Fini le tourisme, direction la superbe salle du Montreux Jazz Lab, mi-club mi-salle de concert, véritable réussite. La soirée est lancée avec Girls In Hawaii. Remis d’un deuil difficile, les ambassadeurs de la scène rock belge font le boulot avec des titres déjà bien connus du public et des nouveaux morceaux issus du futur album à paraître en septembre. Une heure de show avec un final noise explosif. On en redemande.
Changement de scène et petit moment d’interrogation. Comment va donc être le concert de Chan Marshall. Un dernier album qui en aura laissé plus d’un dubitatif (moi le premier), une tournée qui aura eu du mal à démarrer à cause des problèmes de santé de la chanteuse et des vidéos pas toujours convaincantes piochées sur la toile. Début du cérémonial avec ces bâtons d’encens qui brûlent sur scène et l’Américaine qui se fait un peu désirer (mais elle s’excusera plus tard pour ce petit coup de bourre). Les musiciens prennent place, lancent les premières notes avant que Cat Power n’apparaissent finalement. Cheveux courts peroxydés, maillot aux couleurs françaises sous une veste en cuir frappée du sigle CP et toujours cette voix. On pensait qu’elle l’avait perdu, mais non, toujours au bord de la rupture, elle lance les deux premiers titres du soir, deux titres sous-tensions, The Greatest retravaillé et méconnaissable et Cherokee. Une tension vite balayée par le blues racé de Silent Machine. Et c’est ce qui nous fera réaliser une chose: Sun est un disque taillé pour la scène. Grâce à des musiciens excellents, les titres prennent une autre ampleur: Human Being où troublante de sincérité Chan est au bord des larmes, le R’n’B entrainant de 3,6,9, l’apologie des bons moments de Nothing But Time. Les titres sont aussi accompagnés d’images projetées en arrière plan, collant à l’atmosphère de chaque morceau. Mais des images pour lesquelles on ne se concentrera pas beaucoup, totalement envoutés par le charme hypnotique de Chan Marshall.
Les anciens morceaux sont aussi de la partie, mais à l’image de The Greatest sont à l’opposé de la version studio. I Don’t Blame You devient rythme and blues, King Rides By de What Would The Community Think fait la part belle à la guitare de Gregg Foreman, volant la vedette à l’autre six cordes du groupe, étrange sosie de la Cat Power de You Are Free… Même si tout n’est pas parfait (Angelitos Negros), on ne repprochera jamais à l’Américaine de s’économiser tant elle semble mettre un peu d’elle même dans chaque interprétation (Bully… [soupir]).
N’oubliant pas de prendre une photo qui sera très certainement visible sur Instagram, Cat Power conclue sa soirée en beauté avec la toujours fabuleuse Metal Heart, peut être LE titre de la setlist. Le hit Ruin clôt le show, c’est l’occasion pour la chanteuse d’offrir des fleurs à son public en remerciement. Elle restera même un instant sur scène une fois les lumières rallumées pour encore remercier son audience, et qui montre qu’on est en face d’une femme sincère et qui a retrouvé goût à la vie après des moments difficiles.
Séduisante, belle, sincère, généreuse, voilà comment pourrait être décrite Chan Marshall ce soir. Et oui, elle est vraiment “The Greatest”.
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