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INTERVIEW : RY X

En amont de son concert au Trabendo de Paris le 02 décembre dernier, nous avons eu l’honneur de rencontrer RY X et d’échanger quelques mots avec lui. Vous pourrez trouver la version originale de l’interview plus bas.

 

Sensationrock : Que signifie le X dans RY X ?

RY X : Le X était censé imager la collaboration avec d’autres artistes. A l’origine, j’avais d’autres projets en cours comme, The Acid et Howling, d’autres groupes que j’ai également. Cela devait donc être RY X avec Frank Wiederman, Adam Freeland. Le X symbolisait la collaboration mais cela est devenu mon projet solo.

S : Tu viens d’un endroit quasiment perdu en Australie, et, ayant vécu là-bas, tu as énormément voyagé dans le monde, en allant presque le confronter. Le son que tu as créé est très éthéré, il y a un sentiment de flottement qui semble provenir de tout cela. Pourtant, lorsque l’on écoute l’album, on a cette impression d’être entre deux mondes, une confrontation entre tes racines et les villes des grandes métropoles. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

RY X : C’est une profonde et bonne question !
S : Merci !

RY X : Je pense qu’on est beaucoup influencé par l’endroit où nous avons grandi en tant qu’individu, et cela se perçoit à travers ton art. Et j’ai grandi dans un endroit si beau, j’avais tellement de temps, tellement d’espace. Je pense donc que cela a un impact dans le travail. Et, en même temps, j’ai vécu beaucoup d’expériences en vivant à Berlin, dans les espaces d’arts underground, dans les clubs et autres endroits. Je pense qu’il est naturel que tout cela ne forme qu’un seul tout.

Je pense que la difficulté pour moi a été de combiner tout cela, trouver où tout pourrait exister au même moment. J’ai le sentiment que j’ai réussi à le faire sur cet album, et plus encore en live. Cela magnifie les sons et produit, crée cette balance entre la musique ambiante et à cœur ouvert, mais aussi avec quelque chose de plus important et connecté à un rythme. Mais j’aime dépouiller les choses jusqu’à leur minimum, et je pense qu’il y a quelque chose de puissant à créer un tel espace.

S : Tu as aussi apporté une touche d’électro à ton son. Pourtant, tu as réussi à garder cet aspect éthéré, presque pur. Ton son reste à l’identique tout en l’étayant. Pourquoi ce choix de style ?

RY X : J’aime également la musique électronique, dans son aspect pur. Ce que je veux dire c’est que presque tout sonne électronique désormais, comme dans le monde de la Pop. Mes amis à Berlin sont très ancrés dans le monde de la House et de la Techno, dans les prémices du Hip-Hop. Même des artistes tels que Björk ou Radiohead ont incorporé l’électro dans leur son d’une manière si intéressante, ou même Massive Attack, ce genre d’artistes. J’ai vraiment aimé la façon dont ces personnes ont été capables d’intégrer des éléments électros.
Je pense que, d’une façon naturelle, il y a un impact des deux côtés.

J’aime aussi travailler avec les orchestres et j’apprécie les compositions minimalistes contemporaines. C’est la manière dont tu parviens à relier ces différents mondes et comment tu arrives à faire co-exister ces énergies dans une même chose, que ce soit en Live ou sur un album, ou alors quand tu collabores avec quelqu’un d’autre. Si par exemple je travaillais avec quelqu’un qui fait du Hip-Hop assez lourd, la question serait de savoir comment je pourrais apporter de l’intimité et ce sentiment de flottement, cet espace au Hip-Hop. Au final, je pense que tu peux garder cette intégrité dans ce que tu fais en tant qu’artiste et l’apporter dans n’importe quels styles.

S : Ton album s’appelle Dawn (l’Aube). En ce qui me concerne, l’aube peut avoir différentes significations, bien plus que simplement le soleil qui se lève, cela pourrait signifier l’aube d’une nouvelle chose, ou simplement la douceur du moment, en tout cas, c’est surtout un instant suspendu dans le temps. Quelle serait ta signification ?

RY X : C’est tellement romantique ! C’est toutes ces choses-là, c’est exactement toutes ces choses-là, mais je pense que le plus important réside dans le caractère sacré et la douceur que l’on ressent à ce moment de la journée, une beauté qui fait que, peu importe ce qui s’est passé le jour d’avant, on se réveille et on peut recommencer et s’ouvrir à nouveau à nous-même.

