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Born Ruffians, Juice.

Revoilà Born Ruffians, deux ans après avoir sorti Uncle, duke & the chief. Le trio basé à Toronto ressort du bois avec Juice, son sixième album.
Juice, tel un bon vieux sirop d’érable, colle à la peau et ne lâche plus son auditoire jusqu’à son neuvième et ultime morceau.
Le combo de l’Ontario emmené par son chanteur et guitariste Luke Lalonde prouve que, malgré une trop discrète médiatisation, l’envie de faire de la musique est toujours présente après, eh oui, quinze ans de carrière déjà ! Un temps qui a vu passé, entre autres, les albums Ruff
(2015) et Birthmarks (2013).

Juice est un trait d’union entre passé et futur, nostalgie des temps anciens et avenir envisagé avec le plus grand optimisme. Nostalgie avec un grand N car les canadiens nous gratifie, durant ces neuf morceaux, d’un retour aux sonorités 70’s.  Les compos de ce sixième effort sont puissantes, éclatantes de bon rock et ne souffrent d’aucun temps mort, à l’image d’I fall in love every night qui donne le coup d’envoi de Juice par un concert de saxophones. A l’écoute de ce morceau on se dit, en pensant plus proche de nous, que Pete Doherty aurait été heureux de l’interpréter.
Le trio poursuit sur sa lancée, sans faiblir le moins du monde d’intensité. Breathe et Dedication s’enchaînent sur le même tempo, Dedication laissant apparaître quelques influences Parquet court.
Paradoxalement, bien que le rythme musical s’essoufle, Luke Lalonde se montre toujours au top vocalement. Squeaky est un pur chef-d’œuvre, la guitare résonnant à plein régime et le chant de Luke Lalonde rempli tant de puissance que d’émotion.
Sur Hey you, autre ballade de Juice, on remarquera la présence de Maddy Wilde invitée à partager ce petit moment de convivialité. Il suffit d’un morceau pour marquer un album de son empreinte, Maddy Wilde l’a brillamment fait : sa voix et les chœurs donnent à Hey you une véritable coloration estivale, mélodie sucrée comme il en existe rarement.
On regrettera Hazy wave, trop court et sans intérêt, tout droit sorti d’un film d’épouvante. Pas de chant ni de riffs de guitares, juste un bruit strident de fin du monde.
Wavy haze, en conclusion, gomme cette impression de malaise et de belle façon, la meilleure compo lente de cet album après Squeaky.

Juice est l’album le plus accompli des trois gais lurons de Toronto, la bande à Lalonde étant bien loin de manquer d’inspiration et demeurant toujours égale à elle-même. Luke prend plaisir à faire le zouave, à se donner en spectacle tel un comédien sur une scène de théâtre. C’est pour sa personnalité un brin déjantée et décalée qu’on l’aime, bien que cela ne soit pas du goût de tout le monde.
Juice grimpe un ton au-dessus dans la créativité mais ne donne aucun indice sur les limites artistiques du trio canadien. Où s’arrêtera Born Ruffians, cela Dieu seul le sait et encore…

 

Note de 8,5 sur 10.

Jean-Christophe Tannieres

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