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HELLFEST 2017, vendredi 16 juin 2017, Clisson (44)

J1 de notre marathon infernal

10h30, in situ. L’entrée se fait comme une fleur et nous profitons des premières centaines de kilowatts de son déversés sur le festival. Au programme de cette première journée, 18 concerts, rien que ça ! Sur 53 tout de même.

 

D’emblée, c’est la Main Stage 2 qui nous fait de l’œil avec la prestation d’Inglorious.

Les Anglais ouvrent cette édition 2017 avec un hard rock old school très entraînant. L’ambiance est bon enfant. Le monde est déjà au rendez-vous. Passée cette première demi-heure de mise en bouche, la Main Stage 1 remplace sa jumelle et vibre au son de Sidilarsen. Les titres mêlant nu metal et electro, façon Pleymo, réveillent les festivaliers qui se jettent à l’appel du chanteur David Cancel dans leurs deux premiers walls of death du weekend. Rien de tel pour faire monter la chaleur ! Si ce n’est le show suivant, celui de Myrath introduit par une envoûtante danseuse du ventre, dont les déhanchés sont retransmis sur tous les grands écrans des scènes principales…

Nous nous éclipsons afin de découvrir le site et les autres scènes. Les stands sont légions entre le merchandising, la restauration, les bars, … et les points Cashless, tous pris d’assaut ! Il faudra s’armer de patience avant de consommer quelque chose avec. Nous poussons jusqu’à la lointaine et mutine War Zone. Ici le décor est le plus abouti : murs d’enceinte de prison, miradors rouillés et barbelés à gogo. On ne lésine pas avec la mise en scène. Et, sur la terrasse de ce territoire dévolu aux musiques punk, tel un phare guidant les rockers en perdition, une colonne surmontée d’une statue de Lemmy protégeant le festival.

Revenant sur nos pas, nous nous dirigeons vers les scènes couvertes, notamment le Temple qui accueille alors les sanguinolents True Black Dawn. Le concert est brutal mais le chanteur est peu expressif.

Nous faisons quelques mètres de plus vers la droite et aboutissons à la Valley qui résonne grâce au sludge de Noothgrush (peut être la scène avec la meilleure programmation, affirmation sans aucun parti pris évidemment… ). La prestation est primaire : la batteuse asiatique impulse des tempi lents sur une musique monolithique et distordue, tandis que le chanteur hurle entre deux headbangings. En voilà un qui tranche avec son homologue précité.

14h20, un premier dilemme nous saisit. Evergrey doit investir la MS2 en même temps que SubRosa à la Valley… Nous décidons de couper la poire en deux. Nous commençons avec les Scandinaves chaudement habillés et leurs flots guitaristiques tout droit sortis des années 80 arrosés de gros claviers. Les photos prises par Éric, nous nous hâtons de rejoindre la formation menée par Rebecca Vernon. Sous le chapiteau, le quintet de Salt Lake City mené par l’amazone à la crinière rose dispense un rock lent, violent et sensuel, au cœur duquel deux violons génèrent une réelle tension. En somme, une prestation très réussie.

La chaleur monte encore d’un cran au mitan de l’après-midi avec le show des Suédois costumés d’Avatar (voir le live report de Marion). Les hymnes metal sont millimétrés et rappellent un-je-ne-sais-quoi des SOAD. Une chose est certaine, la lance à incendie qui rafraîchit la foule et rince mon calepin (véridique !) tombe à point nommé !

Alors que les vétérans de Queensrÿche reprennent le flambeau sur la MS2, nous décidons de faire la queue (bien moins longue qu’au matin) à deux pas de là pour nos cartes Cashless … Nous regardons alors le concert de metal made in 80’s sur le grand écran placé derrière la régie centrale ; belle initiative ! (…) Nos nouveaux sésames en poche, nous courrons assister à la seconde partie d’Helmet à la Valley. Devant une foule très compacte, le groupe de quinquas offre un concert torride. Les sons épais sont de sortie et remuent les premiers rangs.

La canicule s’est posée durablement sur la Loire-Atlantique. Nous faisons alors un détour par l’espace VIP afin de nous désaltérer. Au cours de cette courte pause bien méritée, nous retrouvons Wrath, le hurleur de True Black Dawn. Désormais l’homme a opté pour une tenue de saison : short, t-shirt et nu-pieds ; des excentriques ces rockers !

Retour à la réalité : prochaine mission, Red Fang. Et c’en est une de mission que de pénétrer dans le chapiteau surpeuplé qui accueille le groupe de stoner rock ! Les guitares hypnotiques et lourdes font monter la pression un peu plus. La moiteur également. Les slammers s’en donnent à cœur joie mais gare aux récidivistes qui doivent assister à la fin du show à l’extrémité de la crash barrière, sous la surveillance de la sécurité peu encline à sourire cet après-midi…

A l’issue de ces trois quarts d’heure dantesques, nous nous plongeons à nouveau dans la fournaise de la Main Stage. Alors que les Allemands de Powerwolf se retirent sous un déluge d’applaudissements, Ministry prend le relai sous un soleil tenace. Les beats et les samples s’enchaînent à l’heure de l’apéro avec le crew réanimé en 2012 par Al Jourgensen. Certains assistent au concert de metal indus sur de confortables chaises en toile. Il faut dire que le frontman, à la démarche pesante, semble avoir du plomb dans l’aile ou sur le visage. Bref, nous nous retirons au terme de 4 titres afin de rejoindre les punks de Tagada Jones. Hélas, le public a encore grossi (on a passé les 18h) et beaucoup ont préféré miser sur la War Zone qui est alors inaccessible. C’est le cœur lourd que nous rebroussons chemin.

