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INTERVIEW : SLURP

Photo : Sebastian Ervi

Pour accompagner cette interview du prometteur trio Slurp, retrouvez les photos de leur concert au Trabendo en septembre dernier !

 

  • Salut Angie, Margot, et Manon La dernière fois que nous avions échangé (ici) vous vous appeliez Dragons Daughters, aujourd’hui c’est Slurp. Pourquoi ce changement de nom ? Y a-t-il un changement d’identité aussi au niveau de la musique ou Slurp fonctionne toujours avec la même recette : « De l’énergie, du fun et du rooooock fort » ? 

Margot et Manon sont amies d’enfance et ont créé le groupe à 16-17 ans. Avec le temps, et le projet qui devenait de plus en plus sérieux et dans un objectif professionnel “Dragon’s Daughters” ne correspondait plus. Il y a un an on a trouvé “slurp” et on a toutes adhéré rapidement. On estime que ça nous correspond beaucoup plus. 

Musicalement parlant c’est le même projet sauf que comme tout groupe, on évolue et notre esthétique musicale aussi, “slurp” c’est la version plus aboutie qui sait davantage où elle veut aller.

https://youtu.be/k7UGkNbNu6A

 

  • Vous avez eu pas mal de projets ces derniers temps, comme l’accompagnement PAPA, une résidence à la Seine musicale, beaucoup de concerts, pouvez-vous nous raconter tout ça ? 

Oui avant le confinement, on vivait un peu à 100 à l’heure avec nos objectifs pour slurp : concerts, enregistrements, résidences, rendez-vous pro etc. 

On a la chance de faire partie de la sélection PAPA (parcours d’accompagnement à la professionnalisation artistique, un truc comme ça) du département 92 qui nous aide beaucoup à travers une subvention du département, une résidence à la seine musicale, une programmation au festival chorus (reportée du coup) etc… 

On a maintenant comme objectif de prendre le temps de composer pour notre second EP qu’on espère sortir d’ici fin 2021.

 

  • Justement en parlant de concerts, vous avez pu jouer à Londres et en Belgique notamment. Ça fait quoi de s’exporter ? 

Oui c’était super cool d’y jouer on en garde de bons souvenirs ! 

Après pour être vraiment franches, Londres c’était vraiment dans l’ambiance “premier concert en angleterre”, c’est-à-dire pas payé ni défrayé et des galères pendant le concert (le batteur de l’autre groupe qui nous prête ses cymbales est pressé d’attraper son train et nous coupe 15 minutes de notre set pour récupérer son matos alors qu’on vient de l’autre côté de la manche par exemple aha). Mais bon c’est souvent comme ça les premiers concerts en Angleterre, à l’arrache. 

 

  • Vous commencez à vous faire une petite place sur la scène émergente française avec par exemple une invitation au festival Chorus, un article dans Le Figaro ou encore une interview pour Rock n Folk. Est-ce que vous avez l’impression que « ça démarre » ? 

Oui c’est assez cool, on a pas mal de bons retours, on joue dans des salles chouettes de Paris où des orgas comme le Supersonic ou Morsure nous programment assez régulièrement, merci à eux ça fait plaisir ! À côté on a aussi un tourneur, qui nous book en dehors de Paris pour essayer de choper des concerts partout en France dans des festivals et des salles cool où on est toujours bien accueillies d’ailleurs. Avec le confinement on est passées d’un rythme très chargé à rien du tout donc là on reprend doucement en se fixant l’objectif de profiter de cette période (horrible) sans concerts pour composer, écrire le prochain EP. 

 

  • J’imagine que la scène émergente française est un de vos objectifs, mais est-ce que Slurp va s’arrêter là ? Vous disiez que des groupes britanniques comme Idles ou Shame vous inspiraient et plus récemment vous avez fait la première partie de Life à Paris. La scène anglaise vous tente aussi ? 

Oui, carrément ! On pense que notre projet a du potentiel en France mais se rapproche vraiment plus de la scène rock et post-punk anglaise comme tu le dis avec Idles, Shame, Sorry, LIFE… Le but serait de s’exporter aussi à l’étranger mais chaque chose en son temps ! 

 

  • Du coup, que mettez-vous en place pour atteindre ces objectifs ? Vous êtes en contact avec d’autres groupes ?

Oui on est en contact avec quelques groupes, on a quelques discussions en cours, rien de défini non plus mais tout est un peu en stand by on sait pas trop avec le covid, l’arrêt des concerts, le report des tournées etc… je pense pas que ce soit pour tout de suite ! 

 

  • Où est-ce que vous aimeriez en être dans quelques années ? 

Sur scène, avec un public debout, sans masque et qui se renverse de la bière les uns sur les autres ! avec le covid, on espère déjà que la situation reviendra à la normale un jour. 

Après oui évidemment, on espère réussir à en vivre d’ici quelques années, avoir réussi à mettre en place une tournée en france et à l’étranger, faire la couverture de VOGUE, faire un feat avec Billie Eilish et Avril Lavigne, être les égéries fétiches de DORITOS bref je m’égare.

 

  • Vous avez dévoilé Louise le 10 avril dernier, c’est le premier titre qui sort depuis l’EP Tits on Fire. Comment est-ce que vous avez composé ce titre ? 

