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LIVE REPORT : NIGHTWISH + ARCH ENEMY + AMORPHIS, lundi 23 novembre 2015, Halle Tony Garnier, Lyon (69)

A peine dix jours après les attentats ayant touchés la scène metal en plein cœur, c’est avec une légère angoisse que je décide malgré tout de me rendre au concert de Nightwish à la Halle Tony Garnier de Lyon. Pour cette tournée européenne sobrement intitulée « Endless Forms most Beautiful Tour », en référence au dernier album de la formation, Nightwish s’est entouré du groupe de progressive metal Amorphis ainsi que du death melodique d’Arch Enemy.

L’horaire de début du concert n’étant jamais très bien annoncé, j’arrive sur les coups de 19h30, alors que le groupe finnois Amorphis est déjà sur la grande scène. Ils présentent une prestation haute en couleur avec une setlist très diversifiée, alliant des morceaux des premiers albums jusqu’aux plus récents. La joie des musiciens d’être sur scène se ressent grâce aux grands sourires dont ils font part tout au long du set, et le chanteur fera, à sa façon, une remarque à propos des événements de la semaine dernière : « Nothing can stop french people to go out and have fun ! » (Rien ne peut arrêter les français à sortir et s’amuser) Le set se termine sur la chanson House of sleep, ce qui conclue à merveille cette première partie de soirée.

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Une vingtaine de minutes s’écoulent et les lumières de la salle s’éteignent à nouveau lorsque l’introduction d’Arch Enemy résonne dans la grande Halle Tony Garnier. Les musiciens s’installent les uns après les autres afin d’entamer Yesterday is dead and gone lorsqu’Alissa White-Gluz et sa longue chevelure bleue pétante entre sur scène d’un pas déterminé et en très grande forme. Le public ne se fait pas prier, l’ambiance est au rendez-vous tout au long de leur set et tout le monde semble apprécier la prestation du combo. D’origine québécoise, la jeune chanteuse communique énormément en français entre les chansons, et c’est avec du baume au cœur qu’elle nous annonce dédier l’intégralité du show aux victimes des événements du Bataclan : « Nous savons qu’en France en ce moment vous avez le cœur lourd, et c’est pourquoi nous voulons dédicacer tout le show de ce soir aux victimes des attentats de la semaine dernière. »
Après cette parenthèse, le set reprend de plus belle, le groupe enchaîne leurs chansons cultes et chacune dispose de son lot de surprise. Ainsi, lors de l’interprétation d’Under black flags we march, la chanteuse se promène sur scène avec un drapeau noir comportant le logo du groupe. Puis elle fait participer le public lors des refrains de No gods, no master. Enfin, Alissa nous annonce que c’est notre dernière chance de pouvoir chanter et danser avec eux. De suite, les premiers rangs se préparent à pogoter, et lorsque les premières notes de Nemesis résonnent, un pogo géant se déclenche dans les premiers rangs de la fosse. Tout le monde profite de sa soirée à fond et c’est un vrai bonheur que d’assister à une prestation d’une aussi grande qualité.

Un grand rideau noir est finalement mis en place devant la scène, le temps d’installer le dernier plateau de la soirée. Un message vocal passe dans la salle à plusieurs reprises, indiquant que le spectacle de Nightwish contient des effets pyrotechniques, sous-entendant de ne pas paniquer lors de ces moments.
Il est désormais 21h30 et les lumières s’éteignent une nouvelle fois. Le rideau tombe et on peut déjà apercevoir le clavier de Tuomas Holopainen surélevé du côté gauche de la scène.
Le set débute comme le dernier album, sur les paroles prononcées par l’auteur Richard Dawkins qui était en guest sur l’album en amont du titre Shudder Before the Beautiful (ainsi que sur The Greatest show on Earth, que l’on retrouvera plus tard dans le set). Chacun des musiciens s’installe tour à tour avec de larges sourires, l’accueil est chaleureux et l’ambiance du public est excellente. Tout le monde attend avec impatience de voir la nouvelle recrue du groupe, la talentueuse Floor Jansen qui a rejoint Nightwish il y a maintenant deux ans, suite au départ précipité de la chanteuse Anette Olzon. Floor apporte au groupe un nouveau souffle et, grâce à sa voix puissante, peut se permettre de reprendre des classiques interprétés à la base par Tarja Turunen, chanteuse à l’origine du groupe formé en 1996.
C’est donc le premier concert français en salle de Floor Jansen (le groupe s’est produit une seule fois en France depuis son introduction, lors du Hellfest 2015) et la joie de cette dernière se lit dans ses yeux et ses larges sourires. La jeune femme n’hésite pas à faire participer le public et à rigoler avec lui.
La puissance de sa voix est vraiment impressionnante en live et c’est avec joie que nous redécouvrons dans un premier temps d’anciens titres du groupe qu’elle a réussi à s’approprier (Ever Dream, She is my sin…). Par la suite, le bassiste Marco Hietala nous demande de l’éclairer avec nos téléphones portables, s’exclame que nous sommes magnifiques, et nous gratifie de la première partie de The Islander en acoustique, version guitare/voix. Il intervient ensuite pour nous présenter (même si on ne le présente plus) Tuomas Holopainen et ses claviers, en n’omettant pas de préciser « il a un petit riff pour vous ». Tuomas attaque donc le riff d’Elan, et toute la salle se met à sauter et danser ensemble, tout le monde scande le refrain en chœur. Floor communique énormément entre les chansons, et pour introduire le merveilleux Alpenglow, la chanteuse nous dit que c’est une de ses chansons préférées, qui va nous rendre encore plus heureux que l’on est déjà supposé l’être. Son refrain entêtant est projeté sur les écrans géants placés en fond de scène et tout le monde peut donc chanter cette phrase devenu un hymne « We were here ! »

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S’ensuivent par la suite les classiques Storytime et Nemo, repris en chœur, puis un retour dans le temps est effectué avec le fabuleux Stargazer, qui a créé la surprise dans la salle. L’émotion est ensuite représentée grâce à l’enchaînement Sleeping Sun / Ghost Love Score, qui est une merveille en live. Le public n’est pas déçu lors de la montée lyrique finale de Floor Jansen, qui remplit à merveille le rôle qui lui est attribué au sein de la formation finnoise.
Last Ride of the Day est l’avant-dernière chanson de la soirée et des effets pyrotechniques et des feux d’artifice volent dans tous les sens. On sent que la fin du set se rapproche à grand pas, mais le groupe dégaine une dernière surprise lorsqu’ils interprètent en guise de final les trois premières parties du long morceau de clôture de l’album Endless Forms most Beautiful, The Greatest Show on Earth.
Le concert se termine donc sur un jet de flammes et de confettis dans la fosse, les musiciens se rejoignent au centre de la scène pour saluer le public qui en redemande encore et toujours plus. Tout fan de Nightwish sait qu’il n’y a pas de rappel lors de leurs concerts et celui-ci ne fera pas exception à la règle. Deux heures de show calculé et millimétré à la seconde prêt, c’est un spectacle préparé minutieusement et organisé d’une façon très carré, et c’est ce qui fait tout le charme des concerts de Nightwish. Après de multiples remerciements et salutations, le groupe quitte la scène sur fond sonore de la 4ème partie de The Greatest Show on Earth, et nous sortons finalement de la Halle Tony Garnier, épuisés mais extrêmement satisfaits, avec le sentiment d’avoir assisté à un des meilleurs concerts français des finnois.

  • Marion ARNAL

Crédits photo : Nightwish + Amorphis : Ville Akseli Juurikkala

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