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SLOW CLUB, Paradise

La Baleine/2011

Je ne connais rien de plus éprouvant pour les nerfs que le moment de la séduction où l’on se rend tristement compte – tard qui plus est – que la balance ne penche pas de notre côté et qu’en s’efforçant de vouloir remonter la pente on ne fait qu’aller de mal en pis.
Dès lors il ne reste que peu de solution, l’une consisterait à ramener la personne en question chez vous – ce qui est à présent difficile – et écouter Foster the People en parlant de l’avenir des kangourous en Australie du sud. Une autre – encore moins probable – consisterait à vous faire inviter chez elle pour boire une bouteille de vin de luxe sur fond de Temper Trap.

Heureusement, il existe la solution miracle que les anglais appelle “Sour Grapes” et qui consiste tout simplement à déprécier l’objet de votre convoitise. Cette technique affligeante fonctionne merveilleusement bien et ce d’autant plus si vous arrivez à vous égratigner un maximum au passage de manière à ce que vous deveniez, au même titre que cette chronique, tout à fait masochiste. Pour ce faire, je vous conseille ce disque parce que, en plus d’être vraiment bien, personne ne le connait encore et vous pourrez donc vous vanter de l’avoir connu avant tout le monde… Le tout en arborant fièrement les marques de brûlures que vous vous serez au préalable infligées pour preuve.

En effet, après avoir dépouillé Paradise, si vous ne savez qui vous êtes et où se trouve le sens de votre existence, une chose est certaine, vous vous sentirez mieux et cette vilaine frustration ne sera plus qu’un rouleau de papyrus dans la bibliothèque de votre inconscient.

Psychologique. Pathologique. Humain.

L’ouverture avec Two Cousins est bien vue, enjouée et assez efficace pour introduire l’entêtant If We’re Still Alive. Never Look Back, bluesy et mélancolique, est une des pièces majeures de l’album et démontre le potentiel du duo de Sheffield, UK. Dans le genre “lâchez mes tripes avant que je ne meurs ou tente une fuite désespérée”, You, Earth or Ash et Gold Mountain n’ont rien à envier à Lightning Dust (à part Amber Webber, ce qui va de soi).
Bien sur Paradise offre par moments de belles tranches de jovialité, Where Im Waking ou Beginners, mais sa tonalité générale reste douce et nostalgique ce sur quoi personne ne crachera parce que – les psychologues l’ont démontrés et ils n’en sont pas fâchés – on aime tous ça.

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