Décidément, elles n’en finissent pas de crever l’écran et de faire le buzz, les cinq nanas de The Last Dinner Party ! Le quintet féminin britannique est déjà de retour, un peu plus d’un an après un très accompli Prelude To Ecstasy. On se souvient notamment de la magnifique ballade On Your Side et, plus récemment, de Nothing Matters.
La bande menée par Emily Roberts revient donc avec From The Pyre, un album paru chez Island Records.
Changement d’orientation musicale
Si Prelude To Ecstasy se voulait pop et sans réelles surprises, son successeur prend un tout autre virage. From The Pyre explore une dimension plus théâtrale, voire baroque. Les séquences de chœurs a cappella s’y font plus présentes, notamment aux débuts de Woman Is A Tree et Second Best, tandis que les guitares d’Emily Roberts ne sont pas en reste : Rifle et This Is The Killer Speaking en sont la preuve éclatante.
Cette orientation n’a rien d’étonnant quand on sait que la production a été confiée à Markus Dravs, maître des sonorités spectaculaires et imprévisibles (Arcade Fire, Björk, Florence + The Machine). Le mixage, signé Alan Moulder (Depeche Mode, U2, The Cure), parachève cette esthétique ample et soignée.
L’influence de Queen se fait également sentir, la guitare d’Emily n’y étant sans doute pas étrangère : elle a d’ailleurs participé à un album de reprises du mythique groupe des années 80. The Last Dinner Party revendique aussi son goût pour les références scéniques, reprenant régulièrement This Town Ain’t Big Enough For Both Of Us des Sparks lors de ses concerts.
La guitare fait mieux que se défendre
From The Pyre n’est pas un album rock au sens brut du terme, mais les guitares y tiennent un rôle central. Rifle, Count The Ways ou This Is The Killer Speaking font résonner de beaux éclats électriques, parfaitement accordés à la voix d’Abigail. Sur Rifle, une partie chantée en français surprend agréablement : un clin d’œil touchant à la langue de Molière. Il faut dire que le groupe entretient une belle histoire avec la France, entre son passage remarqué aux Eurockéennes de Belfort, ses nombreuses apparitions dans les médias, et un concert prévu le 26 février prochain au Zénith de Paris.
Le gospel n’est pas oublié : Second Best et Woman Is A Tree regorgent de chœurs et d’élans spirituels, tout comme This Is The Killer Speaking ponctué de « aah aah aah » et de variations rythmiques.
Et que serait un album de The Last Dinner Party sans ballades ? À l’image d’On Your Side, la somptueuse Sail Away s’impose comme l’un des sommets du disque, aux côtés de la non moins réussie I Hold Your Anger, de l’électrique Count The Ways, sans oublier les très pop Agnus Dei et The Scythe.
Un album audacieux
From The Pyre ne fera pas l’unanimité, mais il confirme la volonté du quintet d’explorer de nouvelles voies. Certains le jugeront plus décalé ou plus mystique, tout en restant accessible. Disons qu’il cherche avant tout à surprendre et à pousser auditeur·rice·s et musiciennes hors de leur zone de confort, une audace qu’on ne saurait reprocher à Emily Roberts et ses camarades.
En somme, un album moyen dans l’absolu, mais courageux, inventif et souvent touchant.
From The Pyre : l’album qui installe définitivement The Last Dinner Party parmi les formations les plus populaires !
Notre sélection : Sail Away, Count The Ways, Rifle, I Hold Your Anger
