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DRENGE, Undertow

Angleterre, juillet 2014. Le député travailliste Tom Watson démissionne. Histoire de ne pas faire les choses à moitié, il conseille à son patron de changer de disque et de se nettoyer les tympans avec un groupe écossais.  Drenge.

Drenge c’est le nouveau duo ultra-Grunge : deux frangins, la vingtaine, qui répondent au doux patronyme de Loveless. Deux gueules d’ange dans des fringues trouées, une guitare, une batterie. Ça se veut rock indé, punk dans l’âme et garage par essence,  L’un s’appelle Eoin, et l’autre Rory – en référence à Rory Gallagher, fondateur de Taste. Prédestiné ? –.  Des riffs inventifs et efficaces, un songwriting comme reflet d’une jeunesse désabusée consciente de tout ce qui se drame autour et néanmoins fertiles et pleine de ferveur. On les compare déjà aux autres groupes cordes/fûts  qui vont bien tels que les White Stripes. Rien que ça. – On pense aussi à Royal Blood, figure montante du rock anglais –   Pourtant leur garage n’a rien de celui de Nashville ou de Brighton, il est grunge comme celui Nirvana, leur rock se fait Stoner, leur punk, Noise.

Dès l’intro, les choses sont claires : cet album des frères Loveless sera plus fins, plus construit, plus travaillé que leur premier album, déjà marquant – Il faut dire que les deux anglais ont su bien s’entourer avec Ross Orton à la production (Arctic Monkeys, M.I.A.) et Rob Graham qui les accompagne à la basse sur trois morceaux – En témoignent la présence d’un prélude ambiant tout en écho de cordes métalliques, qui laissent s’installer doucement la batterie puis, les riffs graves de Running Wild. Premier titre Stoner qui met l’auditeur en condition. Le tube ne se fait pas attendre : Never Awake, un morceau fort et froid qui fend le cœur avec ferveur avec son déballage de tripes en règle. Poignant. S’en suit un autre tube, survitaminé, comme pour dire «  on n’a pas fini, on vient juste de commencer ». Gimmick de guitare quasi pop, refrain qu’on entonne, et rythme soutenu : on pourrait croire à un titre de The Hives. Le clip lui-même témoigne du désœuvrement des deux jeunes gens à Castleton, trou perdu entre Sheffield et Manchester. “Il y a un château, des grottes, c’est très beau et très chiant. Il n’y avait pas grand-chose à y faire. Et pas de groupe, juste nous.” Pas étonnant que les frangins se soient mis en tête d’être tous deux « Loved like a Favorite Son. » Et ça crie dans un micro lointain, et ça larsen, le tout avec des effets d’échos, pour montrer qu’on n’a pas froid aux yeux chez les Loveless.

Les titres s’enchainent et se déchainent, The Snake, plein de rage au fond de la gorge et de riffs tonitruants. Side by Side ou encore The Woods : les textes sont travaillés, de même que les émotions qui se dégagent de la voix au timbre extrêmement grave d’Eoin. On sent dans The Snake ou encore l’instrumentale Understow très underground, que c’est influencé par des groupes au son lourd et agressif – tel que The Eighties Matchbox B-line Disaster – que les Drenge – les «  garçons » en Danois – ont su générer leur propre fréquence avec cet au diapason de la distorsion et de la saturation. Avec ce son épais – cet Undertow, ce « reflux »— authentique, qui fait indéniablement leur signature.

 

Artiste : Drenge

Album :  Undertow

Label/distribution : Infectious Music

Date de sortie :  06/04/2015

Genre : Rock Alternatif/Blues Rock/Post-Grunge

Catégorie : Album rock

 

 

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