Ou alors nous pouvons aller vers un chemin différent, choisir autre chose. Pour moi c’est un quelque chose à un moment assez sacré de la journée, on ne le ne voit pas souvent dans notre culture, on n’admire pas beaucoup de levés de soleil.

Lorsque je travaillais sur l’album, je passais beaucoup de moments, seul, en haut des montagnes.
Et je me souviens particulièrement de ce levé de soleil et de ressentir cette sensation de beauté. Personne d’autre n’était réveillé, c’était comme être envahi par quelque chose de très respectueux. L’album faisait sens à ce moment-là, à l’écouter, soit parce que tu étais resté éveillé toute la nuit, soit parce que tu venais juste de te réveiller, pour moi je l’ai ressenti comme LE moment où tu peux te transcender avec la musique.

S : A l’exception d’une seule chanson, tous tes morceaux sur Dawn ne comportent qu’un seul mot pour titre. Peux-tu nous expliquer ce choix ?

RY X : Je pense que c’était en quelque sorte l’intention, l’idée de donner plus d’espace à l’interprétation des auditeurs, parce que si tu appelles la chanson ‘J’ai rencontré une fille au club mardi soir’ [rires] – (ce qui est tout à fait possible) peut être que les gens voudront savoir la suite, mais, pour moi…c’est comme le titre ‘Sweat’, c’est tellement plus que de la ‘Sueur’, personne n’appellerait une chanson ‘Sueur’. On penserait ‘Oh ! La sueur !’ mais c’est plutôt l’idée de travailler dur en ton corps et en ton cœur, et tout cela se développe, grandis et comment tu parviens à résumer ce Tout en une idée et je pense que c’est justement la fonction de la poésie et de la prose, c’est comment combiner plusieurs significations, sentiments en un seul mot, une ligne.

Je crois que tous les titres, lorsque j’y réfléchis, tous, ont une importante signification. ‘Lean’ par exemple, c’est un titre étrange, mais ce qu’il signifie, c’est lâcher prise, et cela veut dire, se laisser aller sans peur, sachant que quelqu’un vous soutiendra, mais, à nouveau, ce serait un trop long titre, alors ‘Lean’ a plus de sens. Et je pense aussi qu’il y a de la puissance dans un seul mot, il peut contenir beaucoup de force.

S : Tu parles de l’amour, mais en tant que sentiment, pour lui-même, comme si c’était un être, un ensemble. Pourquoi cette démarche ?

RY X : C’est un peu comme cela que je me représente l’Amour, l’amour est une chose magnifique.
Je pense également explorer le sentiment de perte et de passion dans l’album, autant que l’amour, parce que je veux toujours que ces deux choses coexistent en même temps. Je veux aussi que la perte et la passion soient enveloppées d’amour, d’intimité et de sensualité. Donc pour moi ce sont des choses très importantes.

Si l’on prend le mot sensualité par exemple, tout ce que je fais à cette forme de sensualité, alors, sur l’album, lorsque je parle de qui je suis en étant honnête et transparent, je me retrouve à évoquer souvent mon expérience d’homme avec l’amour ou mon expérience avec ce que sont la perte et l’amour. Je pense que c’est quelque chose auquel chacun peut s’identifier, parce que c’est ce que nous recherchons tous la plupart du temps non ? Si nous ne sommes pas à la recherche de l’amour, alors nous recherchons tous la solitude. Et je pense que l’espace entre les deux est un endroit intéressant à vivre.

S : Tu as également beaucoup voyagé et tu as même choisi Berlin, que tu as visité, comme le titre d’un de tes morceaux. Qu’est-ce que ces villes t’ont apporté dans ta vie ? Peux-tu nous en dire plus sur Berlin, en tant que ville et en tant que chanson ?

RY X : J’ai pas mal voyagé et j’adore voyager car cela me permet d’aller à la rencontre de diverses cultures et de personnes différentes et c’est l’une des meilleures formations que j’ai jamais vécu, pouvoir voyager, et apprendre de toutes ces cultures et de l’essence humaine.

C’est très différent quand c’est dans l’optique de voyager pour voyager, comme l’Indonésie en comparaison à Berlin, car tu y découvres une culture extrêmement différente et les gens y emménagent pour des raisons différentes.

