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Doves, The Universal Want.

Véritable et inattendu séisme dans l’univers de la pop anglaise que ce retour du groupe Doves après, accrochez-vous bien, onze ans d’absence ! Ce cinquième opus est baptisé The universal want mais, avant de le décortiquer en profondeur, une présentation de Doves s’impose. Comment est né ce génial combo ?
Trois ados de Manchester font connaissance au lycée de Wilmslow. Ils ont à peine quinze ans, Jimmy Goodwin et les frères Williams. Jimmy s’impose d’emblée comme le leader de la bande, il chante et joue de la guitare.
C’est en 1989 que l’aventure du trio mancunien démarre réellement mais sous le nom de Sub Sub (Jimmy est transfuge du groupe The risk et les frères Williams d’une formation dirigée par un de leurs camarades).
Musicalement, rien à voir avec les futurs Doves car Sub Sub propose de la dance sans intérêt et trop commune, jusqu’au jour où tout bascule.
Le studio d’enregistrement du trio subit un incendie et dès lors, du jour au lendemain, un changement d’orientation musicale s’amorce.
Doves est né, nous sommes en 1998.
Après deux EP, un album arrive en 2000 intitulé Lost souls. Lui succéderont The last broadcast (2002) dont sera extrait l’excellent single There goes the fear, Some cities (2005), puis Kingdom of rust
(2009) avant cette longue pause durant laquelle, sans grand succès d’ailleurs, Jimmy Goodwin entreprendra une carrière solo.
Le style musical de Doves, c’est une pop british bien ficelée unissant riffs de guitare, cuivres à profusion et claviers.

Onze ans plus tard, sans crier gare, revoilà Doves avec Ship of fools, morceau qui figurait en bonus track sur Kingdom of rust en 2009. On se prend alors à rêver d’un album inédit des britanniques, rêve qui va devenir réalité et pluss rapidement qu’on le croyait.

The universal want est donc paru pour notre plus grand bonheur comme si les années 2000, fastes pour Doves, dataient seulement d’hier et que rien n’avait changé. Même musique entêtante, voix de Jimmy Goodwin toujours aussi décidée et volontaire : bref, un coctail qui s’annonce des plus explosifs !
Ce nouvel effort du trio britannique a été enregistré à la maison, en Angleterre tout bonnement, produit par la petite clique elle-même avec l’aide inestimable de Dan Austin. Il renferme (et le terme n’est pas trop fort) dix pépites magistrales, de celles qui passeront à la postérité.
Le premier single dévoilé Carousels  entame les hostilités de la plus belle manière qui soit. Un morceau dynamique aux riffs de guitare à la
U2 et ce « I’m gone take you down » martelé à l’envi par Jimmy, rien de tel pour entrer pleinement dans cet album et ainsi, dès Carousels, s’imprégner à fond de l’univers Doves qui s’ouvre sous nos pieds.
L’époque de The last broadcast, bien que lointaine dans le temps, est musicalement plus proche.
Arrivent I will not hide où des chœurs d’enfants nous accueillent, Broken eyes dans un rythme trépidant et un son bien rock où les guitares grondent à souhait ou encore le très oasisien For tomorrow qui laisse filtrer quelques arrangements de haute volée à la Noel Gallagher. Pourtant Doves n’est pas Oasis et ne cherche absolument pas à copier, fabriquant leur propre matière et un son unique en son genre dont de nombreuses formations auraient dû s’inspirer.
Les années se sont écoulées depuis There goes the fear en 2002 mais la magie Doves opère encore et toujours, le charme n’est pas le moins du monde rompu . Lalangoureuse ballade (et accessoirement nouveau single) Cathedrals of the mind nous le prouve, débutant par un concert de claviers. Le combo mancunien ne reste pas cantonné à un style, ne s’enferme pas dans des carcans où il serait bien difficile de sortir :
on impose tant de contraintes aux groupes à l’heure actuelle !
Dans la pure tradition Doves, le second single Prisoners donne un nouveau coup d’accélérateur à cet opus, nous sortant de la torpeur dans laquelle Cathedrals of the mind nous avait quelque peu plongés.
Le morceau est entraînant, vif, ponctué de ah ! lointains sur le mot « prisoners. » On pense tout de suite à The verve et bien sûr à Oasis.
Signalons que le clip de Prisoners a été réalisé par Jack Lightfoot.
Véritable claque reçue en pleine tronche sur le somptueux Cycle of hurt et ses influences 70’s, des riffs de guitare bien dans le style hendrixien. Cycle of hurt est de loin le meilleur morceau de ce The universal want même s’il s’avère toujours ardu, dans un album de ce calibre, de choisir une compo qui sorte du lot. Eh bien Cycle of hurt est de celles-ci, à la fois puissante et caressante, interprétée dans une cadence à couper le souffle.
Une seconde voix se fait entendre dans le non moins virevoltant Mother silver lake, Jimmy se muant dans la majeure partie du morceau en choriste. Universal want lui redonne toutefois son rôle de leader.
Compo à deux visages, Universal want se partage entre ballade onirique au début et rythme endiablée vers la fin. Entendre Jimmy chanter « universal want » sur des accords de piano nous procure un bonheur indicible  que l’on croyait bien ne plus ressentir.
Forest house, court mais au combien intense, conclut l’album avec majesté et tout en douceur alors que Carousels, éclatant de vivacité et bondissant, le débutait en fanfare.
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Il valait bien la peine d’attendre onze ans pour retrouver Doves, The universal want se montrant à la hauteur de ses prédécesseurs et surtout de The last broadcast. L’album de référence de cette année ne le cherchons plus, on l’a trouvé en ce fabuleux opus des britanniques de Doves. Jimmy Goodwin et ses deux acolytes Williams ont placé avec
The universal want la barre très haut   et, affirmons-le, l’album qui
viendra le détrôner n’est pas encore sorti.
A n’en pas douter, les dix nouvelles compos de Doves ne cesseront pas de sitôt de tourner en boucle sur nos platines et appareils connectés.
Bravo les gars et merci mille fois, vous vous êtes réellement surpassés !

Jean-Christophe Tannieres

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