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BLUES PILLS

Quelques heures avant leur concert dans le cadre du festival GénériQ, nous avons rencontré Dorian, le guitariste du groupe rock Blues Pills dans les locaux de la Rodia. L’occasion d’échanger sur leur dernier album, sur la musique qui l’inspire,…

Salut Dorian, comment te sens-tu à quelques heures de monter sur scène, pas trop stressé ?

Non ça va merci, je me sens bien et excité à l’idée de jouer ce soir.

Comment as tu été amené à rejoindre ce groupe basé en Suède, et l’intégration dans ce collectif a-t’elle été facile ?

Bonne question. Zak, le bassiste, avait auparavant un groupe qui s’appelait Radio Moscow et moi j’étais dans un groupe avec des potes en Bretagne, on répétait à Douarnenez. Un jour, on a fait la première partie de Radio Moscow à Lorient et c’est ainsi que j’ai rencontré Zak. Six mois plus tard, il a quitté son ancien groupe et a formé Blues Pills avec Elin au chant. Le groupe était américain à la base mais est resté basé en Suède, ils m’ont alors proposé de les rejoindre.
Pour un américain, il n’y a pas vraiment de distinction entre la Suède et la France… c’est alors que je suis allé jammer avec eux et l’alchimie entre nous a tout de suite été au rendez-vous.

Au niveau de l’intégration, ce qui était dur au début était la barrière de la langue. Comme tout français moyen à l’âge de 15 ans, mon niveau d’anglais n’était pas fameux mais ça l’a quand même fait avec un peu de travail et de temps.

Quelle est votre façon de composer et d’enregistrer, avez-vous des rôles définis ?

Non pas vraiment, il n’y a pas de rôles prédéfinis dans le groupe. Généralement, Zak le bassiste et Elin écrivent les paroles. Ils ont une idée principale du morceau et on arrange ça ensemble. Pour le second album qui va sortir cet été, les titres sont nés en studio.

On proposait un morceau et on l’enregistrait dans la foulée. On était tous présents alors chacun participait au processus de composition.

En composant en studio, n’aviez vous pas peur de manquer de recul sur les morceaux et les choix artistiques ?

On peut le voir comme ça mais quand tu te laisses cette possibilité de revenir en arrière et de changer les choses, tu veux toujours changer… Alors que le premier jet est souvent le meilleur.
On avait quand même un peu de recul car les morceaux étaient enregistrés comme des démos. Une fois qu’on avait enregistré 14 ou 15 morceaux sur les bandes, on en a sélectionnés 12 qu’on a retravaillés et arrangés.

Chanter en anglais a t’il toujours été une évidence ?

Il y a un morceau en Suédois sur un des EP qu’on a sorti, il s’intitule Bliss. Mais oui, chanter en anglais est apparu comme un choix naturel.

Tu parles un peu Suédois ?

Jag talar lite, (je parle un peu). Je pourrais dire ce que je veux (rires).
Je parle anglais avec mes potes et dans le groupe.

Quels sont les thèmes de prédilection de vos morceaux ?

Sur le premier album, c’est assez général, on traite surtout de la vie, un petit peu de la mort, notamment sur Black Smoke. Nos paroles sont plus du vécu, des choses personnelles, des idées, des questions qu’on se posent. Par exemple, sur Devil Men, le titre traite du fait que chacun connait ou rencontre dans sa vie une personne diabolique. Sur le deuxième album, c’est peut-être un peu moins des thèmes personnels…

On parlait du studio toute à l’heure, préférez-vous le processus de composition en studio ou l’exercice du live sur scène ?

C’est complètement différent, et il n’y a pas l’un sans l’autre je pense. Je vois ça comme une facette très différente de la même chose. On va jouer les morceaux de l’album en live donc on recréés l’expérience d’une autre façon, devant un public cette fois.

Quand tu es en studio pendant 3 semaines ou un mois, tu te dis que tu as envie de sortir de là et de voir le jour, de voir du monde et de jouer. Et quand tu enchaînes les dates, l’envie te prends de retourner en studio. C’est bien de faire les deux.

Le studio a un côté plus créatif car on part de 0 jusqu’à l’album complet à la fin, alors que tous les soirs, on a un set similaire même si on garde de la place pour improviser, c’est tout de même une autre sorte de création.

Vous n’utilisez donc pas de samples ?

Ah non !

Lorsque vous êtes en studio, pensez-vous à la manière dont les titres vont sonner en live ou vous en êtes détachés ?

Pas vraiment, si on y pense, on va en rire.
On peut enregistrer plusieurs guitares, des choeurs, on se pose pas de questions ni de limites.
J’ai discuté avec d’autres groupes qui conçoivent le live comme une retranscription fidèle de l’album alors que je pense que le live est vraiment à part de l’album. C’est une expérience différente et complémentaire de l’album.

Ton pedal-board ressemble à quoi ?

Alors.. J’ai un accordeur Polytune de TC Electronic, un MXR Micro Amp, une pédale que j’utilise pour donner plus de gain à l’ampli, car je ne peux pas mettre le volume à 8 sur scène et ça permet de recréer l’impression sauf que l’ingénieur son est content.

J’ai aussi une reverb Holy Grail de Electro Harmonix, un boost Echoplex Preamp de Dunlop, une Kalamazoo Lovepedal, un delay MXR Carbon Copy, une fuzz Chicago Iron de Tycobrahe et une Wha Wha.

En guitare, je joue sur une Corsa, du luthier américain Larry Corsa, qui ressemble plus ou moins a une LesPaul et également sur une Gibson SG Custom 2 de 1970.

Qu’est-ce qui est le plus prenant dans ta vie de musicien ?

Si l’ambiance est mauvaise dans le groupe ou dans l’équipe, les rapports humains peuvent constituer un côté lourd et prenant. Tout se passe bien sur cette tournée. Les conditions d’une tournée y sont souvent pour beaucoup.

Si tu étais programmateur dans un festival, qui programmerait-tu ?

Neil Young en tête d’affiche, ZZ Top, Van Morrison mais un concert de 73, pour les groupes plus actuels, Rival Sons, Graveyard et Fleet Foxes. Et Blues Pills également !

Quelle est ta playlist du moment ?

Si j’allais dans ma couchette dans le tour bus, j’écouterais Bob Dylan et son album The Times They Are A Changin. Van Morrison aussi, j’ai toute sa discographie jusq’à 74. Closing Time de Tom Waits, The Soundtrack of Our Lives, un groupe Suédois. Des trucs folks également. J’aime bien Demis Roussos et son premier album ou des trucs bretons.

Comment qualifierais tu la scène rock en Suède ?

Comparé à la France, il y a une grande différence. La scène musicale est très développée, presque toutes les personnes que tu croises sont musiciens, et des bons. Et même au niveau international, il y a des groupes Suédois reconnus comme les Hives, Abba,…

Y-a-t’il des  structures dédiées à la musique comme en France ?

Il y a moins de salles de concert qu’en France mais c’est beaucoup plus facile de trouver des endroits pour répéter. Par exemple, le batteur est allé au Lycée Rock en Suède, alors que j’ai fais un bac S en France (rires)…

Le mot de la fin ?

Merci à toi et à ton intérêt pour le groupe, à tes lecteurs également.

Merci à Dorian pour sa gentillesse et son temps. Merci également à la Rodia et à Simon Nicolas.

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