Les gens habitant en Irlande et en Indonésie n’iront peut-être jamais dans une grande ville dans toute leur vie, et il y a donc une énergie très différente, mais j’en suis arrivé à aimer ce genre de culture qui existe dans ces villes, parce que tu peux y être qui tu souhaites être, parce que tu peux aller voir des Installations, de l’Art, ou tu peux aller à des Rave Party, ou un endroit où tu rencontres énormément de gens qui sont comme toi. Je pense que c’est très important qu’ainsi tu ne sentes pas comme un outsider dans ton propre monde, particulièrement si tu rencontres quelqu’un de plus avant-gardiste que toi et si tu souhaites t’exprimer d’une façon différente, alors, trouver cet endroit dans une ville est quelque chose de très puissant.

Et j’aime les villes telles que Berlin, car elles ont cela, elles ont tellement d’ouverture en elles, c’est une ville faite d’artistes, les gens ne sont pas bridés dans leur esprit sur ce qui relève du possible. Et j’apprécie vraiment cela.
Et j’ai appris à aimer Berlin avec le temps comme un lieu qui est devenu comme une deuxième maison pour moi en Europe.
Mais la première fois où j’y suis allé, ça a été brutal, il faisait si froid, c’était en plein milieu de l’hiver, il y avait de la neige partout. C’était très déprimant. C’est à ce moment-là que j’ai écrit cette chanson. Parce que je souffrais tellement dans mon cœur, je venais juste de quitter quelqu’un en Australie, et je me retrouve là au milieu de cet hiver, et j’allais là-bas pour retrouver cet amour, et je suis arrivé là, et elle n’était pas ce à quoi je m’attendais et cet endroit n’était pas ce à quoi je m’attendais.

C’était déchirant dans un certain sens, mais aussi magnifique de pouvoir laisser aller ses attentes et découvrir que Berlin était un endroit si spécial, et d’y planter des graines. Si vous y retournez en été, Berlin est totalement différent, de l’hiver à l’été, il m’est impossible de trouver deux endroits aussi différents. Il y règne une réelle magie en été, et, je pense que, culturellement, c’est un grand brassage pour les artistes et les gens de se rassembler, et collaborer. Et c’est vraiment ce qui m’inspire dans les villes. Mais cela peut être plus difficile dans des endroits comme Paris ou New York, car ce sont les endroits au monde qui sont les plus coûteux pour les artistes, ne serait-ce ce que pour s’y rendre, s’envoler depuis l’Australie par exemple, et vagabonder et y boire des bières ou déguster du vin. Je crois que c’était comme ça auparavant dans les années 60 et 70. C’est vraiment agréable quand une ville n’a pas perdu son authentique esprit de liberté.

S : Quelles sont tes principales inspirations ? Tes inspirations de vie, de films, de musique ?

Je suis stimulé et inspiré par plusieurs choses à la fois. Je veux dire, dans la vie de tous les jours ce sont les histoires humaines qui m’inspirent, l’intelligence émotionnelle, toute la palette des sentiments dont nous disposons. C’est très certainement ce qui m’influence le plus dans la manière dont j’écris, parce qu’il y a tellement de choses vraies à et profondes à explorer, comme un monde sans fin à découvrir.

Je pense que concernant les films ou l’art, ou tout ce qui tourne autour, il y a toujours des choses à découvrir. J’aime beaucoup les films artistiques indépendants, un peu avant-garde j’imagine, et pas réellement les films de grande audience ou typés blockbusters. Il y a un film superbe qui est sorti récemment, du nom de « Moonlight », c’est le meilleur des films que j’ai vu depuis bien longtemps et c’est vraiment très beau. J’aime les gens qui ont une vision, qui en font leur art, ce n’est pas juste une facilité, pas juste commercial.

J’écoute souvent de la musique d’ambiance, des compositions minimalistes, pas mal de musique Indienne, de la musique Africaine. En fait, je ne suis pas vraiment dans la culture Blog, je n’écoute pas trop de Pop mais, lorsque j’entends quelque chose que j’aime, je m’y investis vraiment et le fait partager parce que cela en vaut la peine. Parfois, la difficulté pour moi dans la musique est de parvenir à trouver de l’authenticité, du fait de l’authenticité de toutes les musiques dont je viens justement de parler.

