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GES 2025 jour 3, retour aux sources

Après 2 premières journées qui dénotaient avec la programmation habituelle de GES en prenant une teinte plus pop, ce vendredi soir on revient aux origines avec des légendes du métal et des guitar heroes en têtes d’affiche.

Mais pour assurer la transition en douceur, c’est le groupe Saults qui lance la soirée sur la scène village. Menés par les 2 frères Antoine et Greg du même nom, le groupe se targue d’avoir passé 6 ans à Londres où ils ont écumé les salles et festivals pour enrichir leur pop des influences multiples de la ville britannique. Et effectivement, le set est très riche, mélangeant cuivres, synthé, solos de guitare et même chrorégraphie sur plusieurs titres dont la plupart sont étudiés pour faire danser l’audience sur des rythmes funk. C’est plutôt bien maîtrisé et cela plairait certainement dans les festivals généralistes mais pour le public de GES venu ce soir voir des légendes du heavy metal, cette débauche d’énergie est accueillie avec curiosité et bienveillance plutôt qu’un réel enthousiasme.

Après cette sympathique mise en jambes, place à Dream Theater, pionniers du métal progressif qui fêtent avec cette tournée à la fois la sortie de Parasomnia, leur 16 ème album studio, et leur 40ème anniversaire d’existence. Avec le retour de Mike Portnoy derrière son emblématique batterie démesurée, c’est l’un des rares groupes avec une telle longévité dont 3 des membres fondateurs sont encore aux affaires, le guitariste John Petrucci et le bassiste John Myung n’ayant jamais quitté le navire. Le groupe revisite son répertoire en une 12aine de titres avec une bonne partie consacrée aux premiers albums « Images and words » et « Metropolis part 2 » mais également du dernier opus. Si certains titres proches du heavy metal sont vraiment bons à écouter (notamment l’excellent Pull me under sur la fin), il faut admettre que parfois ça joue trop vite et le déferlement de notes de claviers rivalisant avec les solos de guitares saturent l’espace cognitif! Cependant les fans du genre apprécient et le groupe assume pleinement son statut de légende vivante avec un show irréprochable.

Le temps de faire un tour au village pour se rassasier et voir le groupe Adéen à la scène quartier libre, un quatuor parisien proposant un rock assez sombre et soutenu par des riffs heavy bien en place et apprécié par le public,

et ce sont 2 autres monstres sacrés de la six cordes qui entrent en scène, Joe Satriani et Steve Vaï. Si j’abandonne à regrets la prise de photos non seulement à cause d’un contrat assez contraignant mais surtout d’une obligation à shooter depuis la régie son (dans un espace trop réduit car non prévu pour cela!), j’ai tout de même hâte de voir pour la première fois les 2 guitar heroes ensemble sur scène, même s’ils sont coutumiers du fait. Après un début de set en duo avec des projections de clip assez fun en fond de scène, chacun va jouer alternativement en solo des titres de son répertoire, le duo se reformant ponctuellement. Le show est parfaitement calibré et ne laisse pas vraiment de place à l’improvisation (dommage!) mais voir ces 2 maîtres s’en donner à coeur-joie sur des standards comme « Surfing with the Alien » et « For the love of gods » reste un grand moment de plaisir. Même si les 2 compères citent leurs compagnons de scène à plusieurs reprises, ceux-ci restent assez en retrait sauf sur le final avec « Crowd chant » et le « Born to be wild » de Steppenwolf où le bassiste Marco Mendoza assurera la partie vocale, mais après tout, c’est de solos de guitares dont il était question et nous avons été bien servis!

Pour clore 3ème journée de festival, direction la scène village où l’on est curieux de découvrir Matteo Mancuso, annoncé comme le prodige du moment à voir absolument, mais d’expérience, ce genre d’accroche tonitruante est parfois bien décevante! Eh bien cette fois-ci, aucune déception mais belle et bien une grosse claque!!! Non seulement ce jeune guitariste de 28 ans est effectivement un surdoué de la six cordes avec un touché de cordes venu d’une autre planète, mais en plus chaque titre est d’une inspiration et d’une créativité folle, allant puisé aussi bien dans le blues, le rock avec des riffs dignes du heavy metal mais aussi et surtout dans la liberté d’improvisation du jazz où avec ses compères Riccardo Oliva à la basse et Gianlucca Pellerito aux fûts le trio nous a régalé de jams ahurissantes! Assurément la plus belle découverte du festival, à voir absolument!

C’était tellement bon que l’espace village est resté bien fourni pendant tout le show,contrairement à certains soirs où une fois les têtes d’affiche passées, il est difficile de capter l’attention d’un public déjà  rassasié de ce qu’il était venu chercher. Mais il est temps d’aller se reposer un peu, de belles notes pleins la tête, avant le final en apothéose du lendemain, see you!

Texte: Fabien Mathieux

Photos: Fabien Mathieux sauf pour Satchvaï band: Luc Naville et Caroline Moureaux de la team GES.

 

 

 

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