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Temples, Exotico

Les britanniques de Temples sont de retour, quatre ans après Hot Motion.

Le quatuor de Kettering sort son quatrième album baptisé Exotico chez ATO Records.

Un quatrième opus de la bande à James Edward Bagshaw où tout ce qui faisait le charme des débuts a disparu, en premier lieu cette touche magique de psychédélisme. Sur Exotico, tout semble faussé et assombri, la voix de James Edward comme le style musical.

Le titre “Exotico” s’avérait pourtant vendeur de rêves et de merveilles, à savoir des paysages idylliques mettant en exergue la mer et le ciel d’un bleu de Caraïbes. En outre, les britanniques s’étaient attachés les services d’une équipe chevronnée, à savoir Sean Ono Lennon à la production et surtout Dave Fridmann au mixage, lequel a eu sous sa coupe MGMT ou encore Flaming Lips. En dépit de tout cela, le résultat de ce nouvel album de Temples est loin d’être à la hauteur, ne parvenant pas au niveau de Sun Structure (2014) et de Volcano (2017). Hot Motion (2019), sans être un album parfait, s’était révélé bien meilleur qu’Exotico.

Gamma Rays”, premier single dévoilé, se voulait pourtant prometteur, James Edward Bagshaw et sa petite clique affichant sur ce morceau une forme étincelante, proche de celle de “Sun Structure”. “Cicada” hélas nous obligeait à réviser notre jugement, assommant de redondance et de répétitions. L’ambiance orientale mise en musique n’y change rien, “Cicada” s’est bien vite retrouvé supplanté par le tubesque “Afterlife” au chapitre des singles éclaireurs. A l’instar de Gamma Rays, Temples montre sur “Afterlife” un visage radieux, juste assez pour nous faire espérer un quatrième opus de qualité. “Cicada” n’était-il qu’un accident de parcours ? La sortie d’”Exotico” va malheureusement pour le quatuor de Kettering prouver que non, confirmant ainsi les craintes affichées par le fade successeur de Gamma Rays.

La musique est fermée, sans âme et dépourvue de mélodie même si, par instants, la voix de James Edward fasse quelque peu illusion. “Liquid Air”, l’éponyme “Exotico” et “Oval Stones” sont de ces morceaux sans saveur qui laissent, dans nos esprits, une impression de déjà entendu. Le sursaut intervient néanmoins avec “Slow Days” et ce son de guitares shoegazes, tandis que “Crystal Hall” se pare de clinquantes sonorités rock.

L’apaisant “Head In The Clouds” est une petite ballade qui se laisse écouter mais, disons-le, sans atteindre des sommets de magnificence. En revanche, l’électro “Giallo” nous ramène aux grandes heures de Temples, celles de Sun Structure qui révéla les britanniques aux oreilles du rock psyché autant qu’alternatif. A l’image d’A”fterlife” ou de “Gamma Rays”, “Giallo” resplendit de luminosité et de vivacité, tirant formidablement son épingle du jeu en s’insinuant parmi les morceaux les plus prestigieux d’Exotico. Une liste justement bien peu exhaustive dont ne font pas partie “Inner Space” et “Meet Your Maker”, pas davantage que “Time Is A Light”. Des morceaux sombres autant qu’anxiogènes qui ne font apparaître aucun optimisme. Temples retombent dans leurs travers de début d’album matérialisés par “Liquid Air” ou “Cicada”. Travers d’où le quatuor tend à ressortir avec le joyeux “Fading Actor” et bien évidemment “Afterlife”, un peu comme si la bande à James Edward Bagshaw ne voulait pas terminer cet album et quitter la scène sur une impression négative. Accordons-lui au moins ce mérite !

Il n’en demeure pas moins qu’Exotico est le moins bon album de Temples, respirant la déception et la redondance à pleine oreille, pour ne pas dire l’obscurité malsaine. “Crystal Hall”, “Giallo” ou encore “Fading Actor” se sont bien évertués à éclaircir ce triste échiquier mais, force est de le reconnaître, sans résultats probants. Le bilan d’ensemble d’Exotico est donc terne, négatif, le quatuor britannique n’ayant pas su répondre aux attentes placées en lui. Celui-ci n’est donc plus le gardien du temple rock psyché, ce qu’il fut pourtant aux temps jadis de Sun Structure et de Volcano.

Exotico : déception et désillusion mêlées !

Notre sélection : Afterlife, Giallo, Crystal Hall, Gamma Rays.

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