Vendredi 4 juillet
L’atmosphère sur le site est poussiéreuse et torride. Le temps idéal pour une ouverture de journée avec les très attendus Dead Poet Society. Et vous savez quoi ? C’est encore mieux en live que sur disque ! Quelle baffe, quel engagement, quelle tension et quelle virtuosité pour ces jeunes gens, formés pour la plupart au célébrissime Berklee College Of Music. Pour le fan que je suis, avoir le privilège de les interviewer un peu plus tard dans la journée m’intimide et me fait espérer que ces garçons seront bienveillants avec votre serviteur.
Après cette entrée en matière épique, nous filons en zone média pour rencontrer les Bisontins d’Alta Rossa, dont le set démarrera bien plus tard en soirée. Ils sont tous là, adorables et impressionnants (coucou Dess…), érudits, volubiles, et heureux de jouer dans un festival qu’ils connaissent par cœur via d’autres prismes. Fin de l’interview, j’en sors vivant (ouf que, j’adore les metalleux) et avec la furieuse envie de les voir sur la Loggia ultérieurement.
De là, je file un peu par défaut voir les sémillants Silmarils….j’avais oublié comme il était bon de céder à la nostalgie, tout en prenant une leçon d’humilité face à ces garçons qui ne cèdent toujours rien, comme au meilleur des années 90. Bravo les gars, vous m’avez réconcilié avec la beauté et l’authenticité de l’engagement et d’une musique sans concession.
Retour sous la Greenroom, pour voir LANDMVRKS, dont je n’avais écouté que rapidement les albums…..Et immense uppercut tant par leur talent que leur présence scénique. Alors oui, ça secoue un peu, mais putain que c’est jouissif de retrouver là encore la vérité d’un live et de tomber en amour d’un groupe au premier riff. Chapeau bas, les garçons.
Une transition vers Yodelice, qui durera 10 minutes, le temps de comprendre que le bonhomme s’est perdu dans un monde qui n’appartient qu’à lui et qu’il ne souhaite pas partager. Pause allongée dans l’herbe, à méditer sur les merveilles et les atrocités de ce monde.
Arrive l’heure de passer de la théorie à la pratique avec nos Bisontins d’Alta Rossa. Ambiance dark à souhait, et là encore, je prends toute leur énergie en plein visage et dans ma cage thoracique ; c’est juste énorme, tous sont alignés et en synergie. J’ai une admiration particulière pour la prestation de haut vol de Mathieu à la batterie, qui avec Dess dirige le groupe vers les abîmes les plus sombres.
C’est nerveux, enragé, parfois malaisant (et on adore ça), avant de revenir vers une toute petite lumière, là, bien cachée dans un ciel pourtant sans nuage. Grosse performance, Thomas, Jordan, Dess, Mathieu et Antoine ont dû sortir rincés mais plein d’endorphines de ce moment incandescent. Et nous aussi.
-Julien Lagalice, Tom Cassard.
-Crédit photos: Benoît GILBERT