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Slaves, Take Control

Après avoir sauvagement écumé les festivals du vieux continent, le duo ravagé de Tunbridges Wells propose un 2e album vigoureux et subtilement senti.

Une véritable aubaine avant la grisaille de l’automne…

 

 On n’a finalement pas aussi souvent que ça l’occasion de chroniquer un duo punk-garage, mal-élevés comme on les aime, et révoltés comme au premier jour…

Si les duos pop sont quasi courants chez nos perfides voisins, ceux de la catégorie Slaves sont carrément extrêmement rares. Un chanteur-batteur (Isaac Holman) qui braille toute sa rage du système en tapant ses tomes, et un guitariste malin (Laurie Vincent) qui maltraite habilement ses 6 cordes, sur le papier, ça peut faire chétif.

La réalité est tout autre ! A croire que les jolies thermes de leur bled natal de l’ouest du Kent, d’où est également originaire un autre grand buveur d’eau devant  l’éternel  (Shane MacGowan des Pogues) les ont définitivement écœuré du précieux breuvage cristallin…On ne va évidemment pas s’en plaindre tant le p’tit dernier (Take Control) vous pète aux esgourdes, comme la fraicheur d’une 9e pinte de Guiness dans les vapeurs d’un lavomatic crasseux de Camden Town…

Ca commence avec un Spit It Out de déménageurs iroquois digne des grandes heures de 77. Résolument punk UK, cette mise en jambe s’avère utile avant le très speedant Hypnotised aux tendances hard-core. Et là on se dit, heureusement qu’ils ne sont que deux…

Arrive l’extra Consume Or Be Consumed, qui n’est pas sans rappeler le Cheer up London du 1er opus, mais ou la patoune (et la voix participative) de Mike D des célébrissimes Beasties Boys, par ailleurs producteur de l’album,  s’exprime avec la classe olympique et américaine qu’on lui connait. Take Control, qui donne son nom à l’album, est dans l’agressive lignée des premières mesures de la galette, sensiblement pas idéale pour animer une soirée Scrabble chez grand’mère.

Pourtant, à mi-album, les comparses opèrent un virage relativement inattendu que Rich Man et Play Dead amorcent subtilement. D’abord avec Lies, aux allures presque funky-new-wave, pas foncièrement intéressant, mais pas non plus dégueu.

Arrive la surprise du chef, Steer Clear, boite à rythmes, synthé vintage, voix posée et chœurs féminins lancinants. A se demander s’il s’agit bien du même groupe qui pousse cette ritournelle new-wave…Un costume qui ne leur va pas si mal non plus en définitive. Plus délicat et abordable, le duo s’assagit quelque peu jusqu’à la fin de l’album histoire de démontrer qu’ils ne sont pas que les bourrins survitaminés qu’ils revendiquent volontiers…

On n’en doutait pas en réalité, et si la forme de ce langage final a de quoi surprendre, il convient d’apprécier l’exercice.

Same Again achève parfaitement l’affaire comme elle avait commencé histoire de ne pas trop s’emballer non plus…

Take Control est un bon second album, plein de punch et de charmants paradoxes, à l’image de leurs auteurs, à la fois esclaves de leurs idées autant que du système qu’ils dénoncent. C’est frais, ça fait du bien et on recommande sans hésiter.

 

 

  • Peterpop

 

Artiste : Slaves

Album : Take Control

Label/Distribution: Virgin EMI

Date de sortie: 30/09/2016

Genre:  Punk/Garage/Rock
Catégorie: Album Rock

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