Quand les individus créent de la musique en Afrique, ils le font car elle a un sens cérémonial, elle a une origine tribale, culturelle, ils créent parce qu’ils en ont besoin, tel Fela Kuti qui avait besoin de s’exprimer, parce qu’il y a un contexte politique.
Et puis enfin, dans la musique Indienne, c’est comme le Raga, comme Ravi Shankar, ces types de personnalités jouaient de la musique pour Dieu. Ils l’ont fait dans cet objectif.
Et dans les compositions minimalistes, ils écrivaient leur musique pour ces fabuleux orchestres et pour toutes ces sortes de choses, ou écrivaient pour eux-mêmes, c’est quelque chose de très personnel.

Et quand vous dressez un parallèle avec quelqu’un qui compose de la musique parce qu’ils pensent que cela va leur faire affluer un paquet de filles, ou ramener des armes, vous vous dites « Ok, c’est pas vraiment la même chose ».

Mais je pense sincèrement qu’il y a réellement quelque chose d’authentique dans le monde de la Pop
et Indépendante, c’est tout simplement difficile parfois pour moi de parvenir à le trouver, mais il y a une multitude de musiques que j’apprécie.

S : Comment résumerais-tu la musique en 3 mots s’il fallait lui donner un autre nom ?

RY X : Peut-être que je dirais quelque chose comme, à « cœur-ouvert », ce sont deux mots en fait mais on peut le considérer comme un seul dans la mesure où il s’écrit avec un tiret.
Inspiré. Peut-être « touché » serait un mot plus approprié. A cœur ouvert, touché et peut-être une pointe de « état brut », « mise à nu ».

S : Tu es déjà venu à Paris plusieurs fois. Dans quel mesure la ville ou le pays t’inspire-t-il ?

RY X : J’adore venir en France, j’y ressens tout le soutien en tant qu’Artiste et en tant qu’individu.
Je suis toujours ravi de venir à Paris juste parce que c’est Paris et que c’est si beau.
La culture, j’adore la culture ici, j’adore les gens dans leur façon d’être romantiques dans leur cœur, j’adore que les gens ressentent les choses profondément. J’aime qu’ils apprécient les choses qui comptent, sont importantes, comme par exemple sortir dîner et boire un verre, rencontrer des gens et prendre le temps après leur journée de travail de faire les choses qu’ils aiment, en opposition aux Anglais ou aux Américains qui peuvent avoir des comportements plutôt « Corporate ». Et j’aime que la Culture a toujours été capable de préserver cette attitude, l’importance de cette culture, de sa richesse et de sa diversité.

Je pense que les Français sont des amoureux, ils aiment « aimer », et je suis un peu comme cela moi aussi, j’ai donc un fort sentiment de complicité à cet égard, ils ressentent tout très fort, avec passion.
Et en ce sens, je pense que secrètement je suis peut-être Français. [rires]

S : As-tu quelque chose à ajouter ?

RY X : Je suis extrêmement heureux d’être ici et d’avoir le soutien de la France et de Paris. C’est très agréable pour moi.


English version.

Sensationrock : Why the X in RY X ?

RY X : The X was supposed to be for collaborating with other artists. Originally, I have a few other projects,The Acid and Howling, other bands that I have. Originally it was going to be RY X, Frank Wiederman RY X, Adam Freeland. The X was there as a collaboration but it just ended up on my own.

S : You’re from Australia, an almost lost place in the country, and, since living there, you’ve travelled a lot in the world, almost confronting it. The sound you’ve created is really etheral, kind of a floating vibe, that seems coming from there, though, going through the album, it seems the album is in an in-between two worlds, colliding around roots and metropol cities. Could you tell us more about it ?

RY X : That’s a big good question !

S : Thank you !

RY X : I think you get influenced a lot by where you grow up just as a person, and that comes through your art. But I grew up in such a beautiful place and had so much time, so much space. So I think that comes through in the work. And, at the same time, I’ve had a lot of experiences living in Berlin, in the art scene underground, club scene and stuff. I think it’s natural that all of that comes together in one piece. I think the difficulty for me was finding a mariage, finding where they could exist at the same time. I think on the album I was able to do that, also live even much more so. It’ll grow the sounds and have that balance between ambient, heart-opening music and at the time something that’s more driving and connected to a beat. But I love to strip things down to their minimum, and I feel there’s something really powerful, in creating space like that.

S : You’ve also brought some electro on your sound. Though, it’s still etheral, kind of pure. It maintains your original sound but back it up at the same time. Why this choice of style ?

