent pas chez le compositeur la moindre trace de tristesse dans la voix, les mots sont au contraire chantés avec entrain et conviction.
Ce nouvel album de Nathaniel Rateliff nous distille un parfum d’Amérique profonde avec des sons country. Les influences Springsteen sont criantes, surtout sur le morceau And it’s still alright ou à un degré moindre Times stands. Sur ces deux compos, le rythme se fait plus lent et Nathaniel adopte une voix plus grave.
Dans And it’s still alright, il dit : « plus on prend de l’âge, plus on doit enterrer de gens qu’on aime. » Toujours cette référence à Richard Swift, ce cher ami disparu au centre de toutes les attentions sur ce LP.
You need me et surtout Kissing our friends sont aussi deux fabuleuses chansons. La seconde citée est lourde de sens car elle parle d’embrasser nos amis et d’en profiter, si possible, pendant qu’il en est encore temps.
Springsteen encore et toujours, les trois meilleurs morceaux de cet album lui auraient parfaitement convenu dans sa façon de chanter : And it’s still alright, Time stands et Kissing our friends. Ils font l’étalage de tout le potentiel vocal de Nathaniel Rateliff et laissent transparaître toute sa sensibilité.

Les choses n’ont pas été faites à moitié sur ce superbe album, les dix morceaux ayant donné l’occasion à Nathaniel de se dévoiler un peu plus et de montrer ce dont il était capable sans les Night sweats. On peut sans conteste affirmer que cette expérience en solo a été pour notre songwritter très salutaire. Qu’en sera-t-il du prochain album de Nathaniel Rateliff ? Sera-t-il conçu en groupe ou en solo ? On aimerait être petite souris pour le savoir !

Note de 10 sur 10.

Jean-Christophe Tannieres

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