Logo Sensation Rock

Soldout + DC Salas, mardi 11 décembre 2018, Ancienne Belgique, Bruxelles

     Après 15 ans de carrière, les deux belges du duo Soldout ont tiré leur révérence à l’Ancienne Belgique le 11 décembre. Cet ultime show, affiché complet le jour-même, regorgeait de surprises et d’émotion. 

 

     Que se passe-t-il dans la tête d’un groupe qui joue, peut-être pour la dernière fois, ses morceaux sur scène ? En mars dernier, Charlotte Maison et David Baboulis annonçaient le tout dernier concert de leur formation sur les réseaux sociaux. Et pour ce faire, ils ont choisi la salle de l’Ancienne Belgique à Bruxelles. 

    Inséparables à la vie comme à la scène, le duo Soldout est né en 2003. Un an plus tard, leur premier opus Stop Talking sort dans les bacs, avec le titre brutal et entêtant I don’t wanna have sex with you. Un morceau qui a su marquer les esprits, paru à l’époque de Myspace et aux prémices d’une toute nouvelle vague de musique électronique. Le style musical de ces deux Belges s’inscrit dans la lignée de formations comme Ladytron ou Crystal Castles. Soldout, c’est la voix limpide de Charlotte Maison sur les instrumentales répétitives et hypnotiques de David Baboulis. Un duo au style très efficace, avec au compteur six albums et un Magritte de la meilleure bande son originale pour le film Puppylove. 

 

Salle comble pour l’AB 

      DC Salas, pur produit belge également, assure la première partie de concert. On a pu découvrir sa techno obscure lors de l’édition de Dour 2015, ou encore durant les Nuits Sonores Brussels 2017. Une prestation idéale pour chauffer l’ambiance de la célèbre salle aux rideaux rouges.

        A 20:50 pétantes, David et Charlotte entrent en scène avec leur batteur. La foule frémit. A chaque coup de synthé, les lumières blanches de la scène s’allument en rythme, éclatantes. Le premier morceau est une nouvelle version de We are sold out, issue du premier album. Ce remix évoque la New wave, les années 80. S’en suit Wazabi, de l’album More. Et puis le très bon I Can’t Wait, oscillant entre rock et electro, qui rappelle les débuts des anglais The Kills. « I wanna kill you, I’ll do it slow, Oh let me be you, One last time». Ce morceau fiévreux, urgent, est terriblement efficace en live.

         La voix de Charlotte est aussi claire et pure que sur les versions CD. 94 débute, l’un des titres phares du duo, issu de leur dernier album. La chanteuse aux cheveux bruns n’hésite pas à saisir deux baguettes et à jouer du Pad à la fin du morceau. S’en suit Forever, et parmi d’autres titres, le tube I don’t wanna sex with you, où la foule explose.

 

Des invités surprises 100% belges

       Première surprise de la soirée : le leader de Ghinzu, John Stargasm, rejoint la scène le temps d’un morceau. Le chanteur belge avait notamment enregistré un duo avec Soldout sur la bande originale du film Puppylove. La sortie du quatrième album de ce groupe n’a eu de cesse d’être repoussée depuis 2015. « Ghinzu nous manque ! » scande Charlotte à la fin de ce duo effréné.

         Un peu plus tard, c’est le leader de Front 242 qui débarque sur la piste. Soldout avait fait la première partie de ces musiciens – également belges – en 2011. Front 242 a connu un succès international au milieu des années 80. Le groupe était assimilé à la musique industrielle de Cabaret Voltaire, à Throbbing Gristle ; ou encore au style électronique de Kraftwerk. 

          Troisième invité surprise : le chanteur de Girls in Hawaii. Lionel Wieleman se joint à Soldout pour une reprise acoustique de I don’t wanna sex with you. Girls in Hawaii, étendard de l’indie pop belge actuelle, avait collaboré avec Soldout sur plusieurs titres de l’album Dead Tapes. 

          Ce show à l’Ancienne Belgique a retracé à merveille la carrière de Soldout, étape par étape. Si le projet s’arrête ici, David et Charlotte ont prévu de continuer à faire de la musique séparément, voire ensemble. Le public peut continuer à prendre des nouvelles d’eux via leur site officiel. L’histoire de ces deux musiciens n’est pas finie.

– Léopoldine Deriot 

Crédits photo : Léopoldine DERIOT

Total
0
Shares
Related Posts