Comme la veille, cette seconde journée est principalement consacrée à un style jusqu’ici peu vu à GES, la pop (ou le rock fm si vous préférez!), toujours dans la volonté du festival de s’ouvrir à de nouvelles tendances et à un nouveau public, mais en préservant la qualité des groupes invités bien évidemment!
La scène « Quartier libre » et son espace « chill » nous ayant semblé une parfaite entame de soirée le premier jour, c’est avec plaisir que nous allons découvrir le groupe Héritage qui a investi les lieux aujourd’hui pour nous servir un set blues rock parfaitement exécuté par des musiciens appliqués et une chanteuse à la voix de velours. Un moment bien agréable qui confirme le choix judicieux d’avoir créé cet espace il y a quelques années maintenant.
A peine le temps d’un petit tour par la boutique pour voir le merch des artistes du jour et Chey’n’Shiners fait une entrée tonitruante sur la scène village toutes guitares en avant. La formation de Chambéry portée par la voix puissante de Cheyenne Janas (demi-finaliste de The Voice en 2020) envoie un hard rock ponctués de riffs énergiques. C’est bien exécuté et le groupe, qui manifeste son plaisir de jouer à GES, ne ménage pas ses efforts pour défendre les titres de son EP sorti en 2024, ce qui semble plaire au public. Une remarque personnelle toutefois, la rythmique gagnerait à être plus nuancée car bien difficile de retenir un titre plutôt qu’un autre tant le batteur semble jouer la même partition à chaque fois, mais gageons que cela viendra avec le premier album!
En prenant la direction de la grande scène, on reste dans le son heavy avec les australiens de Wolfmother dont l’album éponyme avait marqué la planète rock en 2005, mais qui avouons-le, est un peu passé sous nos radars depuis malgré la sortie de plusieurs albums. Le trio prend possession de la scène avec réserve semble t-il (devant un public plutôt clairsemé il est vrai) le guitariste et le bassiste restant chacun d’un côté de la grande scène et n’en bougeant quasiment pas sur les premiers titres. Mais petit à petit l’ambiance se réchauffe, le chanteur tombe la veste et sans surprise, l’arrivée de « Woman » semble enfin briser la glace, tout comme le fameux « Joker & the Thief » clotûrera le set sur une excellente note! La magie de ses titres aux rythmiques implacables et aux riffs de guitares fuzz furieux reste intacte pour notre plus grand plaisir.
Si jusqu’à maintenant les groupes restaient dans la « ligne historique » de GES, l’arrivée de Nada Surf marque le virage annoncée en préambule. En effet le plus français des groupes new-yorkais est plus estampillé « pop-rock » qu’heavy metal ou hard blues, et si cela a pu effrayer quelques habitués du festival, ils ont eu grand tort car le groupe n’est pas en activité depuis plus de 30 ans par hasard et son immense répertoire contient de nombreuses pépites aux mélodies parfaites, de celles qui nous suivent toute une vie. Et ce soir le groupe a l’air particulièrement heureux de jouer et, que cela soit due à l’ambiance du festival plusieurs fois saluée par les 2 leaders du groupe ou au fait qu’ils n’ont qu’1h15 de set, il montre une énergie rock bienvenue qui leur faisait un peu défaut lors de leur passage en mars dernier à la Rodia de Besançon. Après avoir jouer des titres de leur dernier opus Moon miror, puis quelques balades incontournables comme « Inside of love », le quatuor entame la fin du set par la reprise du « Where is my mind » des Pixies, qui selon moi est très oubliable car une pâle copie de l’originale et surtout, ils ont tellement mieux à offrir parmi leurs propres chansons, ce qu’ils vont d’ailleurs prouver immédiatement prouver en enchaînant See these Bones, Hyperspace, Always love et Popular, 4 titres fabuleux jouer très énergiquement, enflammant le public qui aurait aimé que cela dure plus longtemps, un régal!
Assurément le meilleur show de la soirée, d’autant plus que n’ayant pas été accrédité par la production de Stereophonics (qui ont même été jusqu’à boucler les coulisses pour…on ne sait quelle raison!), je ne m’étendrai pas sur leur performance, ni sur celle de Storm Orchestra qui clôturait la soirée, et là je m’en excuse, mais attendre 2h en ayant en fond sonore des ballades sirupeuses était au-dessus de mes forces!
Rendez-vous demain pour la suite!
Texte et photos: Fabien Mathieux