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LOU REED & METALLICA, Lulu

Vertigo/Warner/2011

Elaborée depuis 2009 et considérée par certains comme un événement interplanétaire, l’union des monstres du hard-rock et de papy Lou, donne naissance à Lulu.
Basé sur des démos de Lou Reed inspirées de pièces de théâtre (très controversées) du début du XXè siècle écrites par le dramaturge allemand Frank Wedekind, Lulu relate l’histoire d’un jeune danseur maltraité, de ses rapports aux autres et débute à grands coups d’allers-retours de guitare acoustique. La voix élevée au charbon de Lou Reed aidant, on se croirait chez Johnny Cash. Cette impression dure à peine quelques secondes, la machine Metallica entre en scène rapidement et déroule tout son savoir-faire métallique. Brandenburg Gate fait démarrer Lulu de très belle manière. Bref, 4″21 très réussies, dû à ce storytelling façon “l’Homme en noir” et ces riffs accrocheurs du combo de L.A.
The View, le second titre de cette première partie (le disque est divisé en deux), est encore plus brutal que le précédent, Reed et Hetfield se partageant les micros.
Bon, après l’entrée en matière des poids lourds du rock, on a tendance à tourner en rond. Si on ne prête attention qu’à la musique (les textes eux aussi sont parfois très crus et bruts), on s’aperçoit que la formule se limite à de riffs costauds de guitares, une rythmique lourde et le phrasé chevrottant du co-créateur du Velvet Underground.
La deuxième partie du disque est un peu différente, Lou Reed et Metallica continuant sur leur lancée mais cette fois avec des titres plus longs que précédemment. Il faut attendre Little Dog – là encore on croise le fantôme de Johnny Cash – pour voir varier la production de ce disque. Cette deuxième partie est en effet plus expérimentale. Par exemple, Dragon, piste qui s’aventure en terrain noise se termine dans un fracas heavy metal ; Junior Dad, quant à elle, convoque un orchestre puis se voit relevée par une guitare au son new wave. Ces deux morceaux très convaincants illustrent bien l’obscurité de cette oeuvre, union plutôt réussie de deux représentants d’un rock sombre et sans fard.

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