Comme le Hellfest propose toujours trois concerts de front, nous décidons de partir à la découverte de Corvus Corax. Et c’est une belle surprise ! Derrière ce nom qui fleure bon le trash metal, réside une formation baroque qui évolue avec des instruments atypiques et des costumes barbaro-vikings. Un show unique en son genre et qui trouve toute sa légitimité ici à Clisson.

Finalement, ce concert de dernière minute est une aubaine. Pour rejoindre la scène où Baroness va jouer, il n’y a qu’un pas. Pour la seconde fois cette semaine (voir le live report de la Laiterie en date du lundi 12 juin), j’apprécie le set du groupe emmené par le charismatique John Dyer Baizley. La performance est pleine de générosité. Sous une chaleur accablante, les « Baronnes » ne fléchissent pas. Les soli harmonisés du leader et de Gina Gleason, la nouvelle venue, font mouche. Le public jubile. L’accès au pit ayant été finalement autorisés à tous les photographes accrédités pour la représentation prochaine de Deep Purple, il faut quitter le lieu afin de nous mettre dans la file d’attente. Et c’est un déchirement que de se sauver lorsque débute Chlorine & wine… Bref, allons voir les papes du rock progressif.

Attention, tête d’affiche oblige, la perche portant la caméra amovible est désormais de la partie afin d’immortaliser l’heure et demie de concert. Un engin conséquent qui viendra régulièrement barrer la vue, mais bon. (…) Avec ses Ray Ban vertes, Ian Gillan débute son tour de chant avec Time for Bedlam, un morceau issu du dernier opus délivré il y a quelques semaines. Les claviers aux sonorités qui ont fait la patte du groupe dans les 70’s sont bien là. Le guitariste Steve Morse distille ses parties lead, tandis que le mythique Roger Glover, sous les traits d’un flibustier, déroule ses lignes de basse. Les titres suivants puisent dans le riche répertoire de la formation (Fireball, Lazy, …). Le show est calibré, un peu trop même.

Nous décidons de voir du côté de la War Zone si l’on est tout aussi « carré » ! D’emblée, on débarque dans un autre monde : les Ramoneurs de Menhirs sont remontés comme des coucous. Assurant le même créneau que la grosse écurie précédemment évoquée, les Bretons bénéficient ce soir du renfort du public et d’un orchestre folklorique. La prestation est puissante, la foule déchaînée ! Fut un temps, il y eut davantage de slammers dans le pit que de photographes ! Une jeune femme en fauteuil roulant flotte au-dessus de l’assistance jusqu’à sa prise en charge à la barrière. Effectivement c’est moins carré mais c’est une des grosses sensations de ce premier jour. (…)

Nous nous attablons un instant pour reprendre des forces. Alors que nous dégustons ces spécialités locales (des paninis nantais), nous constatons que nos commensaux de gauche sont largement sollicités : salutations appuyées, sourires, photos, etc.. En bons ignares nous n’avions pas reconnu trois membres du groupe Ultra Vomit, qui joueront demain, installés là comme n’importe quels festivaliers et dissertant sur la suite de la soirée.

La collation engloutie, les Ultra Vomit repartis, nous nous rapprochons de la douce mélodie en provenance de la Main Stage 2. Là, Sabaton a établi ses quartiers afin de pilonner Clisson. Au programme : déluge pyrotechnique et blasts de batterie perchée sur un char d’assaut ; du grand délire visuellement parlant ! Pourvus de treillis et de plaques de métal pour le chanteur, les Suédois entonnent des hymnes repris par un public conquis.

Un concert en chasse un autre. Aussi, nous nous rendons avant la fin de ce grand show à la Rammstein du côté de la War Zone. Rancid doit officier dans quelques minutes. Encore une fois, la place est déjà noire de monde. Les photographes sont nombreux à faire le pied de grue. Le nombre de vagues étant réduit à sa portion congrue, Éric ne peut shooter le concert, à regret. Mais promis on y était ! Pour faire simple, Tim Armstrong, avec une barbe empruntée à un loup de mer et armé de sa demi-caisse défraichie, n’eut de cesse de sauter depuis les retours, négligeant au passage ses parties chantées. En tout cas, le public n’a rien à redire : au milieu des torches qui illuminent désormais le site, on se bouscule joyeusement et l’on reprend en chœurs les refrains de ce groupe emblématique.

Quittons les punks américains pour ne pas rater une miette de Rob Zombie. Et effectivement, cela vaut le coup d’œil. L’homme arrive sur scène avec un chapeau de cowboy et une panoplie scintillante à franges et … à clous. Assisté de John 5 à la gratte et de Ginger Fish derrière les fûts, l’homme propose un grand spectacle de shock rock, mêlant images outrancières, jets de flammes, le tout porté par un groove bien senti. Qui fait se dandiner mes voisins… Et dire que la température commençait à peine à retomber !

 

Nous abandonnons le mort-vivant et sa horde à l’issue de la reprise de Blitzkrieg Pop pour conclure notre soirée avec le stoner hypnotique de Monster Magnet. Pour ma part, peu de surprise. Le show est une version condensée de celui de la Laiterie du 30 mai (voire ledit live report). Le spectacle n’en demeure pas moins agréable. La Valley se pare d’une épaisse fumée et d’effets hypnotiques colossaux, avec comme point d’orgue le fameux titre Space Lord.

 

(…) Après 15h de musique en quasi non-stop, nous regagnons nos pénates. Assis dans la voiture, nos dos nous remercient enfin. Il y a encore deux jours à faire. Aïe !

 

-Benoît GILBERT

Crédits photos : Eric

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