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Curtis Harding / If Words Were Flowers

À quelques jours de son passage à La Rodia de Besançon (le 22 mars précisément), il nous paraissait logique de revenir sur ce songwriter soul qui, mine 
de rien, commence à se faire une petite réputation dans la musique. Cet artiste originaire d’Atlanta se nomme Curtis Harding, ayant à son actif trois 
albums dont If Words Were Flowers paru le 5 novembre dernier. Cet opus succède donc à Soul Power (2014) et Face Your Fear (2017).

Actualité concert oblige, nous ne pouvions décemment pas ignorer ce soulman de talent que d’aucuns considèrent, à tort ou à raison, comme le digne 
héritier de Stevie Wonder ou de Marvin Gay. Dans des influences plus proches de nous, on prête à l’Américain des ressemblances avec les Texans de 
Black Pumas, eux aussi très en vogue à l’heure actuelle.

« Offre-moi des fleurs tant que je suis encore là » disait la mère de Curtis lorsque celui-ci n’était encore qu’un enfant. Une phrase qui, il faut le croire, a 
visiblement marqué au fer rouge le sensible songwriter et laissé en lui une empreinte indélébile. Et Curtis lui-même de renchérir : « j’offre également, par 
cet album, mes fleurs au monde et particulièrement à ceux qui ont besoin d’entendre ces chansons pour se les approprier. » Des fleurs, on peut dire que 
Curtis Harding nous en a fait énormément avec ce nouvel effort!

Ayant pris corps durant la pandémie (composition comme enregistrement), If Words Were Flowers est l’œuvre de Curtis bien évidemment qui a été partie 
prenante dans la production mais aussi de Sam Cohen, son fidèle complice, qui a eu sous sa férule Kevin Morby ou encore Benjamin Booker.

La soul constitue l’essence de cet album, c’est incontestable, mais elle n’est pas la seule. Sur If Words Were Flowers, on trouve du blues, du R’n’B ou 
encore du gospel et même quelques sonorités psychédéliques estampillées 60’s.

Comme tout bon soulman qui se respecte, Curtis Harding jongle avec dextérité et abuse avec délectation des cordes, des cuivres mais aussi de quelques 
touches de guitare à l’image du remuant Can’t Hide It, Where’s The Love où le songwriter d’Atlanta s’autorise une incursion dans le hip-hop ou Forever 
More sur lequel plane Lennie Kravitz, à l’instar de The One et surtout Explore. Quant à Can’t Hide It, entraînant, on y décèle une influence à un autre 
Curtis, Mayfield celui-là.

Les ballades sont légion sur ce troisième album de Curtis Harding : With You, So Low où la voix de Curtis, on ne saura jamais pourquoi, se révèle 
complètement trafiquée, comme synthétisée. Dommage, l’habillage musical de So Low est pourtant magnifique! C’est bien là le seul point noir 
d’If Words Were Flowers et force est de constater que So Low est une fleur fanée, la seule certes mais véritablement à jeter aux orties!
Blague à part, ne nous focalisons pas sur So Low qui n’en vaut pas la peine, du moins pour le chapitre vocal, car d’autres ballades langoureuses figurent 
sur ce disque telles qu’It’s A Wander, le longue durée Hopeful (5 minutes 16) sur lequel s’entendent des chœurs gospel mais aussi la somptueuse 
I Won’t Let You Down qui fut, avant le non moins fabuleux With You, le premier single dévoilé. I Won’t Let You Down requiert toutes les composantes 
de ce nouvel effort de Curtis : de la soul avec cuivres et claviers, du blues et, comme sur Hopeful, des incantations gospel.

Les influences psychédéliques, quant à elles, on les retrouve dans Forever More au son vintage années 60 ou encore sur With You et encore davantage 
Hopeful, voire même It’s A Wander. C’est bien la preuve irréfutable que Curtis Harding fait triompher tous les styles possibles et imaginables sur 
If Words Were Flowers, ne faisant plus de la soul son unique refuge. L’Américain, avec succès, a choisi de nous offrir, à défaut de fleurs, un somptueux 
melting-pot d’influences et de styles musicaux, gardant à l’esprit le souci de se renouveler à chacun des 11 morceaux de l’album. So Low, revenons-y 
quand même, a été un accident de parcours que l’on pardonnera bien volontiers à ce songwriter si généreux et altruiste avec son public.

Un troisième album qui, sans l’ombre d’un doute, sera défendu par Curtis le 22 mars à La Rodia de Besançon avec, comme en témoigne déjà l’album, 
l’assurance de vivre un grand moment de soul, de blues et de gospel très intimiste. Curtis et son public se livrant, dans l’arène de La Rodia, un combat 
sans violence et à la loyale où, au terme duquel, personne ne sortira ni gagnant ni perdant. L’unique vainqueur de cet assaut des plus pacifiques sera 
la musique. Espérons donc, pour l’Américain, que La Rodia affichera complet ce 22 mars!



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