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EMILY JANE WHITE, Blood / Lines

Talitres/Differ-Ant/2013

Auteur de trois albums de folk américain plutôt bien fichus (Dark Undercoat en 2008, Victorian America en 2009 et Ode To Sentience en 2010), Emily Jane White revient avec un nouveau recueil de chansons. Des titres plus enlevés, plus ambitieux. On écoute.
C’est My Beloved qui ouvre ce disque. Une guitare électrique au son réverbéré évoque PJ Harvey, Shannon Wright ou Jeff Buckley. Emily Jane, le cheveu et l’habit sombre, pose sur la pochette entourée de fils rouges, comme si elle était prise dans un piège, une toile d’araignée. Cette photo semble nous signaler qu’Emily Jane White a cherché la difficulté plutôt que la chanson folk plus facile à composer, peut-être. Délaissant ici les guitares acoustiques au profit d’instruments inhabituels (orgue, piano, synthé…), la jeune femme originaire du nord de San Francisco a passé ces deux dernières années à composer les chansons de Blood / Lines. Plus loin, si l’on peut oser une autre comparaison, on évoquerait bien la Sinead O’Connor de Nothing Compares 2 You sur le titre Keely, tant le timbre de voix d’Emily Jane et l’instrumentation un brin 80’s font penser à l’Irlandaise oubliée.
Disque différent de ces trois prédécesseurs, évoluant sur des tempos plus lents (excepté Holiday Song), Blood / Lines recèle de charmants moments tels que The Roses, beau dialogue entre guitare électrique et piano. En invitée de luxe, Marissa Nadler envoûte, comme à son habitude, surFaster Than The Devil, morceau rugueux mais embelli par des choeurs élegiaques.
Blood / Lines est donc le disque le plus ambitieux de l’Américaine à la frange droite, qui est pour l’occasion sorti de son univers folk ouaté afin d’explorer d’autres sonorités. Exercice plutôt réussi, donc.

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