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EUROCKEENNES 2019, vendredi 5 juillet, Belfort (90)

Alors que la chaleur est montée d’un cran depuis la veille, j’entends au loin en me dirigeant vers le festival l’entrée sur scène de Malik Bentalha qui semble bien déterminé à faire encore monter la température. Je ne pourrai malheureusement pas en savoir plus mais à en croire l’ambiance qui se dégage du chapiteau, il semblerait que pour la première d’un humoriste aux Eurockéennes ce soit un beau succès.

La raison pour laquelle je ne m’attarde pas se nomme John Butler Trio. Son set doit démarrer à 19h15 et il est urgent pour moi d’aller me placer pour profiter comme il se doit de l’Australien (ce soir en quatuor) qui débarquera en toute simplicité en affichant un large sourire. L’entame avec ‘Wade in the water’ posera les bases d’un set maîtrisé et humain. Joués avec un plaisir communicatif, les titres tels que ‘Better than’ et l’incontournable ‘Zebra’ emportent un public déjà captivé qui reprend en chœur le célèbre riff, John Butler nous incitant à chanter sans avoir peur de ce que peuvent en penser nos voisins…un beau moment de partage, d’invitation à la paix, qu’elle soit intérieure ou entre les peuples. Visiblement heureux d’être là, le trio donne toute sa mesure et impressionne tout au long du set mené toute en dextérité et complicité. Il montrera toute sa maestria surtout lorsqu’il s’agira de poser des breaks, d’accélérer le tempo, voire de faire les deux en même temps. Sourires et grimaces amusées font partie du show…un vrai bonheur ! Cerise sur le gâteau déjà bien gourmand, John Butler s’installe en solo pour un ‘Ocean’ épique et magique de plus de 12 minutes… le public est médusé et ne boude pas son plaisir. On peut donc regretter d’apercevoir une des assistantes sur le côté de la scène lui faire signe de la main pour lui signifier qui lui reste six minutes de concert. Une heure et quart passée comme un éclair qui aura convaincu les connaisseurs comme les non-initiés.

Le prochain concert au menu sera celui des Rival Sons, programmés sur la plage en même temps qu’un beau couché de soleil qui fait le charme du lieu et offre un écrin parfait pour savourer à pleines oreilles le rock bien seventies (70s) des Californiens. A peine le fond sonore western choisi pour l’entrée sur scène est-il fini que la batterie martèle avant d’être rejoint par le un riff rugueux qui fera bouger les premières têtes rassemblées autour de ces fistons déterminés à nous faire passer un chaud moment de rock’n’roll. Jay Buchanan ne se fait pas prier non plus pour nous faire admirer toute sa puissance vocale dès les premières notes d’un show rock’n’roll à souhait, toisant le public avec des postures pouvant rappeler un certain Jim Morrison. Mais tout comme pour les inspirations Led Zeppelienne, nous ne sommes pas ici en présence d’une pale copie mais bien d’un groupe à forte identité, n’en faisant jamais trop mais jouant avec précision une partition rock bien sentie et envoyée à plein régime. Une vraie présence sur scène, ponctuée de « mercis » à intervalles réguliers.

De vrais gentlemen, une élégance certaine et une vraie envie de faire vivre le rock, le vrai, celui qui vous transporte vers de nouveaux rivages tout en rappelant à vos oreilles de bons vieux souvenirs. Si vous voulez vérifier par vous-mêmes, sachez que vous pouvez revoir le concert des Rival Sons aux Eurockéennes sur Arte Concert.

Un petit tour du côté des Britanniques de Idles qui envoient un set sans concession à l’image de leur musique qu’on pourrait qualifier de frontale et spontanée. Les adeptes s’en donnent à cœur joie et se rapprochent de la scène pour se livrer à un pogo sauvage et libérateur si on en juge par les sourires affichés sur les visages des premiers rangs. Le chapiteau Greenroom ne fait pourtant pas le plein, le public semblant se diriger par grappes charnues à belle allure du côté de la grande scène pour Nekfeu. L’équipe de Sensation Rock se dirigera quant à elle du côté de la scène de la Loggia pour voir les imprévisibles de DTSQ, venus tout droit de Corée du Sud pour délivrer un set dynamique mixé à l’indé des 90s avec une belle dose de rock psychédélique.

Le deuxième jour s’achève ainsi mais nos pas nous ramèneront sur la presqu’île du Malsaucy dès demain pour un troisième jour qui promet encore d’être riche en émotions rock…

Mars’Ial

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