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LIVE REPORT : IMPURE FEST, Les Passagers du Zinc, Besançon (25), Vendredi 23 et Samedi 24 janvier

Cette fin janvier 2015 fût l’occasion d’une conjonction entre deux événements conséquents pour le milieu musical alternatif : d’un côté, l’anniversaire d’un label qui perdure ; de l’autre, la fin d’une aventure avant la reprise et la réfection des PDZ. Il fallait donc en faire résulter des soirées mémorables, avec réformations inédites, grands noms actuels affiliés au label Impure Musik et pléthore de groupes chaque soir.

Vendredi 23 janvier

On aura rarement vu autant de monde rue de Vignier. Vestes en jean et perfectos noirs débordent sur le trottoir, s’accaparant la route. Comment contenir cette foule aux pieds de la DS ? Avec une programmation qui monte crescendo à partir du Temps des Mobylettes et de leurs tenues à paillettes. Ça joue vite, ça hurle, et tout en balançant une phrase mémorable ” on est bien contents d’être invités au festival de la vieillerie” le ton de ces deux jours est donné : ne pas être ici pour être regardé ni se donner en spectacle, mais juste pour rendre hommage, sans esprit de sérieux, aux circuits périphériques du rock sous toutes ses déclinaisons. Place ensuite à la reformation de Farewell, screaming punk qui mord dans le vif avec une batterie tellement rudoyée qu’on pourra craindre sa fracture. Juste après, Nothing To Prove, qui n’avait pas joué depuis quatorze ans, commence par Foundation Link en montrant ainsi qu’ils portent bien leur nom. La scène est trop petite pour endiguer une énergie débordante de ce “retour des mort-vivants” (ndlr). C’est l’occasion d’une dédicace à Joss, qui fête aussi son anniversaire, ainsi qu’aux acteurs de la scène montbéliardaise (Laurent, Veglam…). Place maintenant aux attendus Jack and The Bearded Fishermen qui reviennent de tournée. Le public est compacté, hypnotisé par ce stoner en grande forme. Les guitaristes débutent souvent les morceaux dos à la salle ; les effets de lumière sont travaillés, diffus et vue la réaction en écho de l’auditoire on peut parler de Minor Noise comme “LE” tube de ce vendredi, entonné à l’unisson. Pour leur succéder, Hombre Malo débarque. Les deux groupes viennent de tourner ensemble – sur la fin on verra même un échange de guitariste. Malgré un retour voix pas suffisamment fort l’effet est énorme, déferlant, hostile, chaque musicien repoussent ses limites, en force, en rapidité. Des litres de sueur ont été écoulés à l’issue de ce vendredi.

Samedi 24 janvier

La seconde soirée va nous faire entendre un ton un peu différent, qui débute à 21h sur des rythmes plus lents. NoN, avec des paroles en français et un final instrumental draine un public déjà nombreux. S’ensuit le trio letton Tesa, sonorités lourdes et vibrantes qui enrobent la voix et fait trembler les murs avant que Daverio n’entre en scène pour une reformation exceptionnelle et électrique – avec quelques résurgences dans les mentions de Somadaya et Sorry For Yesterday, private joke bisontine oblige. On verra sur la fin du set Joss s’emparer du micro pour un grand moment d’échos vocaux ; la résurrection est réussie.

Enchainement sur Revok, belle place laissée à la basse lors d’un passage basse/batterie ; fin sur une coupure directe pour laisser place à Black Code. Si la guerre en live avait été annoncée, la prévision était juste : agitation qui fulmine de hargne et slam après l’envoi d’une “inquisition”. Au bout de ces deux soirées on aura bien compris que la scène punk-hardcore/post-rock est vivace et qu’Impure Musik est décidément un esprit frondeur qu’il faut continuer de soutenir. Exutoire, la playlist du festival rassemble passé, présent et futur dans un voyage à travers les trois dimensions temporelles qui ont façonné l’identité du label tout en le projetant vers une suite, qui, on l’espère, sera prospére. Le mot de la fin ira à Flo, qui “remercie toutes les personnes ayant participé à cet événement, on en espérait pas autant, les témoignages de soutien nous sont allés droit au cœur.” Et pour illustrer l’issue de ces deux jours, la photo suivante parlera plus que tout discours !

 Crédits photos : Jennifer Noesser

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