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U2, Songs Of Innocence

iTunes/Island/Universal/2014

Il fallait vraiment être isolé du monde en ce 10 septembre pour passer à côté de l’annonce du nouvel album des Irlandais, lancé dans le nuage via une célèbre pomme. On passera sur le côté coup de com’ qui fait beaucoup parler pour se concentrer sur la musique.
Comme avant chaque sortie d’un disque de U2, les spéculations allaient bon train, d’autant plus que la récolte d’un Oscar pour le single Ordinary Love a eu vite fait de mettre le monde en ébullition. Ajoutez à cela un cheptel de producteurs “bankables” (le fidèle Flood, Danger Mouse (Black Keys, Norah Jones, Gorillaz), Paul Epworth (Lana Del Rey, Babyshambles, Adele)), Songs Of Innocence a tout sur le papier pour être un album garni de tubes.
Songs Of Innoncence, c’est un peu le mix de toutes les influences du groupe, du rock et punk des années 70 aux sons électros des eighties, ce qui l’amène à qualifier l’album d'”autobiographie musicale”. C’est ce que semble vouloir dire la piste inaugurale The Miracle (Of Joey Ramones) où The Edge emprunte la pédale d’effets de Dan Auerbach. Malheureusement, ce titre pas indispensable est peut-être celui qu’on retiendra d’un album peu inspiré. Iris (Hold Me Close) vient presque à nous faire dire que Discotheque était plutôt pas mal. Les “ouh ouh” et les “woh oh” qu’on croyait une marque déposée par Coldplay sont utilisées jusqu’à la nausée (California (There Is Not End To Love)). Les ballades, genre dans lequel le groupe excelle depuis ses débuts, sont sans saveur (Song For Someone). Et pire que tout, le quatuor – malgré la présence de producteurs renommés – a perdu la formule du single immédiat, à moins de ne pas être trop regardant sur Volcano. On sauve quand même Cedarwood Road du naufrage, pour son intro southern blues plutôt pas mal et Sleep Like A Baby Tonight, qui invente la berceuse électro.
On peut voir Songs Of Innocence de deux façons.
Si on est fan de U2, on parlera d’album de rupture où le groupe cherche à se réinventer. Si en revanche on aime à les dénigrer, on dira qu’heureusement que le coup marketing était là pour cacher la pauvreté d’un album à la production ratée. Perso, je fais partie de la première catégorie… Mais je ne suis pas loin de penser comme la deuxième.

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