I love electronic music as well, from a pure place. Almost everything now is electronic, from the pop world. My friends in Berlin are all kind very much engraved in the house and techno scene, early hip-hop and even artists like Björk or Radiohead were able to use electronic stuff in such an interesting way, and Massive Attack and people like that. I really loved the way that those people were able to integrate electronic elements. I think, naturally, there’s power in both sides. I also love the orchestras and I love modern minimal composes. It’s how you bridge the gap between two different worlds and how you can make both of those energies existing in the same thing, whether that’s live or on the record, or when you’re collaborating with someone else. If I was going to make music with someone making like heavy hip-hop, how would I bring intimacy and that floating feeling, that space to hip-hop. So I think you can maintain a sense of integrity in what you’re doing as an artist and being able to do it in any genre.

S : Your album is named Dawn. As for me, the dawn has different significations, even more than the sun rising, it could mean the awakening of something new, or simply the softness of the moment, however, mostly a feeling of a moment suspended in time. What’s yours ?

RY X : So romantic ! It’s all those things, it’s exactly all those things, but I think the big part of the sacredness and the softness of that time of day, the beauty that, no matter what happened the day before, we wake up and we can just start and open ourselves again. Or we can moved on a different part, we can choose something else. For me it’s something at a very sacred time of a day, we don’t see it much in our culture, we don’t see sunrise much.When I was making the album I was spending quite a lot of time, in moments up in the mountains alone. And I remember seeing this one sunrise and being this very beautiful feeling. No one else was awake, reverent kind of feeling. The album seemed to make sense in that time, to listen to it, whether you’ve been up all night or just woken up, for me it felk like it was the moment that you could transcend with the music a little bit.

S : Except for one title, all your songs on Dawn are a one name title track. Could you explain us this choice ?

RY X : I think it was somehow this idea of being able to live a lot of space in people interpretation, ’cause if you called the song ‘I met a girl at a club on Tuesday night’, which is kind of maybe, maybe people wanna know that but for me…like the title ‘Sweat’ for example, it’s so much more than Sweat, nobody would call a song ‘Sweat’. We think like ‘Oh ! Sweat…’, but it’s this idea of working hard in your body and your heart and everything extending itself, pushing, and how do you get all of that into this idea and I think that’s just the role of poetry and prose, it’s how to combine many meanings into one word, one line. And I think all of the titles, when I think of them, all have a big purpose. Like ‘Lean’, that’s a strange title, but what it means, is letting go, and it means, leaning without fear into something and seeing that you’d be held, but, again, that would be a long title, so ‘Lean’ just make sense. And I think there’s power in just one word too, it can be a lot of power in it.

S : You’re talking about love but as the feeling itself, as if it was a being, an entirety. Why this choice ?

RY X : That’s what love kind of feel like to me, love is a beautiful thing. I think I also explore a lot of lost and passion in the record as much as love, because I always want the two things to exist in the same place. I also want lost and passion to also be wrapped up in love and intimacy and sensuality. So, for me there are things that are really important. Just the word sensuality for example and everything that I do has a sense of that sensuality. And so, on the album, when I’m talking about who I am and being very honest and stripped away, what I find myself talking about a lot is my human experience with love or my experience with what lost is and what love is. I think it’s something we can all relate to, because that’s why we’re all here looking for a lot of the time, no ? If we’re not looking for love, then we’re all looking for lost. And I think the space between is a really interesting place to live.

S : You’ve also travelled a lot and even named a song about one of the city you’ve visited, Berlin. What has those cities brought into your life ? Could you tell us more about Berlin, as the city and the song ?

RY X : I think I’ve travelled a lot and I love travelling because it allows me to see different cultures and different people and it’s one of the best teaches I’ve ever had, to be able to travel and learn from different cultures and learn about human essence. It’s very different in a rule setting on, like the islands of Indonesia versus a place like Berlin because you have such a different culture and the people move there for different reasons. The people that are in Ireland and Indonesia may never go to a city in their whole life, and so there’s a very different energy but I’ve come to love the kind of cultures that exist in those cities because you could be who you wanna be, because you can go to some installations, art piece, or you could go to some rave or something where you see a lot of people and just people that are like you. And I think that’s really important so you don’t feel like an outsider in your own world and especially if there’s somebody that’s more Avant-Garde, and if you wanted to express yourself in certain ways, then finding that place in a city is a very powerful thing and I love cities like Berlin because they have that, they have so much openess to them, as a city made of artists, the people don’t really have a limitation in their mind about what’s possible. I really appreciate that. And I’ve come to love Berlin over the years as a place that’s like a home for me in Europe. But when I first when there, it was brutal, it was so cold, it was the middle of winter, there were snow everywhere. It was very depressing. That’s when I wrote that song. Because I was in such a hard place in my heart going, I just left someone in Australia, and now it’s winter, and I was going there to chase this love, this lover of mine, and we got there, and she was not what I expected then and this place was not what I expected.

