Revoilà nos deux gascons éleveurs d’oies et gros mangeurs de foie gras, comprenez The Inspector Cluzo, deux ans après leur album très remarqué Horizon.
Cette année est significative, pour Laurent Lacroux et Mathieu Jourdain, de décima, c’est-à-dire de dixième album. Celui-ci a pour titre Less Is More.
On ne change pas une méthode qui gagne.
Pour ce nouvel effort, le duo du Sud-Ouest a encore fait appel au fin stratège Vance Powell, artisan des productions de Jack White, des Raconteurs ou encore de Chris Stapleton et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le son s’en ressent! Ça crache à tout-va, ça hurle beau faire! The Inspector Cluzo ne mettent pas les deux pieds dans le même sabot, démarrant Less Is More comme il se doit, à savoir sur les chapeaux de roue avec le très engagé We Win Together I’m Losing Alone. Ce morceau explosif se fait un devoir de mettre en avant l’altruisme par rapport à l’individualisme, martelant qu’on est bien plus forts ensemble qu’en étant seuls, repliés sur nous-même.
Pour la petite précision, le clip de ce premier single du duo gascon est l’œuvre de Lorenzo De La Maza.
L’enregistrement de ce dixième opus s’est effectué en l’espace de quatre jours, quasiment dans les conditions du direct, un procédé auquel Vance Powell et ses deux poulains ne semblent ne pas vouloir déroger et bien leur en a pris, puisque Less Is More, par le biais de ses 11 morceaux, frappe fort et d’entrée de jeu.
Un album résolument rock.
Ainsi, sur ce dixième album de The Inspector Cluzo, la mèche est d’emblée allumée avec des morceaux de la trempe de Catfarm, Rules ou bien de The Greenwashers. Du début à la fin, Less Is More se veut résolument rock, hard, à l’exception de la ballade acoustique Journey Men qui, en douceur, achève les hostilités.
Bien qu’offrant quelques plages soft Rules, Catfarm et Workers savent taper là où il faut.
Almost Cut My Hair, Mr. Fameless et l’éponyme Less Is More, à l’instar de We Win Together I’m Losing Alone, voire de As Stupid As You Can, ne sont pas avares de gros son ni de guitares aussi surpuissantes que rugissantes. Et que dire de la voix rauque et stridente de Laurent qui éructe à s’en détacher les cordes!
Less Is More, plus encore que ses prédécesseurs dont Horizon, fait décidément parler la poudre!
À l’image de Jack White et des Raconteurs, le duo Lacroux/Jourdain envoie du bois comme du lourd sous la houlette bienveillante de Vance Powell ce qui, à l’écoute de cet album, n’a rien d’étonnant.
Les textes de Less Is More sont en droite ligne inspirés des écrits de Guy Debord et de D.H. Thoreau, ce dernier à qui l’un des morceaux de cette galette semble dédié et pour cause, le plus logiquement du monde, ce morceau s’intitule Thoreau.
Less Is More: sulfureux, électrique et puissant! Un dixième album que le duo gascon se fera un réel plaisir de jouer, tout d’abord à travers les Etats-Unis aux côtés de Clutch et de Tyler Bryant puis, dans un second temps, lors d’une vaste tournée à travers l’Europe comme l’Hexagone.
Morceaux conseillés: Almost Cut My Hair, Less Is More, Workers, Catfarm.