Le 4 septembre dernier, la Maroquinerie de Paris a vu passer un étrange OVNI musical, de ceux qui marquent leur territoire sitôt présents sur les lieux. Son nom : Cameron Whitcomb, songwriter originaire de Nanaimo (Colombie-Britannique).
OVNI, tout simplement parce que cet artiste est capable, une fois sur scène, de n’importe quelles fulgurances ou facéties, comme par exemple réaliser un salto arrière digne d’un grand patineur sur glace. C’est ce que Cameron a fait lors de son concert à la Maroquinerie, sur une reprise de Teenage Dirtbag.
Pour un Canadien, le patin à glace, ça ne s’invente pas, et quoi de plus logique !
Un concert, mais aussi et surtout un album
En ce mois de septembre, le songwriter canadien jouissait d’une double actualité. En plus de sa prestation du 4 à la Maroquinerie, un album est arrivé le 26, intitulé The Hard Way et paru via Atlantic Records.
Si vous avez déjà entendu Damien Rice, Ben Howard ou encore Ed Sheeran, la voix de Cameron Whitcomb vous rappellera à coup sûr ces trois chanteurs, le timbre vocal du Canadien recelant un peu de chacun d’eux.
Dans une moindre mesure, sur un plan plus musical, se dévoile également une influence Noah Kahan, sur Hundred Mile High et Medusa notamment, voire la country de Quitter et le très folk As I Stand Before The Coffin. Pour le versant folk, comment ne pas évoquer un zeste de The Franklin Electric, Canadien lui aussi.
Un bout-en-train qui sait aussi se montrer sensible et émouvant
En plus de jouer aux patineurs chevronnés avec ses saltos arrière, Cameron a fait preuve sur scène (toujours à la Maroquinerie) d’émotivité autant que de sensibilité à fleur de peau, abordant sans détour l’importance de la santé mentale ainsi que la perte de deux de ses proches, choses qui manifestement le touchent au plus haut point.
Sur cet album The Hard Way, les occasions pour Cameron de se livrer et de mettre son âme à nu abondent, du morceau éponyme The Hard Way bien énergique aux folks Digging Holes, Call For You ou encore Fragile. Et fragile, Cameron l’est indéniablement.
De la pop à la folk en passant par la country
À la Maroquinerie comme sur The Hard Way, Cameron Whitcomb n’a pas manqué une occasion de déployer une impressionnante palette musicale. Celle-ci s’étend de la pop (Holiday, Pretty Little, un peu plus rock pour ce dernier) à la folk (Medusa, Digging Holes, Call For You).
Entre les deux, la country réussit à se frayer un chemin de choix par le seul biais de morceaux aussi puissants que dynamiques, tels que Quitter, Options, Hundred Mile High, Lose Me et surtout The Hard Way, qui donne son nom à l’album.
De nos jours, les artistes se révèlent de plus en plus complets et éclectiques : Cameron Whitcomb en est un exemple criant. De plus, le songwriter de Nanaimo sait s’adapter à n’importe quelle situation vocale, donnant du coffre sur l’éponyme The Hard Way et, à l’inverse, faisant preuve d’émotivité dans As I Stand Before The Coffin et Call For You.
Cameron Whitcomb, tel qu’il est parti, n’a pas fini de marquer les esprits — disons même que cela ne fait que commencer. Et cet album The Hard Way, dans la foulée du concert de la Maroquinerie, ne manquera pas de le souligner en gros caractères. On le concède volontiers, rien n’est comparable à l’énergie du live, mais, comme on dit, faute de grives on mange du merle. Autrement dit, il faut se contenter de cet effort studio qui, tout particulièrement pour ceux présents le 4 septembre dernier, sera l’occasion de se remémorer un concert durant lequel Cameron s’est montré sous tous les visages possibles, d’émouvant à facétieux.
The Hard Way : l’album d’un artiste à suivre comme le lait sur le feu — et dont on reparlera !
Morceaux choisis :
As I Stand Before The Coffin, Call For You, Pretty Little, The Hard Way.
