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LIVE-REPORT : H-BURNS, THE BLIND SHAKE ET THE IRRADIATES, SAMEDI 11 AVRIL À LA RODIA, BESANCON (25)

En cette belle soirée de printemps, nous retrouvions lors d’une interview,  Renaud Brustlein, le leader d’H-Burns – dans laquelle il nous parle notamment de Lynch, Mulholland drive, mais aussi de son dernier album, Night Moves. – Lui et ses musiciens sont venus donner un concert aux côtés des très énervés Blind Shake et des représentants du surf rock local : The Irradiates. Retour sur ce concert, sans précédent.  

60021h, les portes s’ouvrent sur la salle du club de la Rodia, et déjà une foule ronflante emplit les lieux. Besançon est venu en masse pour assister à la prestation hétéroclite qui s’annonce.  C’est H-Burns qui ouvre la danse avec des morceaux indie rock généreux, teintés d’influences américaines – on pense à Bob Dylan ou encore à Johnny Cash— tantôt blues tantôt folk. La Telecaster se fait plaintive, les nappes de synthé de Rémi Alexandre, chaleureuses ; quant à la voix de Renaud, elle est de celles qui ne peuvent pas mentir, qui vous touchent, avec quelque chose de fort, de vrai. C’est souvent la main posée sur le cœur et les yeux fermés qu’il chante donnant l’impression de se livrer lorsqu’il offre au public des ballades déchirantes issues de Night Movies – telle Radio Buzzing, ou encore Signals –, ou encore, I’m On Fire, une reprise de Bruce Springsteen. Puis il entonne  Six Year,  un morceau plus burné de son précédent album, Off The Map et c’est l’engouement. On lui réclame Big City Blues, un titre franc et acoustique qui finit d’émouvoir les cœurs de jeunes filles du premier rang. Et pour enfoncer le clou, c’est par le minimaliste The Greatest de Cat Power qu’il termine, le cœur au bord des lèvres. Par sa présence, son incroyable songwritting ainsi que sa désarmante sincérité, Renaud Brustlein conquiert le public bisontin, non sans lui arracher quelques frissons au passage.

Blind shake

S’en suit Blind Shake. Autre groupe, autre registre. Autant H-Burns était doux, serein et atmosphérique – qualifiable de calme avant la tempête – autant Blind Shake est mouvementé, énergique et énervé. À peine arrivés sur une scène épurée – une batterie, deux guitares et des amplis : c’est pour mieux te surprendre mon enfant  – Dave, Jim et Mike balancent la sauce avec une ardeur et une facilité déconcertante. Le public, abasourdi, se déchaîne face à cette déferlante de riffs tonitruants d’influences garage, noise ou encore punk qui lui arrive droit dessus sans crier gare. Qu’il s’agisse des deux guitaristes Jim et Mike ; ou du batteur qui tape sur ses fûts comme un forcené, la technique est parfaite et l’efficacité redoutable. Quarante-cinq minutes non-stop durant lesquelles la sueur coule à flot et les morceaux s’enchaînent à la vitesse de l’éclair. Tempos soutenus et gimmick insidieux avec des titres au surf rock puissant comme Parachute ou Pollen, teintés de gros sons noise / punk  – Old Lake – ou d’hymnes garage qui envoient – I’m Not An Animal –. Par leur incroyable capacité à jouer longtemps et bien, les membres de Blind Shake prouvent à leur public qu’ils sont taillés pour le live.

The irradiates

Puis c’est au tour des Irradiates – groupe de surf rock local qu’on ne présente plus – de faire leur apparition. Chemises noires significatives et logos oranges à l’appui, ces quatre musiciens-chercheurs sont venus faire part au public de leurs recherches au sein du Scientific Surf Rock Research Department.  Le tout sous l’égide de l’éminent Pr. Freder bien entendu. Affublés de deux guitares, une basse et une batterie, les Irradiates balancent de l’instrumental à qui voudra l’entendre ; montant sur les estrades, jouant couchés ou dans le public des riffs, ou encore des plans de batteries inventifs à la technique et au tempo parfait. Ça joue fort et ça joue bien. Les solos leur arrachent quelques rictus, mais les musiciens comme leur public savourent le moment des retrouvailles avec des morceaux comme Dark Matter ou Audrey Jr issus de leur dernier album en date, Revenge of the Plants. Les solos sont monumentaux, les plans de batterie tonitruants. La musique se fait solide, atmosphérique. On se retrouve plongé dans un autre monde, on hésite entre le tréfonds des enfers ou un film de Quentin Tarantino. Pour le rappel on a droit à DR. Holliday et pour l’occasion les guitaristes sautent, tournoient sur eux-mêmes et le batteur joue à en rompre ses baguettes.

Crédit Photo C. Mesnier. 

Un grand merci aux membres du Cris du corbeau et aux groupes pour leur sollicitude. 

 

 

 

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