It was heartbreaking in a way but also beautiful to let go the expectations and find out that Berlin was a very special place, plant seeds there. If you go back in the summer, Berlin is a completely different place, from the winter to the summer, it’s like, I can’t alsmot find two more different places. There’s some real magic there in the summer, and I think, culturally, it’s just a great breeding ground for artists and people to come together and make work and do things. And I really love that about cities. But in can be hard in places like Paris, or New York, these are the places on earth, ’cause it’s too expensive for artists to just come, to fly out from Australia, and just hang out on the streets and drink beers and wine. I think it used to be that in the 60’s and 70’s. It’s really nice when a city has still that sense of freedom to it.

S : What are your main inspirations ? Life inspirations, movies inspirations, music inspirations ?

RY X : I get into by different things all the time. I mean in life, I’m inspired by human experience, emotional intelligence, all the feelings that we have. That’s probably my biggest influence in the way that I write, because there’s so much depth to explore there, like a non stop world to explore. I think in terms of films and art and stuff like that, there’s always things I find. I love art-house films, kind of more Avant-Garde films I guess, not much like mainstream or Blockbusters movies.
There’s a beautiful film that came out recently called Moonlight, it’s one of the best film I’ve seen in a while and it’s quite beautiful. I like when a people have a vision and they make, they do art, it’s not just a commodity, not just a sell. In music, I find myself listening to a lot of soundscape music, ambient stuff, minimal composes, Indian music a lot, stuff like that. African music. So I don’t really listen to like Blogs and Pop culture so much but, when I find something I love, I really launch onto it and I share it because it’s worth it. The thing for me in music sometimes is striving to find the authenticity, ’cause all the music that I just talked about is so authentic. When people are making music in Africa, they do it because of ceremonia, they do it because of tribals, culture, they do it because they need it, like Fela Kuti needed to express himself, it was so political. And then, in Indian music, it’s like the Ragas, like Ravi Shankar, this kind of characters were playing music to God. They did it for that purpose. And in the minimal composes they were composing for this beautiful orchestras and for all of this kind of things, or writing themselves, it’s very personal. And when you mirror that again to someone making music ’cause they think it’s gonna get them a whole bunch chicks, or guns, you’re going like « Okay, that’s slightly different here. » But I think there’s really authentic stuff in the Pop world and Indie world as well, but it’s just sometimes hard to find it for me, but I do love a lot of music.

S : If music should be renamed, how would you do it in three words ?

RY X : Maybe I would say something like, Heart-Opening, it’s kind of two words but we would call it one word, ’cause it’s got an hyphen in it. Inspired. Maybe Moving is a better word. Heart-Opening, Moving and maybe a sense of something like Raw, Naked.

S : You’ve been to Paris quite a few times. In which way the city or the country itself inspires you ?

RY X : I love coming to France, I feel all of the support as an artist here and a person. I’m always excited to come to Paris just because it’s Paris and it’s so beautiful. The culture, I love the culture here, I love the people how they are romantic in their heart, I love that people feel things deeply. I love that most often they appreciate the things that matter, which is like, going out to a dinner with wine and connecting with people and taking time off work to do things they love, as opposed to be so caught up as maybe in the UK or American can get so corporate. And I really love that the culture has always been able to maintain that, the importance on its culture and its richness and diversity. I think french are lovers, they just love to love, and I’m the same way so I feel a lot of kindship there, they feel everything so deeply, it’s passionate. And on that way, I think I’m maybe secretly french. [laughs]

S : Do you have anything to add ?

RY X : I’m really happy to be received here and to have the support of France and Paris. It feels really good for me.

 

  • Emma FORNI

Propos recueillis par Emma FORNI, crédits photographiques : Emma FORNI

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