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Otoboke Beaver + Bandit Bandit + Squid, festival GéNéRIQ, jeudi 6 février 2020 à l’Antonnoir, Besançon.

Soirée sold-out, explosive et internationale à l’Antonnoir dans le cadre du festival GénériQ, où les guitares ont particulièrement été malmenées, mâchouillées ou prêtées au public. Retour sur cette affiche bien rock et riche en décibels.

Otoboke Beaver est un groupe de hardcore punk, formée de quatre japonaises délivrant leur musique depuis une dizaine d’années maintenant. Le groupe encore méconnu en France jouit d’une excellente réputation scénique notamment en Angleterre, et nous avons pu nous rendre compte que cette remarque est plus que justifiée. Les titres, parfois très courts mais toujours puissants comme Introduce me to your family, s’enchainent sans temps mort, pied au plancher, so punk. Le contraste est saisissant entre la chanteuse s’exprimant timidement en anglais, ou avec quelques mots de français, avant de pogotter au milieu du public non sans faire des doigts d’honneur. Mention spéciale à la guitariste, haranguant sans cesse le public et finissant par jouer de son instrument avec les dents. Le groupe a peut-être accompli le rappel le plus court de histoire du festival – une grosse vingtaine de secondes d’un morceau punk expérimental –, chapitre final d’un véritable tsunami musical.

Le deuxième groupe est un des plus attendus des Bisontins. Le groupe Bandit Bandit est introduit par la chanson si délicate de Françoise Hardy, Mon amie la rose, comme prélude à une soirée musicale intime. Elle le sera, avec un son rock plein d’épines, direct et sensuel, entre The Kills et BRMC en version romantico-dark. Chantant en anglais ou en français, les musiciens délivrent une musique d’une grande force et aux paroles personnelles, Maux et Nyctalope s’avérant très efficaces sur scène. La formidable complicité entre les musiciens et le charisme de la jeune chanteuse, font de la prestation une réussite, en dépit de la panne de courant forçant le groupe a improvisé – dans la bonne humeur – avec uniquement batterie et tambourin. Nulle doute que ces jeunes français si prometteurs vont continuer à faire parler d’eux dans les mois et les semaines à venir.

C’est à Squid que revient le droit de clôturer cette soirée. Véritable sensation du rock anglais, les jeunes musiciens s’installent, avec le batteur-chanteur aux avants postes. Entre cold wave et post punk, avec parfois quelques sonorités jazzy, le groupe offre une belle complicité entre chaque musicien, les rires appuyés antre deux gorgées de bière l’attestant aux yeux de tous. L’apport des cuivres et le son des guitares rappelle clairement The Rapture, en plus groovy toutefois, preuve que ce jeune groupe aime bouger les lignes. Si des morceaux demeurent d’accès plus complexe, à l’image de The Cleaner, le groupe donne parfois l’impression de se chercher encore quelque peu, mais il est évident que le potentiel de cette joyeuse bande est réellement impressionnant.

Prestations abouties et public conquis, le festival GéNériQ démontre sa capacité à arpenter des territoires musicaux méconnus, parfois exotiques mais toujours prometteurs. Entre Brighton et Kyoto, cuivres et guitares, cette belle soirée bisontine en offre le meilleur exemple. « Arigato » à tous les organisateurs, techniciens et salariés de ce beau rendez vous musical et hivernal.

Julien Lagalice

(crédits photos : Julien Lagalice et compte Twitter de Otoboke Beaver)

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