Soirée de gala ce mercredi 10 décembre à Lyon : la LDLC Arena accueille la tournée française de Gojira. Entre scénographie titanesque, et setlist parfaite, les Français ont proposé un show d’exception. Retour sur ce concert qui aura marqué les esprits.
Tour de chauffe
Pour assurer leur première partie, Gojira avait fait appel aux Danois de Neckbreakker et aux Canadiens de Comeback Kid. Le début du show est annoncé pour 20h, on rentre dans la salle à 20h10 – la faute aux bouchons – le set de Neckbreakker (prévu pour durer 25 minutes) vient de se terminer. Déception de voir que les horaires n’ont pas été respectés.
Les Canadiens rentrent ensuite sur scène devant une salle déjà remplie. Le concert n’est pas complet, mais la fosse oui. Déjà vu en festival, Comeback Kid propose un punk hardcore joyeux à la New-Yorkaise. Le son est relativement bon, ça joue. Mais on a du mal à complètement décoller. Les refrains ne sont pas assez catchy pour être vraiment prenant et on regrette l’absence de breakdowns plus puissants. Malgré tout, on passe un très bon moment et le public est ravi. Les premiers pogos démarrent vite et l’ambiance est au rendez-vous. Mention spéciale au chanteur qui aura brillé par son charisme pendant 45 minutes. Les Canadiens auront définitivement bien rempli leur rôle de chauffeurs de salle.
Une scénographie exceptionnelle
Les lumières de la salle s’éteignent. Un rideau de faisceaux lumineux éclaire le devant du plateau, alors que le morceau d’intro se lance. L’écran géant en fond de scène est immersif et on distingue déjà la structure en arc de cercle qui accueillera les musiciens dans les minutes à venir. Tout s’éteint, Joe Duplantier lâche un « GO » et tout s’enflamme, littéralement. Une vraie claque visuelle et auditive. Only pain retourne la LDLC Arena. Moins de cinq minutes de concert et ma mâchoire est déjà par terre. Durant tout le show, le groupe français alterne les effets de scènes. Des baleines volantes sur Flying Whales, une immersion dans un orage à l’aide des écrans sur The Cell, le décollage d’une fusée sur Another World, et de la pyrotechnie à foison sur leur fameux Mea Culpa, le spectacle est fou.

Une exécution millimétrée
Ce qui marque le plus pendant le concert, c’est la propreté du jeu. Tout est carré, et notamment la batterie. En plus de proposer un jeu superbe, Mario Duplantier a passé les 20 dernières années à peaufiner le son de son instrument. Le rendu est absolument parfait.
Le groupe joue pourtant dans une configuration spéciale. Joe – blessé à la main – ne peut pas assurer toutes les parties guitare. Et le groupe a donc fait appel à Greg Kubacki, du groupe Car Bomb, pour le remplacer. Et voir Gojira à cinq, finalement c’est encore mieux ! Les riffs mythiques de Stranded ou de Silvera résonnent dans une LDLC Arena au paradis (ou aux enfer d’ailleurs).

Setlist pour toutes et tous
Bien que créé en 1996, le groupe originaire des Landes ne prend le nom Gojira qu’en 2001. Autant dire qu’ils ont eu le temps de sortir quelques albums, sept pour être exact. Beaucoup de possibilités s’offraient donc à eux pour fournir leur setlist. Et la proposition du groupe était excellente.
Les superbes Fortitude (2021) et Magma (2016) sont largement mis à l’honneur avec quatre titres de chaque. Le groupe délivre un medley puissant couvrant les meilleurs titres de From Sirius To Mars (2005). Les amatrices et amateurs de death metal furent également ravi.e.s d’entendre Wisdom Comes, tiré de leur deuxième opus The Link (2004).
A noter également : le concert se terminera sur Global Warning. Ce morceau n’avait jamais été exécuté en live avant cette tournée, comme le groupe l’expliquait dans un Live in Studio sorti en 2018. La raison principale ? La technicité. Venant des maîtres que sont Gojira, on imagine aisément la difficulté que représente le fait de venir ajouter ce son à la setlist.
En bref, une setlist parfaite, qui a couvert la quasi-totalité de la discographie du groupe.

Une leçon d’humilité
Malgré leur maîtrise technique et la grandeur de leur show, Gojira c’est avant tout une leçon d’humilité. Plus de 20 ans de carrière, une apparition lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris en 2024, et pourtant le groupe s’adresse à son public de manière modeste, sympathique, et drôle. On notera notamment cet instant où Mario demande à l’audience si elle est prête pour 5 minutes de double pédale non-stop à l’aide de grands panneaux.
Et finalement, cette humilité reflète simplement la grandeur de Gojira.

En conclusion, Gojira aura retourné la LDLC Arena. Un show monumental, une setlist qui a ravi tout le monde, et une présence sur scène exceptionnelle. Le public lyonnais a quitté la salle avec un grand sourire. Les personnes présentes sont sûrement devenues ces collègues pénibles qui ne parlent que d’une chose à la pause café. Et cette chose, c’est Gojira.
Un immense merci à Mélanie pour les accréditations.
Photos : Pierre Target (à retrouver sur Instagram)
