Back in the 80’s.
Sur Skeleta, exit les nouvelles technologies et les arrangements informatiques en tous genres, la formation suédoise du bouillant Tobias Forje a décidé de faire simple: de bonnes grattes, de la grosse batterie et du chant mélodieux autant qu’émouvant. Du Ghost en version minimaliste si l’on veut!
Skeleta, a contrario de ces prédécesseurs tels qu’Impera, Megliora ou encore Prequelle est clairement influencé années 80, entre Europe (tiens, encore des suédois), Marillion ou même Van Halen. Pour le côté plus actuel, on penchera plus vers Wytch Hazel ou Sonata Arctica.
Satanized et Lachryma, deux des singles déjà dévoilés par le groupe suédois, sont la preuve formelle de ce virage à 180° de Tobias Forje et des siens. Une recette musicale consistant à faire cohabiter d’émouvants choeurs avec de grosses guitares, le tout agrémenté d’une ambiance des plus gothiques empreinte de mystère. Pour le côté gothique, chez Ghost, ça ne change pas. Nos chers petits fantômes suédois, que l’on soit ou non en période d’Halloween, se plaisent toujours autant à nous faire peur, dans le bon sens du terme s’entend. Hunter’s Moon, Rats ou Dance Macabre ne l’ont-ils pas déjà démontré par le passé?
Les années 80 encore et toujours bien présentes dans la ballade Guiding Lights que d’aucuns pourraient comparer à Carry interprété par Europe au cours de cette même décennie, mais aussi sur les plus dynamiques Missilia Amori et Marks Of The Evile One, voire le très pop Cenotaph ou Umbra.
Les méandres de l’âme humaine pour thème central.
Chaque album de Ghost explore un thème bien ciblé: Impera mettait en exergue le déclin des civilisations, Prequelle examinait le passé sous toutes les coutures et tous les angles, Skeleta fait parler les tréfonds de l’âme humaine, si tant est que ceux-ci se fassent bavards. Un thème magnifiquement mis en musique par Lachryma, Satanized ou encore De Profundis Borealis où l’on comprend, d’après ces quelques mots en latin, que profondeurs et abysses sont abordés, ceux de l’être humain bien évidemment.
Les larmes de Lachryma dévoilent les mystérieuses facettes de notre esprit, de notre moi intérieur pour parler plus philosophiquement.
Aussi à l’aise dans la ballade que dans le rythme.
De tous temps, Ghost a prouvé sa polyvalence, que cette formation de metalleux suédois pouvait chasser sur tous les terrains. Ainsi, on retrouve sur Skeleta de belles ballades telles que Guiding Lights et l’épique Excelsis, laquelle a la redoutable charge de conclure ce nouvel album. Une ballade déjà bien longue, mais que l’on aimerait pourtant interminable, du même acabit que le formidable He Is en 2016 sur Megliora.
De Profundis Borealis, par ses quelques notes de piano, démarre lentement mais c’est sans compter sans une brusque accélération du rythme, guitares et batterie se mettant très vite en évidence.
Quant à la partie rock électrique de Ghost, on ne la présente plus et la réputation flamboyante des suédois n’est plus à faire. Missilia Amori, Peacefield ou encore Satanized s’attachent tant bien que mal à le démontrer.
Certains déploreront ce soudain virage de Ghost vers les années 80, une ligne musicale qui néanmoins ne saurait porter préjudice au groupe de Tobias Forje. L’énergie et l’émotion véhiculées par la formation suédoise sont toujours malgré tout intactes, au même titre que le bon rock bien explosif qui a fait son sel depuis les débuts.
Des concerts français déjà passés et un autre à venir.
Ghost a défendu Skeleta en France dès la sortie de celui-ci, à savoir le 26 avril à Lyon et le 27 au zénith de Toulouse..
Le groupe suédois jouera les prolongations, pour ceux qui ne l’aurait pas encore vu, le 13 mai prochain à l’Accor Arena. Une séance en or de rattrapage dont les fans inconditionnels de Ghost devront absolument profiter, sous peine de louper l’immanquable et de n’avoir que leurs yeux pour pleurer.
Skeleta: années 80 de A à Z!
Morceaux conseillés: Guiding Lights, Missilia Amori, Lachryma, De Profundis Borealis.
