Eternel adulescent de maintenant 35 ans, les Eurockéennes ont remis le couvert pour quatre jours en ce premier week-end de juillet. Retour sur cette nouvelle édition avec l’évènement Iron maiden, de jeunes groupes prometteurs et une ambiance toujours aussi festive (par Tom et Julien)
Jeudi 3 juillet
Avoir vu Iron Maiden une fois dans ma vie aura été une expérience incroyable ! Ces légendes du heavy metal avaient vu les choses en grand, à commencer par leur première partie. Le bassiste de Maiden n’est autre que le père de l’un des guitaristes de The Raven Age. Mais n’y voyez aucun népotisme, tant The Raven Age a livré une performance de haute volée. Ce groupe est promis à un bel avenir et ne manque pas de talent. En cas d’échec, ce qui n’arrivera pas, le batteur pourra toujours se relancer dans le monde circassien tant il m’a bluffé avec ses jongleries baguettes en mains. Le chant est fabuleux, les guitares et la basse de gros calibre et de haut niveau. Me voilà donc fan d’un nouveau groupe.
Mais là n’était pas l’essentiel, puisque la soirée allait être placée sous l’égide de Maiden. Quel public incroyable ! Des enfants estampillés d’un t-shirt, de jeunes adultes, des personnes d’un âge médian et des grands-parents fiers et heureux de communier au son du rock anglais. La concentration de tattoos au cm² dépasse l’entendement. Le plus touchant pour moi aura été de voir à l’entrée un grand nombre de personnes à mobilité réduite, et même une personne trachéotomisée se déplacer pour l’événement. La passion heavy metal ne connaît aucune limite.
Scénographie de malade, où Eddie a fait un nombre impressionnant d’apparitions, tantôt en chair, en os et en costume perché sur des échasses, tantôt en virtuel sur écran géant, avec une impression qu’il allait en sortir pour mieux venir nous hanter.
Le groupe est toujours et encore en forme olympique, bon enfant, et Bruce parle très correctement français ; de quoi satisfaire d’ores et déjà les aficionados. Mais rendons à Maiden ce qui leur appartient ; tous les membres restent des virtuoses, de grands enfants dotés d’un sourire même après 50 piges de carrière, et prenant toujours plaisir à tout défoncer les soirs de concert.
Steve Harris est un métronome, un cadreur aussi discret que prodigieux à la basse. Gers et Smith sont toujours aussi chirurgicaux – mention spéciale à la souplesse de Janick qui régulièrement étend sa jambe gauche au-dessus d’un énorme ampli Marshall. Et que dire de l’infatigable Dave Murray, habité et inspiré pour le plus grand bonheur de 30 000 fans ?
Ah, il en manque un outre le batteur ; le phénomène Bruce Dickinson, inaltérable en dépit du temps qui passe. Il incarne à lui seul l’esprit du groupe, se met en scène avec Eddie ou dans des tableaux monumentaux, et ne se prend vraiment pas au sérieux.
C’est rafraîchissant, de voir ces monstres du rock ne pas être blasés et tout donner encore.
Bref, j’ai vu Maiden, et ça m’a fait un bien fou !
-Julien Lagalice, Tom Cassard.
-Crédit photos: Benoît GILBERT