Très simplement finalement. Ça faisait quelques temps que le texte ou la base de la compo trottait dans la tête de Margot. Un jour on s’est posé dessus en répète et tout c’est très vite posé naturellement. Ca nous arrive pas tout le temps, souvent on doit y revenir plusieurs fois en laissant de côté parce qu’on est pas satisfaites ou alors on est pas convaincue par une partie de la compo… mais là ça s’est enchaîné naturellement. 

Après bien sûr à force de la jouer et de se préparer pour l’enregistrement il y a eu quelques arrangements pour la peaufiner mais finalement c’est l’un de nos titres préférés et pourtant elle s’est composé très naturellement. 

 

 

  • Est-ce que vous avez l’impression qu’il y a une évolution entre ce que vous faisiez avant et ce que vous faites maintenant ?

Totalement, déjà on sait beaucoup plus ou on veut aller dans un style plus garage, grunge. 

On avait l’habitude de composer des titres assez punk “joyeux / sautillants” disons et maintenant on essaie d’apporter un côté plus lourd, travaillé et moins “niai”. 

Les derniers titres qu’on a composé sont plus dans une esthétique plus grunge, des ambiances plus lourdes comme notre titre “Butcher” que certains ont déjà pu entendre en live ! Et c’est vers cette esthétique qu’on se dirige pour notre prochain EP. 

Louise n’est pas un “avant-goût” de l’EP sur lequel on travaille, on sortira un autre single pour le titre “Baby” dès que possible, et ce sont un peu des titres de transitions entre notre premier EP et le second. Il y a un step up dans la composition et le son, mais ce n’est pas tout à fait dans la même vibe que l’EP que l’on prépare.

 

  • Pour Tits on Fire, vous aviez enregistré avec Yarol Poupaud. Comment avez-vous procédé pour Louise ?

Pour Louise, on a enregistré avec Hugo Cechosz (stereobox studios) qui est maintenant “notre” ingé son studio attitré. On adore travailler avec lui, il nous apporte beaucoup et au-delà de son expertise il a toujours plein de supers choses à proposer et a totalement capté notre énergie, ce qu’on avait envie de retranscrire et l’identité sonore que l’on veut obtenir. Il est très à l’écoute et passionné, c’est vraiment un plaisir de travailler avec lui ! On a hâte de revenir au studio! 

  • Votre dernier titre est donc sorti en plein confinement, comment avez-vous géré la situation ? 

On avait prévu de base de le sortir à cette date là, donc on a fait ça normalement en gardant le planning, en continuant à faire un peu de promo et on avait tourné une live session du titre en janvier donc tout était déjà prêt, le confinement nous a pas trop poser de soucis à ce niveau là, et ça nous a permit de lancer du contenu au bout moment. On a juste pas pu appuyer la sortie avec un concert ! 

 

  • De quelle manière cette crise sanitaire vous a-t-elle affecté ? Est-ce que ça a freiné certains de vos projets ou bien forcé à en arrêter d’autres ? Comment vous êtes-vous adaptées ?

C’est assez difficile surtout pour les concerts, comme tout le monde. Parce que c’est la seule manière pour nous d’être rémunérées via slurp et en plus on les enchaînait depuis un moment alors ça nous a fait tout drôle. 

Hormis les concerts, on a pas pu répéter pendant 3 mois donc toutes les résidences et le travail fait juste avant le confinement est un peu “passé à la trappe”.  On avait beaucoup travaillé juste avant et on commençait à être de plus en plus satisfaites de ce que ça donnait pour au final ne pas pouvoir jouer du tout pendant 3 mois. 

Après cela nous a fait relativiser, dans le sens où maintenant on sait qu’il n’y a pas de mal à prendre le temps (surtout en ce moment) donc on va en profiter pour composer, créer un max, se remettre dans le bain tranquillement pour préparer notre EP qui, on espère, sera vraiment un aboutissement pour nous. 

 

  • En tant qu’artiste, quel est votre ressenti vis-à-vis de cette période ? Comment envisagez-vous un retour dans les salles de concert ou les festivals ? 

Bah c’est très difficile, il y a des jours où on positive comme le jour où on a pu jouer au Trabendo en septembre avec Toybloid dans des conditions quasi normales hormis le port du masque. C’était incroyable le sentiment de retour sur scène … et puis il y a des jours où tu songes vite fais à changer de métier quand tu entends les nouvelles restrictions, que des concerts qui devaient avoir lieu en avril qui ont été reporté en novembre sont à nouveau reporté en avril etc…

Certaines salles sont autorisées à faire des concerts mais jauge très très réduites, assis et port du masque, c’est cool, c’est mieux que rien mais ça donne pas forcément très envie. Que ce soit pour les artistes ou même le public. Et plus le temps passe, moins on a l’impression que les choses s’arrangent donc c’est hyper difficile de se fixer des objectifs à ce niveau là et de se dire “d’ici 2021” ça ira…

 

  • Est-ce que vous avez découvert des artistes dernièrement que vous voudriez nous partager ? 

On vous conseille d’écouter Orville Peck et surtout le dernier album d’Idles ! 

 

  • Enfin, est-ce que vous avez une dernière chose à nous dire, un sujet que vous voulez aborder ?

Toujours et encore merci à tous ceux qui nous suivent et nous supportent vous êtes des chef.e.s ! Même si la période est à chier, on lâche rien !!

ps : ne jamais manger de la neige jaune …

 

  • Merci beaucoup !

 

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