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LIVE REPORT : TREMPLIN LES INOUIS DU PRINTEMPS DE BOURGES, LA RODIA, BESANCON (25), SAMEDI 17 JANVIER 2015

Ce samedi 17 janvier La Rodia a fait place aux auditions régionales des inouïs du Printemps de Bourges, cinq artistes/groupes représentant chacun une identité musicale inédite.

Dispositif de repérage des talents émergents (l’an passé ce sont Feu ! Chatterton, Fakear ou encore Grand Blanc qui ont été détectés par les sessions de tremplin), la sélection offre une porte d’entrée vers une plus grande visibilité. Les groupes qu’on a pu entendre sont issus d’une présélection sur écoute qui a eu lieu en décembre dernier. Avec le label SMAC (Scène de Musiques ACtuelles), La Rodia se prête à cet éventail hétéroclite mais riche de tout ce dont est constitué la structure desdites musiques actuelles.

La tache difficile d’initier le cycle de micro-concerts (pas plus de trente minutes chacun) est revenue à Sorg qui a su mener un set ambient sur fond vert malgré une inopportune coupure de son, après laquelle des battements plus longs et plus lourds, des oscillations, se sont fait entendre tandis qu’une lumière rouge brillait. Le tube Wild West et la voix de Napoleon Maddox in abstentia a enjoué le public qui arrivait de plus en plus nombreux dans la grande salle. Des samples, un fond bleu et un set s’achevant avec un République ont finalisé le tout en dansant.

Vient ensuite Gliz  avec une belle introduction faite de cordes uniquement. La disposition instrumentale est originale (un banjo, un batterie et un tuba), mosaïque de power-folk/pop. C’est une musique plus émotionnelle à la vue des textes, que le tuba vient renforcer en donnant l’impression de reproduire un babil mélodique. Get Out se fait plus incisive avant que le final ne mette au premier plan une batterie en grande forme. On pourra rajouter “rock” à la mosaïque décryptée.

Sur ce, le temps d’afficher trois sobres panneaux blanc rectangulaires ou carrés en arrière plan, voilà Pira Ts. Flute traversière, beatbox et flow se marient allègrement pour capter l’énergie du public, avec lequel des échanges et des échos s’installent. Des questions rhétoriques (“est ce qu’il y a des cœurs qui battent ici”), du mime pour décrocher la lune. Les démonstrations techniques d’une fluidité cherchant le bout du souffle font forte impression. On comprendra parmi le flot de paroles qui circulent que “le tour est joué”, et c’est le cas.

Changement total d’ambiance durant la mise en place de Horskh dans la noirceur, manifestation obscure autour du duo batterie/composition électronique irradiée par la lumière intermittente d’un stroboscope glacial. Des passages instrumentaux avec tambour sur cinq frappes et guitare torturée retentissent en alternance avec une exécution vocale déchainée. La scène est entièrement parcourue, foulée, habitée de Magma incendiaire et illuminée par de savants jeux d’ombres, de pourpre et d’aveuglement. La batterie est terrible pour installer la pesanteur d’un Protocol qui fait trembler les murs. La sortie de cette tornade s’effectuera par une descente sur des sonorités oscillantes.

Pour terminer le tableau Cotton Claw se livre à un set en toute décontraction ; les quatre beatmakers sont synchrones au fil des reflets ondoyants d’une boule à facette. Une prestation confortable dans laquelle chacun est à sa place et contribue à chorégraphier le rôle du DJ. Quelques samples et des sons épais achèvent le tout sur un climat ouaté des plus efficaces pour le dance-floor.

Ultérieurement, ces auditions donneront lieu à une sélection nationale (fin février/début mars), ceux qui seront distingués gagneront leur place sur la scène du Printemps de Bourges, au MaMA ainsi qu’ une participation à la tournée des Inouïs en automne. Soirée d’apesanteur réussie avec des artistes qui se mentionnent et se saluent les uns les autres sans esprit de compétition.

Crédits photos : affiche de La Rodia ; Photos par Magali Genet

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