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Juanita Stein, Snapshot.

Juanita Stein, Snapshot.

Focus sur une artiste qui, à l’instar de tant d’autres, demeure méconnue dans ce cher hexagone, une compositrice/interprète du nom de Juanita Stein.
Originaire de Melbourne, elle baigne dans l’univers de la musique depuis sa plus tendre jeunesse et tout particulièrement dans la folk ainsi que le blues.
Membre des Howling Bells depuis 2004 (guitare, chant), Juanita a depuis trois ans débutée une carrière solo ponctuée par trois albums :
America en 2017, Until the light fade en 2018 et enfin Snapshot qui vient de voir le jour.
Ce nouvel effort de la jeune australienne a été enregistré après le décès de son père qui, dit-elle, lui a fait aimer la folk et le blues.
Snapshot a donc été inspiré par ce vibrant hommage à cet être cher auquel elle doit beaucoup.

Dix morceaux constituent cet album placé sous le signe d’une folk limpide et aérienne.
On commence avec une petite ballade au titre quelque peu curieux 1, 2, 3, 4, 5, 6 mais qui n’en est pas moins agréable à l’oreille. On est déjà au parfum de ce que la belle Juanita va nous concocter durant cet album.
Changement brutal de braquet néanmoins sur L.O.T.F qui tend davantage vers le rock estampillé Liam Gallagher/Oasis. L.O.T.F est l’un des seuls morceaux dynamiques de ce Snapshot, ce qui est loin d’être un reproche.
Dès le premier abord, on est frappé d’emblée par ces effets vocaux à la Lana del Rey, chanteuse sur laquelle l’australienne prend modèle pour lui vouer un véritable culte. Hey mama, From peace ou encore Take it or leave it illustrent parfaitement cette ressemblance entre les voix de Lana et de Juanita avec, en prime, de magnifiques sonorités folkes.
Ce disque, bien que majoritairement composé de ballades, ne se veut pas pour autant soporifique et ennuyeux. Juanita donne de la voix, tandisque les morceaux sont musicalement interprétés dans une orchestration bien fournie, digne des 70’s. Snapshot, titre éponyme, nous rappelle ce son blues où les guitares pleurent à l’infini. Le blues, on l’a dit, est l’autre influence qui se ressent dans les compos de l’australienne.
Moins prononcées certes mais tout de même présentes, on remarquera quelques intonations de voix empruntées à Agnès Obel, sans le piano.
Elles s’entendent sur Snapshot, décidément le morceau phare de cet album et vers qui convergent bon nombre de commentaires. Sur le plan musical, à son début, Snapshot nous rend tout aussi nostalgique des compos d’Agnès Obel.
Take it or leave it débute de façon planante mais le rythme, au fil du morceau, va crescendo pour en faire un rock bien musclé tout en demeurant, pour la musique de Juanita Stein, dans la limite du raisonnable.
L’album se termine, ça ne s’invente pas, sur le tranquille In the end qui ne transcende pas mais que l’on apprécie pourtant.

Juanita Stein avouait, à la sortie d’America, avoir tâtonné et entrepris un voyage musical sans réelles certitudes, ses errements ayant pris fin sur Until the light fade. Snapshot a achevé de lui apporté toute la confiance qui lui manquait encore, la jeune australienne se montrant désormais sûre de son fait tout au long de ce nouvel opus. Son défunt père serait certainement fier d’assister à la réussite de Juanita.
Snapshot de Juanita Stein : l’album de la maturité et de l’hommage à un père disparu !

Jean-Christophe Tannieres

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