Propos recueillis par Sara pour Sensation Rock
“Une musique for the people, by the people”
Sara : Vous revenez avec un album électrique et puissant, après deux disques acoustiques autour de Woody Guthrie. Qu’aviez-vous envie d’exprimer avec For The People ?
Tim : Eh bien, on était évidemment très excités de s’y remettre. On a adoré travailler sur les albums avec Woody Guthrie, ces deux disques entièrement acoustiques. Alors on était vraiment contents de retrouver une version plus électrique de tout ça.
Concernant le message, For The People a clairement une dimension politique. Mais c’est aussi une manière de réaffirmer ce que le groupe défend depuis son tout premier album : une musique “for the people, by the people”. En résumé, un album qui cherche à recréer un sentiment d’unité.
“Même dans les moments sombres, il faut garder cet espoir collectif”
Sara : Ken, le chanteur, a dit que cet album parle de courage et de renouveau. Comment cette idée a-t-elle influencé votre manière de jouer et d’écrire ?
Jeff : Dans les paroles de Ken, même dans les morceaux plus politiques, il y a toujours une forme d’espoir. Il montre les épreuves, le contexte, mais rappelle qu’on peut s’en sortir ensemble.
“Lumière au bout du tunnel”
Sara : Sur le dernier album, des chansons comme Who’ll Stand With Us? ou Streetlights sont à la fois pleines de colère et d’espoir. Comment trouvez-vous cet équilibre ?
Tim : C’est difficile, mais c’est une grande force de Ken en tant qu’auteur.
Jeff : Et ce que j’aime, c’est qu’on en apprend plus sur sa jeunesse et son histoire.
Tim : Les morceaux où il parle de son enfance, comme Streetlights, sont les plus touchants. Et malgré tout, il garde l’idée de lumière au bout du tunnel.
“On aime penser qu’on est du bon côté de l’histoire”
Sara : Un seul vers qui capture l’esprit de l’album ?
Tim : Probablement celui du premier morceau, Who’ll Stand With Us?. Une chanson sur l’unité, le soutien, le rassemblement.
“Fort, électrique, brut : notre ADN”*
Sara : Musicalement, un vrai retour à vos racines : fort, rapide, vivant.
Jeff : “Vivant”, c’est exactement ça.
Tim : Revenir au son punk-rock était fun.
Jeff : Le son classique des Dropkick Murphys : fort, électrique, brut. Rien ne remplace la scène.
Tim (en riant) : Jamais trop fort !
“Une âme celtique que peu d’autres groupes ont”
Sara : Les instruments traditionnels dans votre son unique ?
Tim : On joue du rock fort, mais avec une âme celtique. L’accordéon ou le banjo changent tout et apportent de nouvelles couleurs musicales.
“Le vrai test pour un morceau, c’est la scène”
Sara : Comment réagit le public aux nouveaux titres ?
Jeff : Génialement.
Tim : À Boston, dès la première fois qu’on a joué Who’ll Stand With Us?, les gens chantaient déjà.
Jeff : Le public, c’est le test ultime.
“On ne prend rien pour acquis”
Sara : Après toutes ces années, qu’est-ce qui vous donne encore le frisson ?
Tim : Le public, l’énergie, le partage.
Sara : Les Dropkick Murphys ont toujours mêlé racines irlandaises, esprit punk et valeurs fortes.
Jeff : On se supporte depuis 30 ans.
Tim : On ne prend rien pour acquis. L’ambiance est familiale.
Sara : Donc, le secret : être amis avant tout ?
Tim : Oui. Même valeurs = coexistence possible six mois par an.
“Les Pogues ont complètement changé ma vie”
Sara : One Last Goodbye rend hommage à Shane MacGowan.
Tim : Ils ont changé ma vie. C’est grâce aux Pogues que j’ai appris la mandoline et le banjo.
Jeff : Shane MacGowan avait une écriture incroyable.
Tim : The Pogues, Joe Strummer, The Clash : c’est notre ADN.
“Tout s’est fait naturellement, entre amis et artistes qu’on admire”
Sara : Beaucoup d’invités sur l’album : Billy Bragg, The Scratch, The Mary Wallopers.
Jeff : Billy Bragg est un mec adorable.
Tim : The Scratch, des amis de Dublin. Les Mary Wallopers, on adore ce qu’ils font. Tout s’est fait simplement.
“On prépare le 30e anniversaire du groupe”
Sara : La suite ?
Tim : Tournée, Europe, Adidas Arena à Paris.
Jeff (en riant) : On aura des survêtements gratuits.
“La France, l’Allemagne, l’Italie… nos publics préférés”
Sara : Le public français ?
Tim : Incroyable.
Jeff : Vous vivez le concert avec nous. Europe = publics préférés.
“Toujours là, et c’est ce qui compte”
Sara : Une anecdote folle ?
Jeff : Avec Bad Religion, la scène s’est effondrée deux fois.
Tim : En Italie, gaz poivré. Mais on est toujours là.
“Apportez des baguettes !”
Sara : Un dernier mot ?
Jeff : Heureux d’être de retour.
Tim (riant) : Apportez des baguettes ! Et lancez-les à Jeff, pas à nous !
Sara : (rire) Merci beaucoup à vous deux !
